On en oublierait les débuts du moins ce que l’on croit pouvoir savoir des origines de la diététique moderne et des acquis au fil du temps sur l’art du bien manger, du bien consommer et d’économiser pour le bien être du corps humain.
Pour notre civilisation gréco latine Hippocrate et ses connaissances d’époque demeurent le premier auteur de l’art de la nutrition et de la santé, selon la règle du philosophe, la diversification des aliments pour obtenir une nourriture équilibrée.
On parle déjà de céréales, de fruits et de légumes, de peu de viande limitée aux usages d’exception, du vin à modérato et de gras contenu !
Loin dès lors des soupes grasses rustiques et de repas rudimentaires, le profil de l’alimentation inspirée par ces nutritionnistes laisse entrevoir une conception innovante du manger bon, bien et pondérément loin de l’imagerie pantagruélique de Rabelais qui, nourrissant ces légions de soldats faméliques, les gavaient de profusion et d’abondance.
Dans l’histoire de l’alimentation humaine on raconte la découverte des Amériques par Christophe Colomb et ses hommes dès 1492 et cette incidence sur le manger des autochtones des deux Atlantiques.
Les nouveaux arrivants sur ces terres agricoles inconnues pour les européens latins d’époque leur font découvrir le maïs, la patate, la tomate, la courge et l’avocat au milieu du piment, du cacao et du café sud-américain !
Beaucoup de nouveautés somme toute pour des bouches gourmandes en quête d’exotisme culinaire !
Les raisons d’époque ne seraient nullement irrationnelles. On avait faim en Europe, les guerres et les famines appelaient à trouver d’autres voies de cultures agraires, et l’arrivée de la patate des îles lointaines semblait une bénédiction du jardin des délices quelque peu délaissé et devenu bien nécessaire pour assurer à la population de la vieille europe les éléments de sa survie !
Dans le déroulé historique des lois diététiques, on cite en 1827 l’invention d’un produit chimique par un savant allemand du nom de Justus Von Liebig, la pepsine mentionnée dans un ouvrage la chimie appliquée à l’agriculture et à la physiologie, qui fut une révolution des cuisines pour la consommation des aliments que chacun imaginait assez rudimentaire, dans des réserves de saloirs d’époque.
La pepsine représentait le produit chimique jusque là inconnu pourvu de propriétés nécessaires pour faciliter la digestion et le transit alimentaire de l’organisme.
On découvrait ainsi que l’alimentation était l’objet d’un mariage entre le produit de base et la chimie, combinés assurant la conservation et la garantie d’une juste alimentation tout le long de l’année d’une population qui par défaut connaissait l’abondance des récoltes de l’été et la privation de nourriture le reste de l’année.
Loin des congélateurs d’aujourd’hui il fallait trouver quelque solution avec les moyens du bord.
Les laborantins de ce temps ouvraient des perspectives inconnues.
La chimie appliquée à l’alimentation permit de définir les nutriments essentiels consommés en quantité adéquate pour une bonne santé, nutriments eux-mêmes définis à partir de la variété des aliments retenus pour l’alimentation.
La diététique n’était sans doute pas encore désignée comme le savoir idoine de ce travail nutritionnel à venir, mais on comprenait l’incidence alimentaire sur la santé humaine et animale des populations du mieux être diététique.
La découverte par les chimistes des vitamines et des minéraux fut essentielle à la définition des nutriments et “l’académie de la pharmacopée” de ce temps fit partager en 1900 lors de l’Exposition universelle le contenu d’une étude nutritionnelle qui pour l’époque était révolutionnaire, à savoir définissant le lien entre Alimentation et Nutrition pour la santé
On échafaudait déjà des théories diététiques sur l’alimentation équilibrée, rien de nouveau sous le soleil depuis.
Dès 1906, la Société Française de Nutrition fut créée dont la mission serait de poursuivre ce travail de recherche, d’éducation et d’information en vue d’une alimentation équilibrée de la population.
On devine qu’elle ne l’était pas, et qu’il fallait renoncer au gras, au cholestérol de ce temps qui sans doute ne faisait l’objet attentionné de la diététique aussi vigilante comme aujourd’hui .
En 1945, la création de la FAO à la fin de la guerre mondiale ouvrait des horizons neufs pour la pêche, l’agriculture et la foresterie qui devenant des enjeux d’études et de commerces internationaux concentreraient des énergies colossales pour enrayer la famine des uns, l’incurie des autres, ou l’ignorance en matière alimentaire. Elle semblait la plus répandue dans les pays du monde.
On racontait encore que la généralisation des saloirs après 1945 développa la faculté de se nourrir correctement et permit à la population de changer quelques pratiques alimentaires rudimentaires et de peu de confort.
En 1969, date bien récente dans ce panel historique progressif, les professions de diététiciens et de nutritionnistes deviennent des savoirs reconnus.
L’influence américaine sur ces évolutions semble indéniable.
Le Programme de Nutrition National américain voté ouvre cet horizon suivi au Canada par l’Association des Diététiciens de l’Ontario en 1969 pour leur bénéfice et celui des populations mondiales encore soumises au dénuement ou à la faim selon les latitudes.
En 1977 aux Etats Unis, on institue encore les recommandations alimentaires à propos de "Nutrition et Alimentation", indiquant clairement quelles voies emprunter dans la sélection diététique des aliments retenus pour la santé des humains.
Les dirigeants notaient les maladies telles l’obésité, ou le surpoids, les maladies cardio vasculaires, et respiratoires provoquées par un manque de contrôle médical de la santé des populations étaient une menace réelle sur la santé des humains.
On décidait de modifier les us et pratiques conventionnelles de viandes et de gras pour adopter les fruits, les légumes et les céréales complètes, les produits laitiers faibles en gras, les viandes maigres et les poissons.
Somme toute, beaucoup de changements à la fois dans un pays “beef and coca” aux traditions alimentaires conventionnelles !
Les autorités décidèrent de rédiger en 1980 un Guide Alimentaire pour tous les Américains selon les canons diététiques accordés de l’équilibre requis entre sel et sucre des aliments.
L’étiquetage des aliments s’étant généralisé partout dans le monde, le client consommateur pourrait savoir l’origine du produit, sa composition et sa date de préemption dans le marché mondial des commerces alimentaires qui sillonnent la planète à la quête des clientèles de toutes origines.
La quantité des calories, les nutriments essentiels, les ingrédients contenus dans un aliment déclinaient la carte d’identité du produit consommé, de le comparer selon sa provenance et les préférences personnelles.
Depuis 2015 nous aurions changé de monde selon les diététiciens avec le recours des nutriments individuels plutôt que les nutriments complets, à la carte des goûts demandés de chacun, qui semble contrarier parfois les avis ou les diviser sur cette harmonie alimentaire qui se discute toujours et distingue les préférences individuelles en matière d’alimentation.
L’alimentation, la diététique ont subi une longue histoire inachevée si l’on en juge par la mixité alimentaire des étals des supermarchés actuels bien au delà des frontières d’antan, soumise désormais à une concurrence quantitative et qualitative inconnue.
Il faut pouvoir observer la provenance de quelques produits d’ailleurs comme ceux jadis des Amériques, sans acrimonie, avec la curiosité du changement. L’histoire nous a habitués à ces adaptations. Elles sont à l’horizon du futur des palais gustatifs des gourmands, des gourmets ou de quelques cabotins insatisfaits de leurs coutumes alimentaires !