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Histoire
La Société des Amis du Musée Basque s’intéresse à Mendive
La Société des Amis du Musée Basque s’intéresse à Mendive
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| Alexandre de La Cerda 660 mots

La Société des Amis du Musée Basque s’intéresse à Mendive

Le dimanche 3 décembre prochain, à 16 h au Musée Basque, la Société des Amis du Musée organise une conférence de Jean Moretti consacrée à «Mendive et son activité industrielle de 1924 à 1957 » (entrée libre).

Jean Moretti (dont la famille était très liée à cette exploitation) et quelques amis originaires de Mendive avaient créé en septembre 2015 l’association « Oroimena – mémoire du câble d’Iraty » dont l’objectif est de faire connaître le patrimoine industriel de Mendive inconnu ou oublié : l’exploitation de la forêt d’Iraty par câble aérien au début du vingtième siècle qui a justifié la construction d’un téléphérique reliant Mendive à Iraty et la création d’une scierie employant 400 à 500 personnes.

L’occasion d’effectuer un survol historique de Mendive (à 10 Km de St Jean Pied de Port) et de cette riche région bas-navarraise qui pourrait être appelée la vallée des légendes, ou des géants, car dolmens, pierre légendaires, chapelles mystérieuses et châteaux enchantés s'y rencontrent plus nombreux qu'ailleurs.

A l'entrée de la vallée, deux hameaux situés de chaque côté de la route possèdent les chapelles « jumelles » de Bascassan et d'Alciette, des merveilles d'art religieux populaire. Entourées de l'enclos de leur cimetière qui contient encore des stèles discoïdales, précédées du même porche et surmontées du même clocher à double arcade, ces sanctuaires abritent un extraordinaire décor de voûtes peintes, de retables sculptés et dorés, dans la riche tradition du style contre-réforme.

Quant au village de Mendive, son nom en basque, Mendibe, signifie « en bas de la montagne ».

La cure de ce village dépendait de l'Ordre de Malte. L'église paroissiale est de fondation médiévale, le portail en grès situé à l'ouest date du XIIe siècle. Au-dessus du portail, une plaque porte l'inscription latine : " MAESTRO IOANNE DE ECHEPARE RECTORE FUIT REPARATIO ANNO DOMINE 1682". On trouve dans l’église une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle en bois peint et doré.

D’autres monuments sont à découvrir à Mendive : parmi les maisons, citons « Jaureguia, une ancienne demeure citée dans la liste des feux du royaume de Navarre en 1350 en tant que maison noble. L'édifice, entièrement restauré au XVIIe siècle, porte la date 1679 gravée sur le linteau de la porte de l'ezkaratz, accompagnée de l' inscription : " DOMUS ISTA SANCITA EST A MARTINO DE SARCABAL PRAESBITERO PRIMO PRAEBENDARIO HUIUS PREBENDAE FUNDATAE A MARTINO DE URXUTEI ET CATHARINA DE NETHOLUNA ANNO DNI 1679".

Sans oublier les dolmens qui jalonnent les anciens sentiers de transhumance pastorale. Et une des routes à partir du village monte vers le Col de Burdincurucheta qui a fait la légende de mainte course cycliste…

Et la gastronomie n’est pas de reste : la Fromagerie d’Irati à Mendive ; ouverte il y a quelques années, cette construction d’avant-garde à structure bardée de bois de châtaigner local pour une meilleure intégration dans le paysage, chaudière à copeaux de bois (issus de la forêt d’Irati) qui subvient à tous les besoins en eau chaude est ouverte à la visite. Un couloir aérien permet d’observer les fromagers à l’œuvre ainsi que les différentes étapes de la fabrication des nouveaux fromages frais et à pâte molle de chez Agour. Une cave d’affinage au sein de la boutique permet d’aller choisir soi-même votre fromage !

Et je ne résiste pas à l’envie d’évoquer à propos de cette région le roman « Flottent les jours sur la rivière Ezka » (Éditions Iru Errege) de mon ami Txomin Laxalt dont la plume - à l’occasion lyrique - nous fait vivre cet appel de la montagne « avec ses giclées d’étoiles filantes » cher à l’auteur, et qui soutient ses héros au pire moment de leur vie : « les extraordinaires sensations qui font battre le cœur de tout montagnard, un sentiment de communion totale avec la terre que l’on foule, se gorgeant de son suc, une complicité avec l’environnement ». En prise directe sur

« l’inaltérabilité de la ligne infinie » des hautes cimes…

Alexandre de La Cerda

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