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L'Océan
La mer et la découverte d'énergies non fossiles
La mer et la découverte d'énergies non fossiles

| François-Xavier Esponde 1000 mots

La mer et la découverte d'énergies non fossiles

1 – La mer encore inconnue.

A peine selon les océanologues 15 % des fonds océaniques ont été cartographiées en haute résolution. 2 % sont explorés par des appareils sous marins. Observatoire des énergies de la mer 2022.

Au dessous de 2000 mètres pas de végétaux car pas de lumière ! La loi des profondeurs stipule, plus on s’enfonce plus la nourriture se raréfie, la température se glace et la pression devient écrasante.
Cependant dans ces profondeurs abyssales la vie existe entre 3000 et 6000 mètres de fond, On y observerait des poissons, des méduses et des bactéries.

Les coraux véritable conservatoire sous marin assurent l’habitat de nombreuses espèces que l’on ne cesse de découvrir encore.
Les espèces qui y vivent connaissent les lois de l’adaptation. On y croise donc des poissons, des mollusques, et des invertébrés aux faciès impressionnants, aux yeux des primitives origines, et aux dents agressives.

La mer est donc un patrimoine méconnu encore à ce jour disent les océanologues. La présence de ressources minérales et de terres rares fascine les scientifiques en quête pressante désormais d’énergies nouvelles autres que les fossiles, et convoitées partout dans le monde comme moyens de remplacement.
Un univers pour demain qui déjà attise les convoitises des plus armés dans cette compétition du savoir, du pouvoir et de l’avoir possible.

Parmi ces énergies futures on évoque l’énergie éolienne posée. à savoir l’exploitation de l’énergie du vent installée dans le fond marin jusqu’à 50 mètres.
Il faut noter aussi l’énergie éolienne flottante, comme une structure flottante maintenue par des forces d’ancrage de 50 mètres à plusieurs centaines de mètres en profondeur. On mesure l’énergie hydrolienne à partir de la cinétique des courants.
On rapporte encore l’énergie houlomotrice à savoir l’énergie des vagues et de la houle.
De nouveaux champs de découverte évoquent l’énergie thermique des mers. Les océanologues observent jusqu’à 20 ° l’écart des températures entre les zones plus superficielles et les plus profondes. Elles seraient exploitables.

En quelque lieux le solaire photovoltaïque fait jour. Les projets sont en cours. Il y aurait encore l’énergie osmotique à partir du sel marin où le rapport de l’eau douce et de l’eau de mer permettrait ces ressources du futur.
Le florilège de ces études et de leurs applications est dans les éprouvettes et les champs d’expérimentation de ces hommes de recherche.

Au large des Côtes de La Hague et de l’île anglo normande d’Aurigny, la ferme hydrolienne de la société Hydroquest teste ses essais en cours.
Nos machines exploitent les courants de marée et transforment l’énergie mécanique en énergie électrique” explique Guillaume Gréau directeur de développement de l’entreprise. “Nous espérons mettre en service cette ferme pilote en 2025, cette structure la plus puissante au monde baptisée Flowatt est une promesse en perspective.
La France a le plus fort potentiel hydrolien de l’Union Européenne, c’est une énergie prédictive, on connait les vitesses et les directions des courants de marée”...

Un atout énorme pour RTE, gestionnaire du réseau de transport d’électricité. Une énergie compacte à la différence de l’éolien, l’eau y étant 800 fois plus dense que l’air, nous pouvons poursuit l’ingénieur, produire 1 GW de puissance dans 15 km2.
L’hydrolien est l’une de ces énergies marines qui suscitent de nombreux espoirs.
Et de conclure encore, “on est en train de commencer à récolter les fruits de la recherche, pour le houlomoteur qui a quelque retard sur l’hydrolien et se situe derrière l’éolien”.

L’autonomie énergétique est un sujet primordial pour l’avenir du pays, mais certains pays européens ont de l’avance sur nous. 
Le Danemark et le Royaume Uni où l’on recense déjà 2294 éoliennes offshore connectées en 2021, la France a attendu juin 22 pour ajouter sur le réseau électrique cette production d’éoliennes récentes.

La France se donne désormais les moyens de rattraper ce retard avec quatre fermes pilotes l’an prochain principalement en Bretagne”
Le directeur d’Océan Energy Europe estimait en septembre 21 que 10 % de la consommation des énergies en europe pourrait être alimentée par les énergies marines en 2050.

Avec 7000 km de côte en métropole et en outre mer la France présenterait un potentiel fort sur le sujet.
Les projets à l’étude, les contrats et les discussions font suite, pour que l’hydrolien marin apparaisse dans la loi de programmation pluri-annuelle de l’énergie PPE sur la période 2024-2033.
On observe que deux régions françaises sont retenues pour favoriser l’énergie houlomotrice qui exploite l’énergie des vagues, la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine.
En pleine crise énergétique, il ne faut plus trop tarder à surfer sur cette vague bleue souligne Marc Lafosse, Président de la Commission des énergies marines renouvelables du SER.

2 - Un horizon alimentaire de l’océan, des hommes et des projets inédits et plein d’espoir.

Les algues pourraient nourrir une part de l’humanité sur la Terre à l’horizon 2050. Régine Quéva spécialiste des algues et de l’alimentation le prédit.
Vitamines, minéraux, protéines, acides gras antioxydants les algues sont une mine de richesse alimentaire et médicinale.
Les algues contiennent de 20 à 45 % de protéines, celles ci renferment les huit acides aminés indispensables à notre organisme, mieux que les protéines animales. Elles sont une telle ressource que 1 ha cultivé en pleine mer équivaut en protéines à 21 ha de soja”.
L’Asie consomme 96 % des algues produites à ce jour.

Disposant du plus grand champ d’algues d’Europe, la France n’est pourtant pas à la pointe en la matière souligne la spécialiste.
Un contraste entre un argument touristique, économique, écologique et nutritionnel et des intérêts divergents qui rendent le thème encore difficile.
Certains industriels tel Algolesko première ferme marine d’Europe fondée en 2013 s’y engagent.

Auteur du Guide des algues de l’Estran, Régine Quéva recense les différentes espèces d’algues des côtes bretonnes et les précautions sanitaires à observer dans leur cueillette et leur consommation dans la période des grandes marées d’avril à octobre sur l’estran, la partie du rivage découverte par la mer.

Des perspectives encore novices pour nombre de ceux qui en découvrent les avantages pour leur alimentation et leur santé !

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