En parallèle des journées européennes des métiers d’art sur le thème "Nos mains à l'unisson" et dans le cadre de l’exposition « Artisans d’art, les savoir-faire cachés du territoire », la commissaire de l’évènement et présidente de « Terres et Talents à Biarritz, Mialy Randriamanantena a souhaité mettre en lumière une vingtaine d’artisans dans le but de faire connaître au public les savoir-faire d’antan souvent trop méconnus. Parmi eux l’ébéniste Jean-Claude Ayçaguer témoigne de son expérience à la Crypte Sainte-Eugénie.
Au Pays Basque, les hommes s’accrochent à leur terre et à leurs racines, à leurs croyances et à leur métier. Sur les sentiers de saint Jacques, parsemés de chapelles, dont celle, romane, d’Harambeltz, dédiée à Saint Nicolas, classée aux monuments historiques, à laquelle Jean-Claude Ayçaguer avait participé en restaurant des menuiseries et du mobilier XVIIème et XVIIIème (en 2011).
Fier de ses origines terriennes basques, l’ébéniste aime se promener dans la forêt familiale de ses ancêtres à la recherche de l’arbre qu’il sélectionnera pour son futur meuble. Depuis plus de trente ans, il pratique ce métier passionnant au cœur de la nature en Basse-Navarre.
Des arbres d’âge moyen, aux sinuosités des troncs de camaïeux rouillés offrent un dessin, d’une irrégulière beauté, sont ses sources d’inspiration. Parmi les essences sélectionnées, le chêne – l’arbre mythique basque - est abattu en respectant le calendrier lunaire.
Après un parcours d'études techniques classiques, l'obtention d'un brevet de maîtrise et sept ans de Tour de France compagnonnique, Claude Ayçaguer a installé son atelier d’ébéniste d’art à Saint-Palais, sur les terres Bas-Navarraises des ancêtres.
La qualité et le « sur-mesure » de son travail ont permis de créer des agencements contemporains et de pérenniser sa profession d’ébéniste à l’image de la réplique d’une bibliothèque XIXème en chêne construite d’après le nombre d’or et pour laquelle l’ébéniste avait imaginé des tiroirs secrets gravé d’une phrase mystérieuse qu’on pouvait seulement lire à l’aide d’un miroir. Les compartiments étaient ornés de frises et de médaillons en croix basque et à l’effigie des deux filles du propriétaire.
Tout au long de sa carrière, Jean-Claude Ayçaguer s’est beaucoup investi pour protéger son métier menacé par la concurrence mondialiste. En 2019, il a obtenu le label « EPV » (Entreprise du Patrimoine Vivant), un gage de qualité marque et de reconnaissance d’un savoir qu’il transmet aux apprentis ébénistes à son atelier.
Exposition « Artisans d’art, les savoir-faire cachés du territoire » jusqu’au 8 mai de 14h à 19h à la Crypte Sainte Eugénie à Biarritz. Fermé le mardi – Entrée libre -
En complément, rencontre avec les artisans les samedis de 16h à 18h à la Crypte Sainte Eugénie :
- samedi 2 avril : Mary Carros (marqueteuse de pailles)
- 9 avril : Thierry Corrieras (potier céramiste)
- 16 avril : Gerald Franzetti (maître verrier)
- 23 avril : Régis Pochelu (sculpteur sur pierre)
- 30 avril : Cécile Vassort (sculpteur sur brique) et Fanny Laure (designer ébéniste)
- 7 mai : Nina Quaglio (mosaïste).
Photos
1 Jean-Claude Ayçaguer ©photo Lailheugue
2 Retable et St Nicolas de style baroque à la chapelle romane d'Arambeltz © col association des amis de la chapelle d'Arambeltz
3 Bibliothèque du XIXème en chêne à tiroirs secrets © Col JC Açayguer