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La libération de l’Art au début du XXème
La libération de l’Art au début du XXème

| Anne de Miller-La Cerda 673 mots

La libération de l’Art au début du XXème

Nature morte avec Sonate de Georges Braque.JPG
Nature morte avec Sonate de Georges Braque ©
Nature morte avec Sonate de Georges Braque.JPG

A partir de ce vendredi 11 février, la nouvelle exposition du musée Guggenheim « Du fauvisme au surréalisme «  organisée par le Directeur du Musée d’Art Moderne de Paris Fabrice Hergott et la commissaire Hélène Leroy en collaboration avec Jeannine Gutiérrez-Guimarãe du musée Guggenheim, est consacrée aux avant-gardes du début du XXe siècle : venus de Paris, ce sont 70 Chefs-d'œuvre du Musée d'Art Moderne de Paris que le Musée Guggenheim inaugurera.

Retraçant chronologiquement l'évolution artistique, l’exposition se décompose en trois sections au fil de l'histoire de la collection du Musée d'Art Moderne de Paris :
de la Première Guerre à la Seconde Guerre mondiale, les fauvistes et les cubistes - dont Picasso, Georges Braque et Juan Gris - avaient changé les perspectives de l'art traditionnel établi depuis la Renaissance. Les mouvements se poursuivent avec une génération d’artistes souvent étrangers de l'École de Paris et se terminent avec les auteurs liés au surréalisme animé par André Breton.

Dans la première section présentant les mouvements fauviste puis cubiste, se déploient les toiles aux couleurs vives d’André Derain, Robert Delaunay, Henry Matisse, Maurice Vlaminck et Louis Valtat, et de Georges Braque. 
C'est au Salon d’Automne de 1905 que ce dernier avait  découvert le fauvisme à travers les œuvres de Matisse, Derain, Vlaminck… Une peinture physique qui chante la couleur aux larges aplats que l’artiste adoptera dans ses paysages à la luminosité méditerranéenne. Braque fut néanmoins le premier à s'échapper de ce mouvement : « J’aime la règle qui corrige l’émotion », affirmait-il.
A Paris, au Bateau-Lavoir (au 13 de la place Émile-Goudeau dans le XVIIIème arrt.), Braque fut marqué par le tableau « Les demoiselles d’Avignon » de Pablo Picasso (1907). 
Frappé par la composition inspirée de Cézanne, Braque s’allia avec Picasso et Juan gris pour créer le mouvement cubiste que le public pourra découvrir dans la deuxième section comportant également les œuvres plus classiques d’André Lhote. Les aplats colorés furent peu à peu délaissés au profit d’un amas de couleurs éteintes où culmine le gris graphique et géométrique déstructuré. Picasso, Juan Gris, Braque se consacrent à la nature morte vers un cubisme analytique rejetant les références à la nature.  L'épopée artistique de Braque se termina sur le thème crépusculaire de ces volatiles. Réalisés également en sculptures au style figuratif très épuré, ils flottent, telles des planètes annonçant une ère nouvelle.

Contribuant à faire de la capitale le foyer de la création artistique jusque dans les années 1960, l’Ecole de Paris est représentée dans la deuxième section par des artistes étrangers qui s'y étaient établis. En dehors du cubiste italien Modigliani ou du japonais Tsugouharu Foujita, réfugiés politiques, fuyant la guerre civile espagnole comme Picasso ou la révolution russe de 17 à laquelle certains d’entre eux comme Marc Chagall avaient participé, ils recréaient leur monde à travers leur art. 

Sous la plume des poètes et écrivains tels que Guillaume Apollinaire, André Breton, Louis Aragon ou Paul Éluard, ce nouvel univers détruisait les codes de la raison pour promouvoir l'irrationnel, la libération de l'esprit avec les théories freudiennes, à l’image de la Mélancolie hermétique de Giorgio Chirico.

Aussi, l’ensemble de ces artistes du début du XXème aura marqué de son empreinte le XXIème siècle, laissant s’évader l’imaginaire avec idéalisme. Une exposition mise en scène au Guggenheim qui fêtera en fin d’année, du 19 octobre au 30 novembre, ses 25 ans d’activité.

Du 11 février au 22 mai, exposition « Du fauvisme au surréalisme « au Musée Guggenheim à Bilbao. Ouvert de 11h à 19h du mardi au dimanche.

Légendes des photos :
André DERAIN La rivière, hiver 1904-1905 Huile sur carton 74 x 90 cm © Paris Musées / Musée d’Art Moderne de Paris © André Derain, VEGAP, Bilbao, 2022

Georges BRAQUE  Nature morte à la sonate, 1921 Huile sur toile 35,5 x 65cm
© Paris Musées / Musée d’Art Moderne de Paris © Georges Braque, VEGAP, Bilbao, 2022

Giorgio DE CHIRICO Mélancolie hermétique, 1919 Huile sur toile 62 x 49,5 cm 
© Paris Musées / Musée d’Art Moderne de Paris © Giorgio De Chirico, VEGAP, Bilbao, 2022

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De Chirico ©
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