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Cérémonie
La commémoration du Génocide des Arméniens à Biarritz
La commémoration du Génocide des Arméniens à Biarritz

| Baskulture / Alexandre de La Cerda 915 mots

La commémoration du Génocide des Arméniens à Biarritz

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Le Maire de Biarritz Maider Arostéguy et les parlementaires Vincent Bru et Max Brisson entourent le sous-préfet ©
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Stèle à la mémoire des Arméniens ©
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Beaucoup d'amis de l'Arménie se pressaient mercredi dernier au monument au mort de Biarritz, autour de la stèle commémorative "de la mémoire future", à l'occasion de ce 109ème anniversaire du début du génocide des Arméniens en 1915 : "malgré le froid venteux, la chaleur était dans les cœurs !"
Maider Arosteguy, maire de Biarritz, accompagnée de son adjointe Anne Pinatel, aux côtés de l'association Agur Arménie et de toute la communauté arménienne régionale, participait à la cérémonie, en présence du Sous-préfet de Bayonne Fabrice Rosay, du député Vincent Bru, du sénateur Max Brisson, de Martine Vals, conseillère départementale représentant le président Jean-Jacques Lasserre, du maire d’Anglet Claude Olive, de Serge Arcouet, conseiller municipal de Bayonne, et des associations d'anciens combattants. 
Beaucoup d'émotion après un magnifique texte lu par Clément Parakian, président de l'association Agur Arménie, un poème « Ils sont tombés » de Charles Aznavour, le chant traditionnel « Ari im sokhag » de la belle voix de Marie-Isabelle, et les « lamentations d’Adana », animées par de jeunes danseuses déposant des bougies devant la stèle et qui rappelaient la douleur, les larmes et l'agonie du peuple arménien, massacré dans l'assourdissant silence des "démocraties", et encore récemment, victime d'un authentique "nettoyage ethnique" dans son antique territoire du Haut-Karabagh conquis par les Azéris monnayant leur gaz contre l'accord tacite de l'Union Européenne ayant décrété l'embargo sur les énergies russes ! Nous reviendrons dans un prochain article sur cette ignoble et calamiteuse "géopolitique" occidentale.

En attendant, voici le texte de l'intervention de Clément Parakian :

"Mes Chers Amis
Agur Arménie, notre Association culturelle France Arménie du Pays basque est honorée de partager avec vous, si nombreux, cette lumineuse Journée nationale et fraternelle (...)

Je fais un rêve…
Que l’État turc assume enfin son Histoire centennale, qu’il reconnaisse la spoliation puis la disparition programmée du Peuple arménien de la future Turquie, reste de l’Empire ottoman vaincu !
Cette confession, cet aveu seront libérateurs pour les deux peuples.
J’ai évoqué en 2023 la crainte et plus encore la terreur que nous inspire l’oubli d’un processus d’extermination toujours nié.
Oui les Arméniens ont été exterminés !
En 2015, l’Allemagne est sortie du coma amnésique : elle a reconnu tardivement et courageusement sa co-responsabilité dans l’organisation du premier génocide du XXème siècle.
Stupéfaction !, aucun pays de la Communauté européenne n’a condamné l’autre co et premier coupable de cette Grande Catastrophe.
Pourquoi cette pudeur, cette réserve gênée face au négationniste assumé et revendiqué par un État, la Turquie, qui poursuit sans scrupules son parcours d’adhésion à l’Union européenne délestée il est vrai de ses racines chrétiennes?
Pour ajouter au découragement des survivants, l’amnésie génocidaire touche 80 % des Pays du monde.

Je fais un rêve !
Ce Génocide devra s’oublier, son empreinte marquée au fer rouge sur notre peau va s’effacer quoi qu’il arrive.
« Celui qui regarde longtemps l’abime, l’’abime le regarde en retour »
C’est Nietzsche qui nous conseille d’éviter de plonger nos cauchemars dans le délirant trou noir
assoiffé d’anges innocents, tombe funèbre sans épitaphe.

Je poursuis un rêve...
« Aujourd’hui n’est que le souvenir d’hier et demain le rêve d’aujourd’hui »
Inspiré par Khalil Gibran, je souhaite vous conduire, en rêve ,dans la mémoire future de l’Âme arménienne.
La mémoire de l’Arménie raconte un songe des origines tragiquement métamorphosé en cauchemar bégayant. Ce rêve édénique était partagé par un peuple premier, paisible, jardinier, artisan, créateur… mais aussi voyageur désireux de faire découvrir au monde son art et le goût qui le sous-tend : le goût est le rêve du beau appliqué aux matières nobles ou précieuses.
Ce peuple n’a jamais oublié de rire et de pleurer en chantant, de danser en musique et de transformer la Nature en poésie.

Dans la traversée des épreuves, il a eu conscience de la finitude des heures douces. Un jour son paradis a basculé dans le vide des terres fracturées. Aux séismes des plaques en friction s’ajoute un premier tremblement sanglant en 1896 suivi de nombreuses répliques pour finir en solution finale le 24 avril 1915, 9 sur l’échelle de Richter, début d’un génocide de 8 années.
Ce séisme se prolonge aujourd’hui sous nos yeux baissés avec l’expulsion magmatique des 120.000 Arméniens du Haut-Karabagh!
Malgré les drames subis, la culture résiliente d’un peuple destiné à disparaître a pu se ré-enraciner dans la Terre de France réparatrice, nous sommes ici au Pays basque pour témoigner de notre gratitude.

Je vous propose un rêve !
Celui de nous retrouver chaque année plus nombreux, plus fervents. Nous saurons nous réunir autour d’une supplique :
« Aidez-nous à ne pas être oubliés ! »

L’âme arménienne enrichit à sa façon notre culture commune.
Elle semble se retrouver dans les mots d’Edmond Rostand : « L’Âme arménienne est pareille au vase qui a contenu quelque liqueur; depuis longtemps elle est évaporée mais le parfum dont les parois se sont imprégnées demeure encore suave et pénétrant et ce parfum est le souvenir »

Enfin ce rêve stimulant, je vous invite, avec toute l’Association Agur Arménie, à le vivre le dimanche 10 novembre 2024 à 17h à la Gare du Midi de Biarritz.
Un spectacle rares de danses arméniennes retracera sur scène la vie de Charles Aznavour, ponctuée de ses plus grands succès. Notre grand Charles aurait eu 100 ans en 2024.
La troupe de danse invitée par votre Association Agur Arménie avec le parrainage prestigieux du ballet Malandain de Biarritz s’appelle Yeraz, qui signifie en 
Arménien : le RÊVE, j’ai bien dit le RÊVE !

Je vous remercie,
Clément Parakian, président d’Agur Arménie

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Jeunes danseuses pendant la cérémonie ©
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