L’opéra de Puccini « La Bohème » où passion, drame et comédie sont étroitement mêlés, fera sans doute le plein à la Gare du Midi de Biarritz mardi prochain, 22 novembre (à 20h30). L’action se situe dans les mansardes parisiennes du XIXème siècle où étudiants et artistes luttent contre le froid et la faim avec gaieté. Lorsque le poète Rodolphe et Mimi se rencontrent, ils tombent profondément amoureux... Œuvre universelle et intemporelle, « La Bohème », créée à Turin le 1er février 1896, est aujourd’hui un des ouvrages les plus populaires du répertoire lyrique. Le secret de cet opéra réside dans l’intense poésie et l’extrême émotion qui s’emparent des amants aux instants les plus tragiques de leur histoire. Le génie mélodique de Puccini se révèle dans sa capacité à faire rayonner la vie, la poésie et la joie et ce, malgré le funeste destin de Mimi.
Ce sont les solistes, le chœur et l’orchestre de la compagnie lyrique « Opéra 2001 » sous la direction musicale: de Martin Mazik et dans une mise en scène de Roberta Mattelli qui interprètent l’œuvre de Puccini dans la version originale en italien (surtitrée en français) selon l’objectif de cette troupe qui est de « dénicher les meilleures voix du moment pour les mettre au service du répertoire lyrique le plus connu en le faisant partager aux jeunes générations ».
« La Bohème », en véritable « opéra vivant » amenant 85 artistes sur la scène de la Gare du Midi, s’inscrit dans une riche saison de théâtre, de musique, de danse et de variétés orchestrée par Michel Loupien, pierre angulaire d’Entractes-organisations. Ce spécialiste inégalé des « toiles et des étoiles » qui a programmé pendant des décennies les « salles obscures » régionales tout en prodiguant ses critiques de films sur les ondes - pratiquement depuis que la radio émet localement -, se démène à présent pour amener à Biarritz les plus populaires des spectacles vivants, ceux que dédaignent et ne programment pas souvent des animateurs « culturels » davantage en veine de provocation qu’en quête de bonheur du public. Et le public répond : en dehors de quelques déceptions occasionnelles ou de « chevauchement » avec quelque autre spectacle à la même date, la Gare du Midi ou le théâtre du Casino municipal où il flotte à l’occasion comme un parfum d’« Au Théâtre ce soir » vibrent fréquemment d’applaudissement nourris !
Pour en revenir à La Bohème », il s’agit - au dire de nombreux amateurs d’Art lyrique – « d’une des meilleures partitions de Puccini, sans doute aussi la plus jeune, la plus fraîche et la plus forte de toutes ses œuvres. Il y excelle à décrire avec tendresse, sentimentalité et émotion, les petites choses du quotidien, les petites gens, les sentiments à fleur de peau, les amours faciles, les joies et les désenchantements de ce monde turbulent de la bohême parisienne de 1830. Cet univers artistique des peintres et des poètes désargentés attirait Puccini, la liberté amoureuse, si essentielle à la vie de bohême l’amusait, et cette sympathie pour ce mode de vie se retrouve dans chaque mot du livret, dans chaque note de la partition. Puccini y retrouvait des échos de sa propre jeunesse d’artiste fauché, qui lui faisait écrire dans son journal en décembre 1882 : « Ma chambre est très froide, il me faudrait un peu de feu… Un de ces poêles à charbon peu coûteux ». A cette époque, avec son camarade Mascagni (futur auteur de « Cavalleria Rusticana »), il fréquentait les cafés en compagnie de leurs conquêtes féminines du moment, comme bientôt Rodolphe et Mimi.
Déjà, plus jeune et fumeur précoce, Puccini vendait à un ferrailleur les tuyaux de l’orgue de sa paroisse pour acheter des cigarettes, ce qui l’obligeait à inventer de nouveaux accords pour masquer les notes manquantes » !
« La Bohème » par la compagnie lyrique « Opéra 2001 » à la Gare du Midi de Biarritz, mardi 22 novembre à 20h30, Offices de Tourisme, grandes surfaces ou Entractes Organisations (tél : 05.59.59.23.79 - entractes-organisations@wanadoo.fr ou www.entractes-organisations.com).
Alexandre de La Cerda