Avec la disparition dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 janvier à l'âge de 95 ans d'Alexis Arette Lendresse (ce dernier nom lui venait de sa ferme familiale à Momas), le monde des Lettres et de la culture gasconnes perd assurément un de ses représentants les plus brillants, écrivain, membre de l'Académie de Béarn où il avait été élu au treizième fauteuil comme successeur de Simin Palay, et un des fondateurs du Festival de Siros.
Avant de reprendre la ferme de ses parents en 1953, il s'engagera en Indochine en 1949 dans une unité parachutiste. Blessé, il reçut la Légion d’Honneur et la médaille militaire. Un de ses camarades a écrit :
"Alexis Arette-Lendresse a rejoint le royaume de Dieu.
Sa vie durant il a fait perdurer l’esprit mousquetaire, rude et indompté, né sur cette terre béarnaise âpre mais fertile qu’il a cultivé lui même à la suite de ses aïeux. Cadet de Gascogne, engagé dans le commando Nord-Vietnam numéro 9, il y rejoint ses alter égos Vietnamiens, hommes de la terre, avec qui il partage tout, ses peurs, ses joies, ses espoirs et ses désespoirs.
Médailles et sutures en poche, il regagne la France (...) Après les combats en jungle, il opte pour le combat nationaliste dans le civil, la cause paysanne, mais aussi la préservation de la culture béarnaise pour laquelle il aura œuvré toute sa vie en écrivant de nombreux poèmes dans la langue de ses rêves. Que saint Michel vous ouvre ses ailes et que les « grands anciens » vous accueillent au banquet céleste. Adishatz !"
Et Alexis au milieu des Petit bleuets : "Tu sais mon petit, la guerre, c'est une chose qui est toujours horrible ! Elle devrait être interdite !"
Elu conseiller régional d'Aquitaine entre 1986 et 1998, Alexis Arette-Lendresse ne cessa jamais d'apprendre, de faire des recherches et d’écrire.
Encore dernièrement, membre de l’Association des Amis du lac, il avait publié aux Editions « Lac et lande » un de ses derniers ouvrages : "L'Occitanie ou la foire aux illusions". Car, il refusait de voir mourir la langue béarnaise…
En cela, il était "frère d'armes" avec Florian Escouteloup, dont nous évoquerons dans une prochaine "Lettre" le premier roman en béarnais paru récemment. Le jeune écrivain gascon a salué le départ de son aîné :
"Hélas, Alexis, nous devions nous rencontrer ce mois-ci mais le Ciel vous a appelé avant, du haut de vos 95 années d’existence où vous n’avez pensé qu’à servir et protéger ce qui reste de notre pauvre Mère, la France.
Cependant, vous pouvez partir soulagé à l’idée de savoir qu’un jeune est là pour la relève, pour continuer à servir notre Mère face à toutes ces tyrannies qui sont de plus en plus nombreuses et menaçantes, au fil du temps, face à nous, les enfants de cette terre sacrée de France.
En effet, dans cette époque de décadence absolue où la grande majorité de notre jeunesse pommée fait honte à notre vertu et notre drapeau en ne pensant plus qu’aux plaisirs sauvages de la vie et à un besoin constant d’agitation permanente en faisant « la fête », je vous fais serment, moi, Florian Escouteloup, de suivre votre exemple de vie irréprochable, à vous, Alexis Arette-Lendresse, ainsi qu’à chaque grand chef que la France a compté dans son histoire. Vous m’avez légué votre immense énergie pour continuer à défendre les rares choses qui nous restent encore de notre chère France et de notre majestueux Béarn, sachez que je ferai mon Devoir jusqu’au bout, comme vous qui l’avez fait.
À plus tard cher ami,
Florian Escouteloup"