Né à Arraute en septembre 1941 sur les terres d'Amikuze, le fils d'agriculteur qu'était Philippe Partarrieu avait gardé l'âme terrienne de son pays et suivait avec intérêt la vie de ses compatriotes. Ordonné prêtre en 1968, en pleine tourmente estudiantine de cette année agitée dans les cercles académiques et les diocèses, Philippe avait conservé la ferveur solide de ses origines. Croire et partager dans la prière continue la vie intérieure qui fut la sienne. Un contemplatif constant dans la vie et de la création.
De Lescar, Saint-Jean-de-Luz, de Sainte-Croix à Menditte, puis Hasparren, il sillonna au fil de ses affectations les paroisses à la demande de ses supérieurs. Il ne savait dire non. C'était dans son esprit. Bethi bai betikotz !
Le parler basque navarrais et souletin, le goût pour la langue béarnaise étaient en son cœur. Il aimait spontanément cette diversité qu'il pratique ensuite pendant huit ans au Tchad comme prêtre pour la mission Fidei donum.
En rester là n'était pas encore le terme de sa passion du service. Il fut envoyé à Paris pour des études et assura la fonction d'aumônier des Basques auprès de la Maison Basque à Paris.
Philippe avait gardé une âme juvénile. Tout l'intéressait. Les entreprises agricoles, les mutations professionnelles en cours, la formation et la vie des témoins de chaque instant. Le sport et la pelote basque. Les JO en leur temps et le football... En somme une vie trépidante et en continu.
Il avait choisi à 83 ans de se retirer dans le Haut-Béarn, dans ces altitudes qu'il aima dans sa jeunesse pratiquer par des marches de montagne. On ne saurait oublier de rappeler le lien qu'il avait avec les moines Prémontrés d'Accous. Cette vie de prière et de travail lui convenait. Il l'aimait et la partageait.
"Ora et labora", le travail et la prière ! Quoi de plus spirituel et sain pour le corps et l'esprit ?
Il s'en est allé dans sa voiture sur le chemin de la mission ce dimanche passé. Avouons que le destin final de toute vie est imprévisible. Lui qui aimait le vélo et le Tour de France. Les esprits souverains n'avaient pas choisi les mêmes volontés pour lui. La discrétion et en toute discrétion comme il le fut, il s'en est allé sans prévenir.
Agur Felipe ez ahantz artoxki othoitzetan atxiki ditutzunak.