Elle était l’« etxekandrea » de la maison familiale à Espelette où s’était entièrement déroulée sa vie : enseignante à l’école primaire catholique du village et catéchiste paroissiale.
Toujours disponible auprès de ses deux frères prêtres, chez elle et à Rome où elle se rendait chaque année et particulièrement quand son frère, le cardinal Roger Etchegaray eut besoin de sa présence.
Maité était son prénom usuel.
Elle recevait dans la maison familiale les visiteurs de son frère de toutes origines, de toutes provenances et de toutes opinions.
L’été au mois d’août, il n’était pas inhabituel de croiser dans la localité des illustres et des anonymes venus rencontrer le cardinal.
Cardinaux, ministres, académiciens, directeurs de journaux et de presse, et tous ses amis qui attendaient l’été pour voir et rencontrer les Etchegaray sur le pas de leur porte et dans les ruelles de la commune.
Une femme simple, humble et serviable.
Marthe et Marie de l’évangile quand les deux visages se conjuguaient en elle selon les situations et les circonstances de sa vie.
La cérémonie de ses obsèques en l’église d’Espelette en présence de son frère, le cardinal Roger Etchegaray, a rassemblé une belle assistance. Le cardinal qui « a repris la main », incroyable mais c’est ainsi.
Pour sa part, le cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, avait adressé un message chaleureux du pape au cardinal et pour sa sœur, qui fut lu avec une attention religieuse...
Mgr Aillet, évêque de Bayonne, avait fait une visite à la maison de retraite auprès du cardinal et s’excusa de son absence aux obsèques. Le cardinal a adressé au cimetière un mot de remerciement à ses compatriotes du village et fait prier pour sa sœur Maité avant de bénir son corps pour l’inhumation. Son entourage eut préféré le « dérouter » du sentier du caveau familial mais le patriarche avait repris à nouveau la main et demandé d’assister au cimetière à l’inhumation de sa sœur. Son mot à l’adresse de sa sœur fut particulièrement touchant.
R.I.P.
François-Xavier Esponde