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Notre disparu
In Memoriam : le Père Bernard Mendiboure, S.J.
In Memoriam : le Père Bernard Mendiboure, S.J.

| Pierre Iratzoquy, S.J. 661 mots

In Memoriam : le Père Bernard Mendiboure, S.J.

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le Père Bernard Mendiboure, S.J. ©
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Bernard Mendiboure est né le 9 février 1939 à Hasparren, à la veille de la guerre. Son père, Jean-Baptiste, artisan tailleur, était originaire de Bonloc ; sa mère, Lucie Saint-Aubin, épicière, du Boucau, pays des Forges de l’Adour, où naîtront ses deux frères, à la limite des Landes. Père et mère avaient chacun un frère prêtre. Bernard sera marqué par cette double empreinte humaine et spirituelle de la ruralité et de l’acier : elle pouvait, alternativement, dérouter ou éveiller l’auditeur ou le compagnon, et c’est elle encore qui lui donnera de se battre pendant sa très longue et douloureuse maladie et d’accueillir sa mort dans la Paix, communiant au Corps du Seigneur quelques heures avant qu’il nous quitte.

A l’âge de 9 ans, Bernard entre en 6ème au collège Saint-Joseph d’Hasparren puis, en 4ème, au Petit Séminaire Saint François Xavier d’Ustaritz ; à 15 ans, il passe le Bac Philo et entre au Grand Séminaire de Bayonne, en même temps que tout un groupe de copains  qui continue à se retrouver chaque année…

Les figures de François Xavier à Ustaritz et d’Ignace lors de la retraite au Grand Séminaire, prêchée par le Père Laurent Carrau, jésuite d’Hasparren, lui firent découvrir ces voisins de la Navarre et du Guipuzcoa si proches ! … 

Il fera son service militaire dans la marine, comme ‘écouteur’  à bord du Kersaint : ce sera le premier bâtiment arrivé à Agadir lors du tremblement de terre.

A 22 ans, Bernard Mendiboure est accueilli au noviciat d’Aix-en-Provence où il retrouve un condisciple, originaire d’Ascain, entré un an plus tôt…Suivent les diverses étapes de la formation : Etudes de Lettres à Laval, Philo à Chantilly, régence au collège de Tivoli à Bordeaux puis Théologie à Lyon-Fourvière.

Bernard Mendiboure est ordonné le 3 juillet 1971. Suivent les ministères : à Vieille -Toulouse, aumônerie des étudiants et Exercices Spirituels aux Côteaux ; à Paris, rédacteur en chef de la revue Christus ; directeur des centres spirituels Penboc’h à Arradon (56) puis Manrèse à Clamart ; à Vanves, père spirituel ; à Lille, conseiller à la Communauté Vie Chrétienne ; à Toulouse et Sud-Ouest , Coteaux Païs ; à Pau, été 2021, Maison de retraite-EHPAD où il est décédé le 26 janvier dernier.

Bernard Mendiboure s’était spécialisé dans le domaine des Exercices Spirituels pour lesquels il a toujours eu une passion jusqu’au terme de sa vie. Surnommé le Berger par certains pour son célèbre bâton, comparé au bon samaritain par d’autres, Bernard a été un pèlerin et un messager de la Bonne Nouvelle qu’on écoutait avec plaisir et qui remontait le moral ; quelqu’un qui a gardé un cœur d’enfant dans son tempérament énergique. C’est ainsi qu’il a accueilli l’appel du Seigneur et a vécu sa vocation de compagnon de Jésus à travers une grande passion : en effet, ce ‘chemin’, cette ‘vérité’, cette ‘vie’ qu’est le Christ s’incarnait dans son rapport à un outil, une méthode, une manière de procéder devenue sa seconde nature. Malgré sa grande difficulté à s’exprimer, c’est jusqu’aux derniers jours que nous avons admiré combien toute sa vie, tout son cheminement, tous ses ministères et ses soucis se résumaient aux trois mots de la lettre de saint Jean : « Dieu est amour ». Il n’aura pas cessé de creuser ce puits, persuadé que le cheminement des Exercices de Saint Ignace vise à parcourir l’Evangile du Maître et à se mettre à sa suite au service de l’Eglise.

D’où le titre de son excellent ouvrage « Lire la Bible avec Ignace de Loyola ». (Editions de l’Atelier- Ed. Ouvrières - 2005).

Il aimait rappeler la structure du livret des Exercices : ceux-ci supposent, au départ, que tout désaccord soit traité avec amour (N°22), aboutissent à l’offrande de soi au Seigneur, en lui demandant son amour et sa grâce (N°234). Marie est très présente dans les Exercices, comme elle le fut dans sa vie. Bien que très affaibli, il a pu se retrouver très récemment à Lourdes, avec son condisciple basque, et s’y joindre aux milliards d’Ave Maria « Pour la plus grande Gloire de Dieu et le Salut du Monde ».

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