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L'esprit gascon-béarnais-bigourdan
Il y a 160 ans, le château de Pau recevait la statue de Gaston Febus, œuvre de Triqueti
Il y a 160 ans, le château de Pau recevait la statue de Gaston Febus, œuvre de Triqueti

| Alexandre de La Cerda 612 mots

Il y a 160 ans, le château de Pau recevait la statue de Gaston Febus, œuvre de Triqueti

C’est en octobre 1864 qu’avait eu lieu dans les jardins du château de Pau la pose de la statue de Gaston Febus, comte de Foix et prince de Béarn, œuvre due au baron Henry de Triqueti, un sculpteur originaire du Loiret, déjà venu se soigner quelques années auparavant dans la capitale béarnaise, réputée pour son climat aux vertus thérapeutiques.

C’est en octobre 1864 qu’eut lieu la pose de la statue de Gaston Febus, comte de Foix et prince de Béarn, dans les jardins du château de Pau, œuvre due au baron Henry de Triqueti, un sculpteur originaire du Loiret qui était déjà venu se soigner quelques années auparavant dans la capitale béarnaise, réputée pour son climat aux vertus thérapeutiques : il avait profité de son séjour pour dessiner des monuments de la ville (château royal, Tour de la Monnaie...) ainsi que des paysages pyrénéens environnants, œuvres conservées au Musée des Beaux-Arts.
En fait, ce projet datait déjà du début des travaux de restauration du château édifié par Febus : en 1838, un piédestal en marbre blanc destiné à recevoir une statue avait été dressé au milieu de l’hémicycle aménagé face au nouveau pont reliant les jardins en terrasse à la Basse-Plante. Il avait alors été question d’y placer la statue d’Henri IV par Francqueville, mais celle-ci semblait trop fragile pour être exposée à l’extérieur.

A la reprise des travaux de restauration en 1860, commande avait été passée d'une statue de Febus, confirmée deux ans plus tard par le ministre d'Etat Achille Fould : après quelques « tergiversations », il fut décidé que l’œuvre commandée finalement au baron de Triqueti serait réalisée en marbre des Pyrénées ; et le 4 octobre 1864, cette statue acheminée à Pau était installée sur son piédestal.
Inspiré par l'art gothique et les périodes Trecento et Quattrocento italiens, le sculpteur avait doté Gaston III de Foix Béarn « Febus », personnage mystérieux et fascinant pour les romantiques, d'une apparence jeune et vigoureuse : épieu en main, tête nue, cheveux au vent, mais bien équipé avec épée, dague, cor de chasse, cotte de mailles, surcot et manteau, avec un chien de chasse. 

Les souvenirs d'un descendant de Febus

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L'auteur de l'article et son whippet "Mikelet" auprés de son ancêtre Febus ©
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C'est à l’Ecole Massillon, chez les Oratoriens, que mon professeur d'allemand, Michel Huberty, m’avait initié à la généalogie et à l’héraldique dont il était si féru, et c’est lui qui me révéla que par le nom de La Cerda, davantage évocateur de gloire hispanique, je descendais en réalité d'un souverain de ce Béarn que je connaissais seulement pour l'avoir tant de fois traversé, durant mon enfance, avec ma grand'mère et mes parents, afin de rallier depuis Biarritz la sainte grotte de Lourdes : Bernalt (ou Bernard) de Foix, fils naturel de Febus – qu’il avait fait légitimer par bref pontifical – avait épousé l’ultime héritière de l’Amiral de France Louis de La Cerda, dont il avait relevé le nom et les armes !

Quant à l'auteur de la sculpture de Febus, Henri de Triqueti, fils du baron Michel de Triqueti originaire du Piémont et dont il avait hérité le titre, il était né en 1804 au château du Perthuis à Conflans-sur-Loing.

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Buste d'Henry de Triqueti réalisé par son élève Susan Durant, musée de Montargis ©
zBuste représentant Henry de Triqueti, réalisé par l'une de ses élèves, Susan Durant musee de Montargis.jpg

Élève du peintre Louis Hersent, Triqueti réalisa quelques peintures avant de s'adonner entièrement à la sculpture. Ses œuvres ornent des édifices célèbres, parmi lesquels, en dehors de la statue de Febus érigée devant le château de Pau, la grande porte en bronze de l'église de la Madeleine à Paris, de nombreuses boiseries de la salle des séances du Palais du Luxembourg, le Christ en bronze derrière le maître-autel de l'église des Invalides, et dans un tout autre registre, la décoration murale de la chapelle de Wolsey à Windsor consacrée à la mémoire du Prince Albert.

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