Internationalement connu, l’artiste-peintre animalier Hubert de Watrigant appartient à une lignée de cavaliers amateurs de chevaux de courses, éleveurs ou propriétaires de haras qui ont fait rêver depuis plus de quatre générations. « Déconfiné » depuis son atelier de Saint-Lon-les-Mines dans les Landes, Hubert de Watrigant raconte ces périples équestres picturaux et sa passion pour la tauromachie.
Venu de Lorraine pour fuir la domination prussienne en 1870, son ancêtre Arthur de Watrigant avait été nommé sous-préfet à Saint-Sever dans les Landes. C’est donc dans le Sud-Ouest que l’engouement équestre des Watrigant débuta, avec l’arrière-grand-père Henri, puis le grand-père Pierre, éleveur de chevaux, et se transmit à ses six garçons. L’avant-dernier de cette fratrie, Arnaud de Watrigant, éleveur, termina sa carrière comme starter des courses à Paris. Et de son mariage avec Marie- Thérèse Lagardère naîtront cinq enfants - dont Hubert -, tous passionnés d’équitation.
Sur la planète « cheval »
Né en 1954, Hubert se révéla d’une sensibilité différente des autres frères et sœurs. Griffonnant ses cahiers scolaires de croquis, sans rien entendre de ce qui se passait autour de lui, le futur artiste restait imperturbablement sur sa planète.
L’indomptable Hubert, né sous le signe du taureau, ne souhaitait entrer dans aucun moule scolaire, préférant garder sa personnalité. Cependant, à force de croquer passionnément ses animaux préférés pour lesquels il se concentrait intensément - tout d’abord les chevaux, puis les taureaux, sans oublier son labrador noir Gousse-, l’artiste a acquis seul une maîtrise exceptionnelle du dessin.
A l’âge de 22 ans, il organise sa première exposition à Maisons-Laffitte, « cité du cheval ». L’année suivante, il remporte le prix international à Rome (1977). Remarqué par ses ballets équestres et ses dessins de corridas talentueux, Hermès l’engagea régulièrement en free-lance pour créer les emblématiques carrés aux effigies chevalines. En 1979, l’artiste réalisa le célèbre carré« des pilotaris ».
Le cavalier de l’Art
A partir de 1982, Watrigant part aux Etats Unis. Ses chevaux de course aux anatomies parfaites, naturels ou pourvus de harnachements sophistiqués dans le style hyperréaliste à l'huile, séduisent les richissimes américains du Middle East qui lui commandent le portrait de leur cheval fétiche.
Dans les années 90, il continue son périple promotionnel au Japon, en Espagne, en Angleterre, aux Emirats arabes. Depuis lors, le peintre « se débride » en libérant son geste. Sur des fonds expressionnistes animés de cercles concentriques fougueux auxquels s'ajoutent des collages de papier de soie, de lettres; il utilise des techniques mixtes aux traits rigoureux. Participant à toutes les plus grandes courses internationales, ce cavalier de l’art fait voltiger son pinceau.
Parmi ses admiratrices, la reine Elisabeth II d’Angleterre possède de ses œuvres. Mais l’année dernière, notre artiste de renommée internationale qui avait exposé pendant plus de trente ans à la célèbre galerie londonienne « The Osborne Studio Gallery » annonçait sa dernière exposition sous l’œil désappointé du propriétaire !
Aujourd'hui, si Hubert de Watrigant modifie son écriture graphique en esquissant des nues, il ne se remémore pas moins ses nombreux voyages en explorant à l'aide de son pinceau le thème de la faune africaine et les cavaliers d'Arabie. A l’image de la gestuelle d’un danseur étoile, le trait d’Hubert de Watrigant voltige avec une grâce sauvage dans les poudres du désert.
Légende :
1 Toque-blanche-(technique-mixte-sur-papier) 2010
2 Hubert de Watrigant dans son atelier des Landes
3 Taureaux du Colorado (encre-et-gouache-sur-papier) 2017
4 Senorita Torera, technique mixte sur carton (80X50cm) (2020)
5 "Quels chameaux !" (centre des chameaux d'Al Maqam à Abou Dabi) (technique mixte sur toile collages, huile, acrylique gouache-fusain) (97 x 130 cm) 2020 A peine achevée, l'oeuvre est en cours d'acheminement vers les Etats Unis où son futur propriétaire l'attend.