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Théâtre
Hendaye : "Un cœur simple", spectacle de lecture théâtralisée
Hendaye : "Un cœur simple", spectacle de lecture théâtralisée

| Manex Barace 707 mots

Hendaye : "Un cœur simple", spectacle de lecture théâtralisée

C’est une (bonne) habitude : l’association culturelle et historique Agora propose le mercredi 27 novembre à 19 heures à l’Espace culturel Mendi Zolan son nouveau spectacle de lecture théâtralisée. Cette lecture théâtralisée sera comme toujours accompagnée de sons, de musiques, d’images. Sur scène, « Un cœur simple » de Gustave Flaubert, tout simplement, tout un programme. Prix d’entrée : 10 euros.

Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attaches extérieures qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la Terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. 
Les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. Plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus et disparait, plus c’est beau. 

Je crois que l’avenir de l’art est dans ces voies. C’est pour cela qu’il n’y a ni beau ni vilain sujet et qu’on pourrait même établir comme axiome, en se posant au point de vue de l’art pur, qu’il n’y en a aucun., le style étant à lui tout seul une manière absolue de voir les choses.
Il me faudrait tout un livre pour développer ce que je veux dire. J’écrirai sur tout cela dans ma vieillesse, quand je n’aurai rien de mieux à barbouiller … Lettre de Gustave Flaubert à Louise Collet.

Tu m’exposes ton invincible répulsion à mettre sur le papier quelque chose de ton cœur ! Ne rien mettre de son cœur dans ce qu'on écrit ? Je ne comprends pas du tout, oh! mais du tout. Moi, il me semble qu'on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu'on peut séparer son esprit de son cœur ? Est-ce que c'est quelque chose de différent ? Est-ce que la sensation même peut se limiter ? Est-ce que l'être peut se scinder ? Enfin ne pas se donner tout entier dans son œuvre, me paraît aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau. …

Tu aimes trop la littérature, elle te tuera … Lettre de George Sand à Gustave Flaubert.

« L’histoire d’«Un cœur simple » est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais pas mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Ce n’est nullement ironique comme vous le supposez mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même, hélas ! » Gustave Flaubert à Mme Roger des Genettes (1876).

C’est un conte que Flaubert invente, à l’opposé de tout ce qu’il a écrit jusque-là, pour son amie George Sand. « Uniquement pour lui plaire », dit-il.
En effet, George Sand s’inquiète pour Flaubert : elle le juge trop porté à épingler les noirceurs. Alors, par gratitude, Flaubert le désabusé lui offre Félicité, la servante analphabète. Pour lui montrer qu’il peut lui aussi s’émouvoir de la simplicité des cœurs.

Après une déception amoureuse, Félicité devient pendant un demi-siècle la servante humble et silencieuse d’une bourgeoise endettée, Madame Aubain. 
Félicité représente le courage, le dévouement, la dévotion, l’ardeur au travail. Elle finit sa vie courbée par le labeur, dans le dénuement le plus total, sourde, solitaire, avec pour seule compagnie un perroquet empaillé en qui elle verra, au soir de sa vie, l’incarnation du Saint-Esprit. 

Ce que Flaubert réussit avec une économie de moyens qui frôle le génie, c’est l’ordinaire épopée des écrasés, des sans voix, des cœurs simples. 
Mais celle pour qui il vient d’écrire ce conte ne le lira jamais : George Sand, sa tendre amie, meurt le 8 juin 1876, un an avant la parution d’« Un cœur simple ». (François Busnel). 

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