Francis Jammes s'éteignit le 1er novembre 1938. Ce poète des choses de la vie, profondément attaché à son Béarn natal, donne à la simplicité de ses poèmes un charme indéfinissable et fascinant. Sans aucun artifice, il dit la vie quotidienne et les menus incidents qui l’émaillent. En 1895 le Paris littéraire commence à s'intéresser à ce poète qui exprime son amour pour la vie et pour la nature, sans redouter d'être désuet ou mieux encore, en affectant de l'être.
Amie, souviens-toi de ce jour où les prairies étaient de pierre,
où les vallées étaient mouillées par la lumière,
où les montagnes avaient les teintes de ces liqueurs
balsamiques fabriquées par des religieux.
C’était au soir et je sentais que s’élargissait mon cœur
vers la neige des hauts pics dorés, verts, et des pleurs
montaient à mes yeux en songeant au pays de mon enfance,
là-bas, vers l’air pur et froid, vers les neiges denses,
vers les montagnards, vers les bergers, vers les brebis,
vers les chèvres et les chiens gardiens et les flûtes
de buis que les mains calleuses rendent luisantes,
vers les cloches rauques des troupeaux piétinants,
vers les presbytères doux, vers les gamins
qui suivaient en chantant les conscrits qui chantaient,
vers les eaux d’été, vers les poissons blancs aux ailes rouges,
vers la fontaine de la place du village
où j’étais un petit garçon triste et sage.
De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir, 1898
Francis Jammes
1868 - Naissance à Tournay (Hautes-Pyrénées) le 2 décembre.
1876 - Installation à Saint-Palais (Pays-Basque), où son père est nommé receveur de l’enregistrement.
1880-1888 - Période bordelaise. Études primaires et secondaires. Jammes échoue au Baccalauréat. Rédaction des premiers poèmes qui forment le carnet “Moi” (Manuscrit actuellement à la Bibliothèque Municipale de Pau).
1888 - Jammes est très affecté par la mort de son père survenue le 3 décembre. Mme Victor Jammes s’installe à Orthez, chez la tante huguenote Célanire, avec ses enfants Marguerite et Francis.
1889-1897 - Jammes habite avec sa mère, 8 rue Saint-Pierre, une maison, au bord du Grec, dont les tuiles croulantes sont rouillées comme les clefs du Ciel. Mariage de sa sœur en 1890.
1891 - Six Sonnets édités à Orthez.
1892-1894 - Trois plaquettes intitulées Vers imprimées à Orthez.
1897-1907 - Installation à la Maison Chrestia (Siège actuel de l’Association Francis Jammes).
De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir (1898), Clara d’Ellébeuse (1899), Le Deuil des primevères (1901), Almaïde d’Étremont (1901), Le Roman du lièvre (1903), Pomme d’anis (1904).
1905 - Retour de Jammes à la pratique religieuse après sa conversion. Tristesses.
1906 - Pensées des jardins, l’Église habillée de feuilles, Clairières dans le Ciel.
1907 - Mariage, le 8 octobre, à Bucy-le-Long (Aisne), avec Ginette Gœdorp.
1907-1921 - Jammes s’installe à la Maison Major, Chemin La Peyrère. Sept enfants y naîtront.
Poèmes mesurés (1908), Rayons de miel (1908), Poèmes mesurés (1908), Rayons de miel (1908), Ma fille Bernadette (1910), La Brebis égarée (1910), Les Géorgiques chrétiennes (1912), Feuilles dans le vent (1913), Le Rosaire au soleil (1916), Monsieur le Curé d’Ozeron (1918), La Vierge et les Sonnets (1919), Le Poète Rustique (1920), Le Livre de Saint-Joseph (1921), Le tombeau de Jean de la Fontaine (1921).
1921-1938 - A la suite d’un héritage Jammes s’établit à Hasparren (Pays Basque) à la Maison Eyhartzea.
Les 4 livres des Quatrains (1923-1925), Cloches pour deux mariages (1924), Ma France poétique (1926), Basses-Pyrénées (1926), Lavigerie (1927), Le Rêve franciscain (1927), Diane (1928), La divine douleur (1928), L’École buissonnière (1931), Le Crucifix du poète (1935), De tout temps à jamais (1935), Le Pèlerin de Lourdes (1936), Sources (1936).
1er novembre 1938 - Mort de Francis Jammes. Le poète est enterré au cimetière d’Hasparren.