Le cardinal Mamberti avait annoncé la nouvelle attendue par la foule romaine réunie dès l'apparition de la fumée blanche sur la Chapelle Sixtine.
Après une élection rapide, une immense joie pour un milliard et demi de catholiques : "habemus Papam !" Robert Francis Prevost, désormais pape Léon XIV : les cloches du monde entier ont sonné pour l’annoncer.
Le cardinal Robert Francis Prevost, qui a pris le nom de Léon XIV, a été élu 267ème chef de l'Église catholique romaine. Le nouveau pape a 69 ans, il est né aux États-Unis et a servi au Pérou pendant de nombreuses années, obtenant la nationalité de ce pays latino-américain. Ainsi, le nouveau pape représente l'ensemble du continent américain, ce qui n'est jamais arrivé dans l'histoire. D'ailleurs, le président américain a déjà salué cet américain romain dès sa nomination
Le nom qu’il s’est choisi souligne qu’il s’inscrit dans deux orientations principales : apporter la paix et la doctrine sociale de l’Eglise chère au Pape Léon XIII.
En tant que religieux augustinien, le nouveau souverain pontife a cité saint Augustin, grand évêque du IVème siècle en Afrique du Nord, Son parcours, marqué par une formation en droit canonique et son rôle dans la sélection des évêques, montre un respect pour l’unité de l’Église et l’autorité de la doctrine. Sa devise épiscopale, « In Illo uno unum » (un seul en un seul Christ), inspirée de saint Augustin, souligne l’unité et la fidélité à la tradition.
Souvent décrit comme "modéré" ou un "centriste", cherchant à concilier les polarisations au sein de l’Église. Son rôle au Pérou, où il a agi comme une figure d’apaisement entre des factions épiscopales divisées (libérationnistes et conservateurs proches de l’Opus Dei), témoigne de sa capacité à naviguer entre des courants opposés. Connu pour sa discrétion médiatique, son sens de l’écoute et sa maîtrise des dossiers, il évite les postures idéologiques tranchées, préférant une approche pragmatique et pastorale.
D'ailleurs, Le célèbre vaticanologue John Allen avait déjà écrit dès le 1er mai dans Crux : "Fondamentalement, un vote en faveur de Prevost serait considéré dans les grandes lignes comme un vote pour la continuité avec l’essentiel du programme du pape François, mais pas nécessairement avec son style, car il est plus pragmatique, prudent et discret que le défunt pape – toutes qualités que bon nombre de ses collègues cardinaux pourraient bien trouver souhaitables".
Voici un extrait des premières paroles adressées aux fidèles par le nouveau pape :
Que la paix soit avec vous tous !
Chers frères et sœurs, c’est la première salutation du Christ ressuscité, le bon pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Je voudrais moi aussi que cette salutation de paix entre dans vos cœurs, qu’elle parvienne à vos familles, à tous les hommes, où qu’ils soient, à tous les peuples, à la terre entière. Que la paix soit avec vous !
C’est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, de Dieu qui nous aime tous inconditionnellement. Nous gardons encore dans nos oreilles cette voix faible mais toujours courageuse du pape François bénissant Rome !
Le pape bénissant Rome a donné sa bénédiction au monde, au monde entier, ce matin de Pâques. Permettez-moi de poursuivre cette même bénédiction : Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ! Nous sommes tous entre les mains de Dieu. C’est pourquoi, sans crainte, unis main dans la main avec Dieu et les uns avec les autres, allons de l’avant. Nous sommes des disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. L’humanité a besoin de lui comme pont vers Dieu et son amour. Aidez-nous aussi, les uns les autres, à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix. Merci au pape François !
Je tiens également à remercier tous mes frères cardinaux qui m’ont choisi pour être le successeur de Pierre et pour marcher avec vous, en tant qu’Église unie, toujours à la recherche de la paix, de la justice, toujours à la recherche d’un travail d’hommes et de femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour annoncer l’Évangile, pour être missionnaires.
Je suis un fils de saint Augustin, un augustinien, qui a dit : « Avec vous, je suis chrétien et pour vous, évêque ». En ce sens, nous pouvons tous marcher ensemble vers cette patrie que Dieu a préparée pour nous.
(...)
À vous tous, frères et sœurs de Rome, d’Italie, du monde entier, nous voulons être une Église synodale, une Église qui marche, une Église qui cherche toujours la paix, qui cherche toujours la charité, qui cherche toujours à être proche surtout de ceux qui souffrent.
Aujourd’hui, c’est le jour de la Supplication à Notre-Dame de Pompéi. Notre Mère Marie veut toujours marcher avec nous, être proche, nous aider par son intercession et son amour.
Je voudrais donc prier avec vous. Prions ensemble pour cette nouvelle mission, pour toute l’Église, pour la paix dans le monde et demandons à Marie, notre Mère, cette grâce spéciale.
Je vous salue Marie…