Peintre mais également écrivain, dramaturge et poète, Oskar Kokoschka (1886–1980) s'installa au début du XXème siècle à Vienne. Ses premières productions scandalisèrent le public et la critique qui le qualifièrent de « sauvageon en chef ». Sa production artistique, s’étala en majeure partie au XX e siècle, elle est étroitement liée aux événements historiques de l’époque.
Issu d'une famille d'orfèvres originaires de Prague, Kokoschka suit à ses débuts les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne où il sera l'élève de Gustav Klimt, de Carl Otto Czeschka et d'Elsa Oeltjen-Kasimir. À 26 ans, il tomba amoureux d’Alma Mahler, veuve du compositeur Gustav Mahler. Son égérie lui inspira la "Fiancée du Vent". Dès 1908 et jusqu'à la première guerre mondiale, sous son pinceau s'attachant à mettre en lumière la vie intérieure de ses modèles, défilent les portraits de personnalités de la société viennoise. En 1914, engagé dans l'armée, il est grièvement blessé à deux reprises. A la suite de la première guerre mondiale, il enseigna aux Beaux-Arts de Dresde.
En 1934, son art est peu apprécié par les nazis, ses œuvres sont retirées des musées allemands. Il quitta alors l'Allemagne pour regagner Prague où il restera jusqu'en 1938. Puis il s'installa à Londres durant six ans et voyagea en Angleterre, en Grèce, en Italie, en Allemagne en Tunisie, en Libye, en Turquie et au Maroc, ou encore à New York et à Jérusalem.
L’indépendance qu’il a voulu préserver tout au long de sa vie a fait de lui un artiste inclassable. Ainsi, le seul adjectif que Kokoschka acceptait pour lui-même était celui d’expressionniste : « Je suis expressionniste parce que je ne sais rien faire d’autre qu’exprimer la vie ». Chacune de ses œuvres témoigne de son engagement envers son art et fait du peintre un témoin essentiel de son temps.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1953, Kokoschka s’installa définitivement à Villeneuve, en Suisse, à l'extrémité orientale du lac Léman, pour y passer les vingt-sept dernières années de sa vie. En 1960, il sera honoré par le prix Érasme à Copenhague et un titre de docteur honoris causa de l’université d’Oxford. En 1974, il reçut la citoyenneté d’honneur autrichienne. L'artiste décède le 22 février 1980 à Montreux.
L’exposition présentée au Guggenheim offre une vision complète de la trajectoire de l’artiste, une occasion unique de voir de près des œuvres centrales, prêtées par de prestigieuses institutions internationales.
Jusqu'au 3 octobre, exposition "Oskar Kokoschka, le rebelle de Vienne" au musée Guggenheim à Bilbao.
Légendes des illustrations :
1 Autoportrait, 1917, musée d'Art moderne de Paris
2 Le pouvoir de la musique, 1918-1920, musée d'Art moderne de Paris.