« Bouillon de culture : gros malaise à Avignon » : il s’agit d’un article très révélateur écrit par par Mina Boto dans l’hebdomadaire « Franc-Tireur » (*)
https://www.franc-tireur.fr/bouillon-de-culture-gros-malaise-a-avignon
Que s’est-il passé au cours du très polémique spectacle de Rébecca Chaillon, Carte noire nommée désir, programmé dans le festival « In » d’Avignon ? La metteuse en scène promettait de « rendre visibles les problématiques de sexisme et de racisme ». Chiche ! Je patiente dans la file d’attente. Une hôtesse me signale qu’en tant que femme noire je suis prioritaire. Première gêne. Pas la dernière.
À l’intérieur, il y a d’un côté les Noires, confortablement assises (et nourries gratuitement) dans un carré VIP situé sur scène. Et, face à elles, et de ce fait exposées au regard du reste du public, les gradins réservés aux Blancs. Même salle, deux ambiances. Pour un spectacle dégoulinant de clichés, porté par huit comédiennes… noires et nues. Deux heures quarante-cinq interminables. On en parle, de l’image des femmes noires réduites à leur nudité ? En réalité, le spectacle instaure les injustices qu’il est censé dénoncer, quand arrive l’incident. Lors d’une scène visant à démontrer le « privilège blanc », les comédiennes noires s’avancent dans les gradins des Blancs pour « voler » leurs sacs.
Quand l’un refuse de céder le sien, il se fait siffler, huer, traiter de colon. Un vrai lynchage. Un vigile (désolé) est même réquisitionné pour l’expulser, la metteuse en scène lui ayant lancé : « Tu sors, tu es chez moi. » La foule, chauffée à blanc, crie dans un même élan : « Tu sors, tu sors ! » Il reste vingt minutes, d’un air irrespirable. Le spectacle se termine sur une rupture insurmontable. D’un côté, un public acquis à l’artiste (« on t’aime, Rébecca ») ; de l’autre, des personnes venues voir un spectacle antiraciste, qui en repartent choquées et apeurées, comme la femme du spectateur agressé.
(*) Appartenant au groupe de Daniel Křetínský (également propriétaire de Télé 7 Jours, Elle, Marianne, France Dimanche, Ici Paris, et actionnaire majoritaire du quotidien Le Monde), l'hebdomadaire politique « Franc-Tireur » avait été lancé en 2021 par Christophe Barbier (ancien directeur de rédaction de « L'Express ») et Éric Decouty, dirigé par Caroline Fourest (proche des Femen et « toujours en première ligne contre la famille Le Pen ou Éric Zemmour » selon l'éditorialiste de "Sud Ouest" Benoît Lasserre) et dont la ligne éditoriale affirme "la lutte contre l'extrémisme, le populisme, l'obscurantisme ou encore les anti-vaccins". Il ne s’agit donc nullement d’un média complotiste d’extrême droite...
Un goûteux pintxo de petits bébés blancs embrochés à la sauce « noire »
Ajoutons que la présentation sur le site officiel du Festival d’Avignon de cette délicieuse œuvre au parfum « woke » très contemporain annonçait simplement : « À la frontière du fantastique et du cabaret, un spectacle-chaos écrit pour huit artistes noires. Un féroce brûlot qui dynamite nos repères dominants et laissent la place à une expression joyeuse et militante.
Toujours selon le Festival d'Avignon, ce « spectacle théâtral et performatif pose la question de la place des femmes afrodescendantes dans la société française ».
Et que cet adorable spectacle comportait une autre scène marquante, celle dans laquelle «une nounou empale sur un pieu tous les enfants français qu'on lui confie», comme le rapporte le site de spectacle vivant Sceneweb.
En effet, on y voit des bébés blancs, embrochés à plusieurs reprises par des actrices noires. Imaginez un instant une actrice blanche ayant embroché des bébés noirs, horresco referens !
En revanche, pour « Télérama », au festival d’Avignon 2023 : « non, l’image d’une nounou noire avec des bébés blancs embrochés n’est pas scandaleuse. Cette photo issue du spectacle “Carte noire nommée désir” de Rébecca Chaillon, présenté au Festival d’Avignon, fait l’objet d’attaques racistes en ligne. Si l’image choque, volontairement, son sens est largement détourné ».
Et de préciser encore : "Dans la salle ce soir-là, côté Blancs et hommes noirs – les femmes noires étaient en effet volontairement placées dans un espace plus confortable –, personne n’a pipé. Tous se sentaient vaguement responsables de ne pas assez s’occuper eux-mêmes de leur progéniture en bas âge, de trop les confier, les délaisser…"
Quant à « France-Bleu », la chaîne (publique) de radio s’emploie surtout à dénoncer (par la bouche du directeur du Festival d'Avignon, Tiago Rodrigues) « les doigts d'honneur adressés de la part du public, lorsque les comédiennes ont parlé de violences policières » et qu'un spectateur blanc se soit défendu contre l'une des « performeuses » qui tentait de lui arracher son sac avec ses affaires « pour faire deviner le mot "colonisation" », assurant que le Festival avait tout de suite « exprimé sa solidarité à cette compagnie, et travaillé pour créer un climat de sécurité et de sérénité pour que le spectacle se présente ». Un spectacle, ajoute « France Bleu », que Tiago Rodrigues défend d'ailleurs avec fierté : « Il s'inscrit dans le passé, le présent, et l'avenir du code génétique du Festival d'Avignon ».
Par ailleurs, il convient de noter qu’en Afrique du sud, les attaques - et les assassinats - visant les fermiers blancs se multiplient ces derniers mois à la suite de l'appel lancé à Johannesburg par Julius Malema, leader du parti pan-africain de gauche «Economic Freedom Fighters» à « massacrer les Sud-Africains blancs » : dans un stade de Johannesburg, il avait commencé son meeting en chantant «Tuez le fermier, tuez le fermier» pour inciter de façon explicite à tuer les fermiers, c'est-à-dire les descendants des colons hollandais auxquels s'étaient ajoutés certains Huguenots fuyant la Révocation de l'Edit de Nantes.
A Ysterberg près de Pietersburg, un monument, le Witkruis (Croix Blanche) et ses 4000 croix blanches symbolise le martyre des fermiers blancs d’Afrique-du-Sud. Loin de la nation Arc-en-Ciel prônée par Mandela, l’Afrique-du-Sud s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos racial, sécuritaire, social et économique.