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G7 à Biarritz : une formidable promotion du Pays Basque teintée d’inquiétude légitime
G7 à Biarritz : une formidable promotion du Pays Basque teintée d’inquiétude légitime
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| Alexandre de La Cerda 1095 mots

G7 à Biarritz : une formidable promotion du Pays Basque teintée d’inquiétude légitime

Certes, le général hazpandar Jean-Bernard Pinatel n’a pas tort de remarquer que « le G7 ne représente que 10% des habitants de la planète et 40% de la richesse alors que le G20 qui s'est déjà réuni en juin dernier à Osaka avec un agenda très semblable représente, lui, 66% des habitants et 85% de la richesse mondiale. On maintient à grands frais un forum qui se justifiait en 1976 en pleine guerre froide et qui regroupait alors les grands pays du camp de la liberté tandis que des pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Indonésie, etc. étaient à l’époque des nains économiques ». D’où la réaction du président américain Trump : «  C'est bien plus sensé d'avoir la Russie » !

Mais par ailleurs, si des inquiétudes se font jour parmi des commerçants et des professions libérales qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser drastiquement à cause des mesures de sécurité, et que le gouvernement semble vouloir dédommager rapidement selon la déclaration de la secrétaire d’état auprès du ministre de l’économie et des finances en visite à Biarritz ce jeudi (plusieurs centaines de milliers d’Euros payables avant les vacances de la Toussaint), on n’en reconnaît pas moins la formidable promotion du Pays Basque et de ses atouts économiques, touristiques et gastronomiques qui en a résulté dans le monde entier : « Si on peut recevoir le G7, on peut tout organiser. Il y aura des retombées importantes sur le tourisme d’affaires », se réjouissait-on côté tourisme !

Oteiza, Ibarboure, Béchade et Gautier, la gastronomie basque en exergue

Il suffit d’interroger à ce propos le talentueux producteur et salaisonnier des Aldudes Pierre Oteiza qui exposait sa gastronomie avec une quarantaine d’autres entreprises basques au sein de cette vitrine exceptionnelle réservée aux représentants de la presse internationale à la Halle d’Iraty (où se trouvait également notre collaborateur Manex Barace) : « la majorité des 2.000 journalistes présents sont passés à mon stand et des clients me signalent déjà la parution de plusieurs articles au Japon (où je ferai quinze jours de promotion à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby en octobre), d’autres à San Francisco aux Etats-Unis ainsi qu’un reportage à la TV espagnole ». Mais le couronnement de notre sauveur du porc basque autochtone fut la commande du président américain d’un jambon « Kintoa » de 8,5 kg affiné durant 22 mois, passée par l’intermédiaire du chef cuisinier du Palais après l’accueil des délégations par les chanteurs du Chœur Oldarra lors du dîner de gala de samedi à l’hôtel du Palais : « Donald Trump l’avait goûté, ainsi que le carré de porc Kintoa lors d’un dîner officiel, le chef Jean-Marie Gautier depuis vingt ans étant notre ambassadeur du Kintoa, il dispose en permanence dans notre séchoir de trois rangées de jambon » ! C’est ainsi que Pierre Oteiza livra sa commande au Palais, escorté de deux motards !

D’autres cuisiniers du Pays Basque tinrent la vedette au cours de ce G7, tels Xabi et Patrice Ibarboure, chefs de la « Table & Hostellerie des Frères Ibarboure » à Bidart, qui avec l'aide de leur père Philippe et avec Guillaume Gomez, chef des cuisines de l'Elysée, ont apprêté un des repas officiels : « Bonite de Guéthary snackée, crème crue de la ferme Agerrea au miso et graines de coriandre, suivie d'un bar de ligne de nos côtes, échalotes confites, délicate gelée, huîtres d'Aquitaine, et pour dessert : fraises Mara des Bois en tartelettes contemporaines, sablé diamant, menthe et poivre ». Ou encore Cédric Béchade, le chef de l’Auberge Basque à Saint-Pée-sur-Nivelle qui a comblé les épouses des chefs d’État à Arnaga, sans oublier la pintade de Guérard, le célébrissime chef triplement étoilé des Landes...

A signaler encore que les membres basques de la Compagnie des Mousquetaires se sont distingués au G7 : en dehors des Ibarboure, Florent et Stéphanie d'Origine Ateliers ont réalisé avec talent les insignes portées par les chefs d’État et Maïder Arosteguy a échangé avec Brigitte Macron sur les problèmes posés par la tenue du G7 et le manque à gagner des commerçants...  Sous le regard attentif d'un autre Mousquetaire, le député Vincent Bru.

Car si de nombreux créateurs et entrepreneurs du Pays Basque (Bergara à Larressore a livré plusieurs makhilas commandés des mois à l’avance, mais aussi les bérets, tissages, maroquinerie, meubles, poteries, chistera, selles connectées, édition Atlantica, expositions de photographies « Pays Basque » de Séverine Dabadie) avaient pu bénéficier de cet espace de valorisation territoriale à Iraty, les inquiétudes légitimes évoquées au début de notre article seront prises en compte et suivies par la Chambre de Commerce Bayonne Pays Basque.

Ainsi, dans un courrier envoyé au Préfet des Pyrénées Atlantiques, le président de la CCI André Garreta énonce « trois points qui lui paraissent essentiels pour que les entreprises/commerçants du Pays Basque puissent bénéficier de la façon la plus juste possible des mesures d’aides annoncées par le chef de l’Etat :

- Sur le périmètre, il est important que cette indemnisation concerne tous les commerçants du Pays Basque qui pourront démontrer avoir été impactés par une baisse de leur CA. Nous avons par exemple le cas de commerçants à Hendaye, près de la frontière Espagnole, dont l’accès a été totalement fermé pendant 4 jours par la police, qui filtrait les entrées et sorties. Ainsi, compte-tenu des mesures de sécurité mises en place fort heureusement sur l’ensemble du territoire Pays Basque, cette mesure d’indemnisation ne doit pas concerner les seuls commerçants de Biarritz, mais ceux de l’ensemble du Pays Basque Français qui pourront prouver avoir été impactés sur leur CA pendant ces 4 jours en pleine saison.

- Sur la méthode d’indemnisation, il parait essentiel que cette indemnisation se fasse rapidement.

Le calcul, pour être réaliste et juste pour l’entreprise requérante, doit prendre en repère son CA moyen sur ces mêmes 4 jours des 3 dernières années (24 au 27 Août 2018, 25 au 28 Août 2017, 26 au 29 Août 2016), et appliquer son taux de marge d’exploitation moyen (de ces 3 mêmes années), pour déterminer un montant d’indemnisation. Si le commerce a été créé il y a moins de 3 ans, il faudrait que l’expert en charge de l’estimation puisse proposer une solution juste et réaliste vis-à-vis de la situation du commerçant.

Confier cette expertise à une commission d’experts-comptables, comme c’est semble-t-il envisagé à ce stade, nous parait tout à fait opportun pour garantir l’équité et le réalisme économique du calcul.

En complément de l’indemnisation, compte-tenu des problèmes de trésorerie qui peuvent avoir des répercussions immédiates sur les entreprises, il conviendrait que des délais de règlement auprès des impôts et des caisses soient accordés sans application de pénalité ni d’intérêts de retard aux entreprises concernées ».

 

 

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ADLMDDM | 30/08/2019 12:23

Excellentes remarques et excellents commentaires qui servent la Vérité d'ailleurs du plus grand intérêt. MERCI !

ADLMDDM | 30/08/2019 14:42

Voilà l'indemnisation à la fois restreinte en nombre de commerçants "impactés " et en montant global. Cette enveloppe de 350.000 euros me paraît ridiculement faible en ordre de grandeur. Comme je ne me suis jamais trompé de ma vie sur les ordres de grandeurs, je pense qu'il doit falloir se rapprocher plutôt du million. En effet, les commerçants qui ont dû fermer par précaution légitime, ou les commerçants éloignés signalés ici à la frontière plus tous ceux au long du parcours où des embouteillages causés par des fermetures d'échangeurs ont eu lieu, ils sont ici déjà écartés des indemnisations ce qui constitue une INJUSTICE totale ! http://www.lefigaro.fr/conso/g7-le-gouvernement-debloque-350-000-euros-pour-les-commercants-de-biarritz-20190829?utm_source=AM2&utm_medium=email&utm_campaign=Economie

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