1 – Pâques des confréries
Le jour de Pâques, la tradition ancienne de la cathédrale a restauré une pratique abandonnée, celle des Confréries ou sociétés gourmandes d’antan qui siégeaient en ce lieu sacré par les nombreuses chapelles dédiées jadis aux saints protecteurs de ces familles spirituelles, artisans de tous métiers manuels dont ceux de bouche, de tissage, de couture, de travail du cuir, des métaux et de confection des objets précieux. On en aurait oublié l’existence de la Confrérie de Saint Léon disparue dans les annales de l’histoire passée.
La tradition avait somme toute disparu mais la mémoire du lieu n’a pas oublié que l’origine de ces chapelles nombreuses de la cathédrale entretenaient la mémoire de ces métiers manuels si prisés dans le passé de la ville.
L’évêque de Bayonne, Mgr Aillet, accueillit le cortège majestueux de gens en robe, tuniques, guidés par les étendards, les fanions, les écharpes et les voilettes de ces dames, les écussons et les dais de toutes les couleurs et de saveurs invincibles, de la viande, les fruits et condiments, les épices rares ou distribuées sur les marchés, faisaient leur entrée à l’invitation de la Confrérie du Jambon de Bayonne, en couleur rouge et en majesté !
Le maire, Me Jean-René Etchegaray, et quelques élus participaient à la cérémonie de ce jour de Pâques en cette cathédrale portant le souvenir de saint Léon patron de la ville, mort en martyr, et dont la mémoire se perpétue au sein de la ville et dans le diocèse.
Le commentaire de Mgr Aillet porta lors de la veillée pascale à l’heure des baptêmes des nouveaux baptisés, sur le sens de la lumière de la résurrection pascale qui a accompagné le baptême de trente catéchumènes le soir de pâques dans le diocèse, parmi les 5400 dans les diocèses français cette année 2023. Un effectif en nette augmentation par rapport aux années précédentes.
Le jour de Pâques, l’évêque attira ainsi l’attention des fidèles sur le récit des Actes des apôtres, une catéchèse première de la foi chrétienne comme annoncé et vécu par les premiers témoins, puis le récit du tombeau vide de l’Evangile et de la présence de Marie Madeleine la première en chemin vers la Résurrection de Jésus.
Un questionnement permanent de la foi de l’Eglise de tous les temps d’hier et d’aujourd’hui.
L’évêque souligna le contexte contemporain de ceux qui parmi les croyants eux mêmes doutent encore de la véracité dans la foi de ce mystère de la mort, et de la résurrection du Seigneur Jésus
Orgue, trompette et gaita ajoutaient au déroulé liturgique du jour avec une belle amplitude de voix musicales qui trouvaient dans cet édifice toute leur place.
Avec toute la ferveur bayonnaise, on chanta le chant du stade de l’aviron adapté dans ses paroles au culte religieux de la cathédrale, reprises en duo dont on découvre les paroles qui suivent : ”le bleu et blanc sont les couleurs de la vierge Marie (et de l’Aviron) notre Mère du Ciel. Elle nous conduit près de son Fils pour faire Un avec Lui et nous redit encore : "faites tout ce qu’il vous dira". Suivons-la donc dans l’espérance et dans la foi. Pleine de confiance, Tu as dit oui à l’ange Gabriel, suivi ton fils depuis Cana et jusqu’au Golgotha, Tu as ouvert pour nous, Marie, la voie du Ciel...
Allez allez, Jésus t’attend, nous sommes tous invités, c’est le repas, c’est le repas du Seigneur, saint sacrifice que nous offrons en son honneur.
Allez allez, Jésus t’attend, nous sommes tous invités, Son corps et Son sang qu’il nous a partagés nous aideront pour avancer dans la paix”.
Deux strophes suivant encore pour conforter la ferveur d’une assemblée de stade en communion des esprits de nos vies transformées en chemin de lumière. Pâques éternelle, Pâques nouvelle pleine de la joie du Ciel... Chacun en conviendra !
Un moment de quiétude dans la chaude ambiance de trois jours de la foire au jambon devenue un premier jour estival de l’été, qui préfigure à Bayonne cette convivialité particulière de l’année que l’on partage entre les générations, les ainés aux heures plus matinales du jour, les adultes dans le choeur attablé de midi, et pour les plus jeunes dans la ferveur moins contenue du soir et de la nuit !
En ce temps pascal de l’année sous un ciel bleu et blanc de journée, plus teinté par le soir venu, chacun pouvait embraser les aiguilles de son horloge en jouissant d’une température extérieure particulièrement clémente pour les libations et les exercices spirituels du jour !
2 – Les saints protecteurs des métiers de bouche.
Ainsi donc l’année était ponctuée de ces jours dédiés aux métiers placés sous la protection d’un ou d’une sainte.
De janvier à décembre pour les artisans peu familiers du calendrier complet de l’an, le jour fêté dans le mois de cet anniversaire permettait de se situer dans le temps.
Dès janvier, chaque prénom égrenait de la sorte le déroulé du patronage des confréries des métiers célébrés chaque mois.
Geneviève les bergers, Antoine le grand le travail des porcs et les charcutiers, Germaine les bergers, Agnès les jardiniers, Vincent les vignerons, Brigide les laitiers, Blaise les éleveurs de bovins et d’ovins, ainsi que Marc, Dorothée les maraichers et les jardiniers, Armand les brasseurs et les marchands de vin, Honorine les bateliers, Druon les bergers, Verner les vignerons, Aurélien les bouchers, Isidore les laboureurs, Honoré les boulangers, Boniface les brasseurs, Médard les agriculteurs et les brasseurs, Jean baptiste les couteliers et les tonneliers, Pierre les pécheurs, Benoit les agriculteurs, Ugerzon les fromagers, Marguerite les paysans, Marthe les cuisiniers, les semeurs, Laurent les cuisiniers et les rôtisseurs, Arnault les brasseurs..
Bernard les agriculteurs, Fiacre les maraichers et les boulangers, Guy les laboureurs, Wenceslas les brasseurs, Fortunat les gastronomes, Alor les chevaux et les éleveurs, Catherine les meuniers, André les pécheurs, Nicolas les bouchers, Macaire les pâtissiers, Barthélémy les bouchers et les tanneurs, Loup les bergers, Plocas les maraichers, Michel les gaufriers et les tonneliers, Luc les bouchers, Hubert les chasseurs et les forestiers, Gulstan les marins et les forgerons, Eloi les maquignons et les forgerons, Ambroise les apiculteurs.
Une telle liste n’étant pas exhaustive, chaque région disposait de “ses saintetés locales” qui disparurent dans les documents officiels mais ne furent guère abandonnées par les chapitres des confréries concernées !