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L'Océan
Fin du journal de Jean d’Elbée pour sa campagne océanographique dans l’Océan Indien Austral
Fin du journal de Jean d’Elbée pour sa campagne océanographique dans l’Océan Indien Austral

| Jean d'Elbée 467 mots

Fin du journal de Jean d’Elbée pour sa campagne océanographique dans l’Océan Indien Austral

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Vue sur l’Ile Amsterdam avec sa base scientifique Martin-de-Vivès ©
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Le Cratère volcanique de l’île Saint-Paul forme une immense baie semi-fermée ©
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Suite et fin du journal de Jean d’Elbée lors de sa campagne océanographique dans l’Océan Austral à bord du navire amiral de la flotte de l’Ifremer, le Marion Dufresne, bateau polyvalent assurant à la fois la logistique et le ravitaillement des TAAF (terres australes et antarctiques Françaises) et de recherche océanographique avec ces 650 m2 de laboratoires :

La semaine dernière, nous avons quitté l’archipel de Kerguelen situé par 50° Sud pour remonter plus de 1 400 kms vers le nord-est en direction des Îles Saint-Paul et Amsterdam que nous atteignons le 15 février. Là encore, c’est l’émerveillement : nous sommes au centre de l’Océan Indien, et à part ces deux îlots perdus et minuscules, aucune terre émergée proche aux alentours, quelque soit la direction du regard : les côtes de l’Antarctique, de l’Australie, de l’Inde, de Madagascar ou de l’Afrique sont toutes à plus de 3 000 kms de nous. Et la température de l’air grimpe rapidement : plus d’une dizaine de degrés en quelques jours. Celle de l’eau en surface suit. Nous sommes à présent au dessus du front polaire antarctique, et ces eaux sub-tropicales sont un véritable désert d’un bleu soutenu. Fini le vol gracieux des albatros, des pétrels ou des océanites. Il n’y a plus rien de visible à l’œil nu, à part des poissons volants décollant de la vague d’étrave du navire océanographique. En quelques secondes, ils émergent de l’eau tel des missiles, et rasent la surface de l’océan avant de replonger quelques dizaines de mètres plus loin. 

Saint-Paul est un minuscule îlot volcanique de 2kms de diamètre possédant un cratère bien visible transformé en baie semi-fermée. Quant à Amsterdam, environ trois fois plus grande, elle abrite au nord une base scientifique, Martin-de-Viviès. Quelle émotion de voir la quinzaine de scientifiques tous réunis autour du drapeau de la présence française les deux bras en l’air en signe de bienvenue. Et nous de même tous sur le pont du Marion Dufresne.

Hier, nous avons travaillé sur la dernière station plus au nord par 30°Sud. Les prélèvement d’eau de mer sont à présent terminés, et nous nous dirigeons progressivement vers l’île de La Réunion que nous atteindrons mardi prochain. Là, j’ai entendu parler qu’une grande soirée festive était en préparation pour clôturer cette extraordinaire aventure…

En Post-Scriptum
Une vive douleur au cœur cependant quand, traversant rapidement l’Europe et tout l’Océan Indien, j’ai appris l’effroyable nouvelle de l’assassinat en plein cours de Mme Agnès Lassalle, professeur d’espagnol au Lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de Luz. J’y étais comme lycéen il y a longtemps avec mes frères et sœurs, et tous mes enfants y ont suivi également leur scolarité. Toutes les condoléances de ma famille au corps enseignant de cet établissement, et à la famille Lassalle.

Légende photo de couverture :
Jean d’Elbée dans le laboratoire de chimie assurant les filtrations d’eau de mer.

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L’Océan Indien le 21 février 2023 : une immensité liquide bleu intense nous entoure ©
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