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Espelette : la tombe art-déco de la 1ère "Miss France" restaurée grâce à Jérôme Zapata
Espelette : la tombe art-déco de la 1ère "Miss France" restaurée grâce à Jérôme Zapata

| Baskulture/Alexandre de La Cerda 809 mots

Espelette : la tombe art-déco de la 1ère "Miss France" restaurée grâce à Jérôme Zapata

C'est en compagnie de l'actuelle "Miss Pays Basque - 2024", Maud Ricard, que le maire d'Espelette, Jean-Marie Iputcha, et le véritable artisan de cette opération "patrimoniale", Jérôme Zapata, ont récemment inauguré la restauration du tombeau de style Art-déco d'Agnès Souret, la première "Miss France" de l'histoire de ce concours, élue en 1920 !

Andre Darraïdou, maire d'Espelette désireux de faire classer la tombe d'Agnes Souret.JPEG
Andre Darraïdou, maire d'Espelette désireux de faire classer la tombe d'Agnes Souret ©
Andre Darraïdou, maire d'Espelette désireux de faire classer la tombe d'Agnes Souret.JPEG

Ce tombeau, adossé au mur de l'église Saint-Etienne d'Espelette, est un mausolée à colonnes Art-déco d'un rose pastel avec des motifs de roses stylisées, avec au fond, un joli médaillon du profil d'Agnès réalisé par le sculpteur Lucien Danglade, le tout recouvert d’un vitrail doté de très belles couleurs, dans les jaunes ocres, les bruns, le dessin ressemble à des rayons de soleil, qui a été restauré par le réputé maître-verrier Gérald Franzetti...

C'est un des deux seuls tombeaux d’Aquitaine à avoir été classé Monument historique (à l'origine, c'est déjà l'ancien maire d'Espelette, André Darraïdou, qui avait entrepris les démarches du classement de ce monument). 

Et Jérôme Zapata de préciser : « Tout s’est accéléré lorsque j’ai lancé une pétition en ligne pour sa rénovation », à laquelle participeront également la Direction régionale des Affaires Culturelles ainsi que la mairie d'Espelette.

Car, passionné pour le mouvement Art-déco, largement représenté au Pays Basque, Jérôme Zapata avait créé une page Facebook "Pays Basque – Landes Art déco", 1100 membres  https://www.facebook.com/groups/471962247283583  avant de publier il y a quelques années un ouvrage intitulé « Les Folles années des Architectures Art déco et néo-basque » en organisant de nombreuses visites en lien avec cette thématique. Il est également l'auteur d'un « Guide Saint-Jean-de-Luz découverte » chez Kilika ainsi que d'un guide Gallimard consacré à Bilbao et San Sebastian)
D'ailleurs, les éditions Atlantica sortiront au mois d'octobre prochain sa biographie de la première Miss France, Agnès Souret : "Ses dates : 1902-1928. Une vie courte certes, mais ô combien dense : les Folies Bergères, le cinéma, Londres, les Amériques..." L'ouvrage proposera une iconographie exceptionnelle et inédite, Jérôme Zapata ayant "glané plusieurs centaines de photos d'Agnès, à tous les âges"

Agnès Souret, Miss France et « rose sans épines », par Michel d'Arcangues

Il s'agit d'un article publié par Michel d'Arcangues en décembre 2020 dans "Baskulture" :
La toute première miss France, Agnès Souret, était née à Bayonne le 21 janvier 1901, de père inconnu.
Il reste encore quelques zones d’ombre concernant l’origine familiale de sa mère (Bretagne, Béarn, Pays Basque ?), Marguerite Souret, qui était à peine âgée de 20 ans à la naissance de sa fille, laquelle fut officiellement reconnue à l’âge de cinq ans. 
Au moment de son élection, la mère et la fille qui étaient très proches, habitaient à Espelette.
En 1920 le concours de Miss France, à l’époque nommé « La plus belle femme de France », est créé par le journaliste Maurice de Waleffe (1874-1946), directeur du quotidien « Paris-Midi », avec le concours de la société cinématographique Eclair et du quotidien « Le Journal »

La toute première Miss France, Agnès Souret, 1921 .JPEG
La toute première Miss France, Agnès Souret, 1921 ©
La toute première Miss France, Agnès Souret, 1921 .JPEG

A peine âgée de 17 ans, Agnès envoie une photo d’elle en tenue de communiante avec une lettre de candidature.

Le journal « Sud-Ouest » la décrivait en ces termes : « Son teint clair, ses yeux bruns et ses cheveux châtains, sa simplicité et ses 1,68m l’ont poussé à participer au premier concours national de « la plus belle femme de France », afin de réaliser son rêve : devenir une artiste de l’écran », comme son idole Sarah Bernhardt

Elle est élue après une série d’éliminatoires, les 49 jeunes femmes restantes sélectionnées par un jury pour la finale verront leurs photographies projetées dans des salles de cinéma à raison de sept candidates pendant sept semaines, et leurs portraits présentés chaque semaine par « Le Journal ».

Elle reçoit un prix de 4 000 FF des Films Eclair et un coffret d’essences rares de la maison Arys.

Agnès commence une courte carrière comme actrice de cinéma, elle sera à l’affiche d’un premier film, « Le Lys du Mont Saint Michel » de Henry Houry (1874-1972), tiré du roman « Rêve d’Amour » de T. Trilby, pseudonyme de la femme de lettres Thérèse de Marnhyac (1875-1962) qui ne rencontre pas le succès.

Elle abandonne la carrière cinématographique, travaille un temps comme modiste chez Madeleine & Madeleine, et se tourne vers la danse, elle sera meneuse de revue aux Folies Bergères pendant quelques mois.

Sa fin sera tragique : au cours d’une tournée en Argentine, elle décède à Buenos Aires d’une crise de pérotonite mal soignée, à peine âgée de 26 ans. 

Sa mère vendit sa maison pour faire rapatrier son corps à Espelette, et lui fit édifier une belle sépulture Art Déco en marbre rose réalisée par le sculpteur biarrot Lucien Danglade (1891-1951), èlève de Charles Despiau (1874-1946), aujourd’hui classée à l’Inventaire des Monuments Historiques, avec cette touchante épitaphe : 
« A ma fille douce et jolie. Elle fut une rose sans épines ».

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