Comme vu la semaine passée, le Guatemala est un petit pays par la taille mais dans bien des domaines il est aussi intéressant que son grand voisin mexicain. Les paysages n’ont rien à lui envier, les habitants ne sont pas encore saturés par le tourisme de masse.
L’Amérique centrale est une mosaïque de petits pays. Malheureusement des guérillas anti-gouvernementales imprévisibles font qu’il vaut mieux en éviter certains. Cette semaine, brève escale au Panama par la voie des airs après une courte escapade au Honduras avant une découverte du Venezuela.
Copán (Honduras)
La route reste asphaltée pendant pas mal de kilomètres lorsqu’on quitte la capitale du Guatemala. Mais dès que l’on arrive à flanc de montagnes, il s’agit à nouveau et définitivement de pistes. Les paysages sont verdoyants, la piste est sèche. Nous voici arrivés au poste frontière. Surprise ! Nous apprenons qu’il est interdit de quitter le Guatemala avec notre véhicule car nous n’avons pas le « permis d’exportation » nécessaire. Nous avions pourtant bien précisé au loueur le but de notre location. Palabres. Le douanier guatémaltèque veut bien aller demander à ses homologues honduriens, qui observent la scène de l’autre côté du pont. Mais tout ce paie… Me voici en train de corrompre des fonctionnaires ! Il revient en souriant : tout est arrangé contre quelques dollars américains en billets neufs, à partager de chaque côté de la frontière. Nous pénétrons (illégalement donc) au Honduras. Repalabres. Il faut payer de nouveau une « taxe-car ». Muni d’un vieux « fly-tox » le douanier, qui a dignement revêtu une blouse qui fut blanche, se met en devoir de désinfecter notre véhicule (authentique !) à cause des mouches qui sévissent au Guatemala. Cette opération de prophylaxie a, évidemment, un coût.
Les onze kilomètres qui nous séparent de Copán, notre destination, me paraissent très longs. C’est à mon tour de conduire, étant le seul à avoir pensé à prendre son permis de conduire. Enfin, les ruines en vue. Semble-t-il peu imposantes ou spectaculaires, à l’exception d’un jeu de pelote très bien conservé. Visibles surtout des petits monticules plantés d’arbres. Un temple attend certainement à l’intérieur qu’on le découvre un jour. Des trésors sont sans doute encore là-dessous, recouverts de végétation protectrice. La renommée de Copán vient des stèles sculptées, les plus belles de l’art maya qui autrefois ignorait les futures frontières actuelles. Nous ne regrettons pas les kilomètres, la poussière et la désinfection de la voiture.
Retour au même poste frontière, en sens inverse. Appréhension : et s’il nous était interdit de rentrer au Guatemala avec un véhicule qui n’est pas en règle ?
Tout va bien avec les douaniers honduriens, mais - surprise – le douanier guatémaltèque – celui qui avait joué au bon apôtre il y a quelques heures – me questionne d’un air soupçonneux. D’où venez-vous ? Ce véhicule est en infraction ! De plus nous n’avons plus d’autorisation d’entrée valide dans le pays, lui-même ayant apposé il y a quelques heures à peine le tampon de sortie sur nos passeports qui atteste que nous avons quitté le Guatemala. Enfin, tout peut s’arranger, il nous « donne » un visa de transit, valable une semaine, contre quelques billets verts. Nouveau gag, à son tour il va chercher une pompe pour désinfecter le véhicule car les mouches sont dangereuses au Honduras !
Chemin faisant, soulagés, nous rions de cette aventure. De leur côté, à chaque extrémité du pont faisant office de frontière entre Guatemala et Honduras, les douaniers rient aussi sans doute du bon tour qu’ils ont joué aux Gringos. Ce soir ils boiront, sinon à notre santé, du moins à nos frais.
Esquipulas (Guatemala)
Ville importante située au carrefour entre trois pays, Guatemala, Honduras et Salvador, considérée comme la capitale centroaméricaine de la foi. Sa basilique abrite le sanctuaire du Christ Noir, belle sculpture de cinq pieds de haut de style colonial, un important but de pèlerinage.
Panama
Court arrêt, quelques heures, avant de continuer vers le Venezuela. L’aéroport ressemble aux autres aéroports d’Amérique Latine ou d’ailleurs : bruit, néons, ventilateurs. Dehors il fait chaud. Les « refrescos » (boissons en principe rafraîchissantes) sont les mêmes que partout dans le monde : limonades et autres colas. Principal intérêt, touristique et économique, le canal gagne à être vu d’avion car depuis le sol il ressemble à un fleuve assez large, sans plus. Mais je n’aurai pas le temps de découvrir autre chose. L’heure du départ approche.