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Défendre la liberté d'enseignement, comme il y a 40 ans ?
Défendre la liberté d'enseignement, comme il y a 40 ans ?

| Alexandre de La Cerda 615 mots

Défendre la liberté d'enseignement, comme il y a 40 ans ?

Il y a près de quarante ans, le 24 juin 1984, un million de personnes défilaient à Paris pour défendre l'école libre.
Auparavant, le 22 janvier 1984, des manifestants avaient déjà défilé à Bordeaux, suivis le 18 février 1984 à Rennes par 300 000 défenseurs de "l'enseignement libre" contre le projet de loi du ministre socialiste de l'Éducation nationale Alain Savary qui menaçait la liberté de l'enseignement.
Devant l'ampleur des manifestations et la révolte, ce projet sera finalement retiré par le président François Mitterrand en cette même année 1984.
On peut espérer que ne surgisse pas le même problème eu égard à la présente campagne de dénigrement, voire de harcèlement, dirigée contre le lycée catholique Stanislas à Paris.
Développée dans les colonnes de « Médiapart » et reprise par "Le Monde" ainsi que divers moyens d’information, elle ferait état d’un rapport officiel de l’Éducation nationale relevant « des dérives dans l’application du contrat d’association » de l’établissement avec l’État, telle l’obligation de suivre des cours de catéchisme, réputée contraire à la loi.
Et Frédéric Gautier, directeur de Stanislas, de répliquer avec raison : « Un établissement catholique a-t-il encore le droit de présenter la foi chrétienne ? » 
Pour sa part, l'élu européen François-Xavier Bellamy note : "si le danger majeur pour l'unité nationale était le lycée Stanislas, la France n’irait pas trop mal. Le vrai problème n’est pas là, mais dans l’injustice absolue de notre système éducatif qui prive tant d’élèves, parmi les moins favorisés, des enseignements les plus fondamentaux".
Autre réaction relevée dans la presse : "Les élèves de Stan ne brûlent pas les voitures, ne brisent pas les vitrines, ne pillent pas les magasins. Studieux, ils travaillent courageusement et silencieusement dans leur coin. Qu’ont-ils fait pour mériter d’être ainsi stigmatisés, caricaturés, insultés par @libe ?"
Et encore :  «Quel est le point commun entre le général de Gaulle, Edmond Rostand et Christian Dior ? Tous sont passés par Stan»...

Or, ce fameux rapport du ministère ne documente en réalité qu’un cas litigieux, lequel a été instantanément traité par la direction du lycée. Il n’est d’ailleurs même pas certain, à la lecture du rapport, que les propos en question aient été réellement répréhensibles. 
Profitant de cette situation, la Ville de Paris s'est hâtée de suspendre provisoirement son financement à l’établissement privé, en attendant des « clarifications » de la part de l’État. Mais, ce faisant, la mairie de Paris ne viole-t-elle pas explicitement la loi qui lui impose de payer le forfait d’externat d’un établissement qui est toujours, que l'on sache, sous contrat d’association avec l’Etat ?

Il faut espérer que ce problème pourra être résolu sans le retour aux gigantesques manifestations d'il y a quarante ans pour défendre la liberté d'enseignement... 

A ce propos, il convient de rappeler qu'un jour, le pape saint Pie X fut interrogé sur ce qui lui paraissait le plus urgent pour relever la chrétienté. « Très Saint Père, ne pensez-vous pas que pour restaurer le règne du Christ dans la société, il faudrait en priorité ouvrir de bons séminaires ? Quelle est selon vous la priorité pour initier cette restauration ? » Sans hésiter le saint pape répondit : « Ouvrir des écoles vraiment chrétiennes »

La réponse de saint Pie X se justifie pleinement au regard de ce qu’ont fait et que font encore les ennemis de l’Église pour contrer son influence dans le domaine de l’éducation. Ils ont fermé ou asphyxié financièrement les écoles catholiques, expulsé les ordres enseignants et mis les établissements scolaires sous le contrôle exclusif de l’État en leur proposant des contrats qui les asservissent. 

Ne serait-ce pas ce processus que l’on voit se dérouler aujourd’hui sous nos yeux ?

Répondre à () :

Quilliard | 19/01/2024 10:26

Maudites rumeurs qui chauffent trop vite certains esprits, empêchant de penser par soi-même, au risque d'anéantir à la longue tout envie d'analyse.

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