C’est encore un concert très prometteur que nous proposera Bertrand Latour, comme chaque été dans le bel écrin de l’église de Guéthary où le vendredi 2 août à 21h15, nous retrouverons notre jeune violoniste prodige bayonnais Guillaume Latour, accompagné de la remarquable pianiste Lutxi Nesprias – la dernière élève d’Ada Labèque, la mère et formatrice de ses filles, les célèbres sœurs Labèque – et du violoncelliste Jacques Pérez, dans un programme de choix : trio en do mineur opus1 n°3 de Beethoven – trio élégiaque en sol mineur n°1 de Rachmaninov - trio en ré mineur opus 49 de Mendelssohn ! Réservations et renseignements au tél. 06 80 04 53 19.
Guillaume Latour qui avait marqué une étape à l’hôtel du Palais à Biarritz qui venait de rouvrir et où son père Bertrand, hautboïste talentueux, donnait un récital il y a une dizaine de jours avec le pianiste Olivier Chauzu.
Le public qui remplissait entièrement le Salon Impérial commençait par apprécier au piano les Variations sur « Ah, vous dirai-je, Maman » de Mozart, une mélodie qui s’inspirait – et a inspiré – au XVIIIème siècle d’innombrables airs populaires en vertu d’un vagabondage musical qui a toujours ignoré les frontières... Pays Basque inclus où l’on connaît la célèbre chanson souletine « Urzo churia, errazu, norat joaiten zirenzu » (Palombe blanche, dîtes, avant de franchir les cols enneigés d’Espagne, votre auberge du soir, dans notre maison vous l’avez) qui a franchi les mers jusqu’en Amérique et au-delà ! Suivait la partition allègre et « pétillante » du Concerto en do majeur de Domenico Cimarosa qui démontrait le très bel et harmonieux duo piano-hautbois composé par les deux interprètes qui avaient déjà, il est vrai, joué ensemble depuis une vingtaine d’années ! Ce n’est pas en vain qu’ils se sont embrassés sous les applaudissements de l’assistance avant qu’Olivier Chauzu n’exécute, après la Romance en la mineur, les Etudes Symphoniques de Schumann, chef-d'oeuvre incontesté où à l’égal du compositeur, notre pianiste s’est trouvé véritablement transfiguré, y puisant toute son inspiration faite d’émotion rendue par la puissance de son doigté sur le clavier, alternant avec la délicatesse d’une intimité poétique, le tout servi par une incontestable virtuosité. Cette difficile et puissante œuvre de Schumann a déchaîné les vivats enthousiastes de la salle. Le Concerto en do mineur de Benedetto Marcello a permis ensuite d’apprécier le jeu tout en finesse du hautbois de Bertrand Latour qui nous a enchantés - tel l’ensorceleur à la flûte des contes de Grimm - et que l’on avait envie de suivre sans retenue, avec son bel instrument de la célèbre maison Lorée, entièrement façonné main, en bois d’ébène séché 27 ans et poncé 12 fois, et dont chaque clef était adaptée aux doigts de Bertrand Latour ! Mais que donnerait cette merveille d’instrument, sans l’art et la virtuosité du hautboïste ? Bertrand Latour y a répondu avec talent, en jouant ensuite avec Olivier Chauzu un bis mozartien qui concluait ce fabuleux récital comme il avait commencé ! Il ne manquait même pas à la fête Victor, cinq ans, le petit dernier de Bertrand, qui apporta un bouquet sur la scène avant d’être enlevé dans les bras paternels... Bertrand Latour qui doit encore jouer l'année prochaine en soliste le concerto de Mozart avec l'Orchestre de l'Opéra de Lisbonne.