La Cité de l’Océan à Biarritz accueillera le mardi 18 février à 18h30 une conférence de Julien Marticorena, doctorant Ifremer, qui tentera de répondre à la question : "que connaissons-nous des abysses ? Qu’y-a-t-il au plus profond des mers et des océans ?"
Même si les profondeurs océaniques restent difficilement accessibles, la soif de découverte et la curiosité de l’homme lui ont permis d’atteindre les zones les plus reculées des océans grâce à la conception d’engins de plus en plus performants. Cette dernière décennie a vu le développement d’une nouvelle génération de systèmes d’observations : les observatoires fond de mer. Ces plateformes transmettent des données physiques, acoustiques et optiques en temps quasi-réel vers la terre, directement accessibles sur nos ordinateurs. La vaste quantité de données pluridisciplinaires acquises permet d’ores et déjà une avancée majeure vers la compréhension des écosystèmes profonds. Cette conférence sera également l’occasion de présenter le jeu de science participative Deep Sea Spy, et une application de réalité virtuelle pour une immersion au coeur des abysses qui permettra d’élargir nos connaissances sur ces environnements encore peu connus et pourtant fortement convoités pour leurs ressources.
L'occasion d'évoquer le « Gouf » de Capbreton-Hossegor, auquel le dynamique président des Amis du Lac, Eric Gildard, a consacré un ouvrage aux Editions "Lac et Lande", qui compile les principales publications consacrées au Gouf de 1860 à nos jours, sur une idée lancée il y a quelques années, lors d'un colloque de son association. Car, ce gouf ou gouffre marin au droit de Capbreton constitue une véritable vallée sous-marine rocheuse d’environ 3 kms de largeur, dont la profondeur est de 377 mètres à 5 kms du rivage et de 1500 mètres à 50 kms de la côte, au-dessus de laquelle l’océan se calme, les eaux tiédissent, les bateaux en difficulté viennent chercher refuge. Le chanoine Puyot qui fut curé de Capbreton, historien à la capacité aigue d’observation, en rapportait cette image : qu’on se représente, à 400 mètres du rivage, entre 2 hauts fonds de sable, une profonde vallée sous-marine formée par deux murailles de rochers, à peu près perpendiculaires à la côte, distantes l’une de l’autre de 1200 mètres dans leur plus grande proximité de la terre, divergeant vers le large comme un éventail ouvert, de telle manière que le manche étant à Capbreton, l’un de ses côtés s’appuie sur le littoral de la Bretagne, l’autre sur le littoral du Portugal. L’espace entre ces deux lignes de rochers sous-marins présente un fond vaseux et forme le dit Gouf. La profondeur du gouf est très grande. Tandis que les deux plateaux de sable qui confrontent le gouf au nord et au sud sont couverts de tranches d’eau relativement peu épaisses, celles du gouf atteignent rapidement des profondeurs considérables. L’ouvrage d’Eric Gildard, plus précis, donne toutes les informations connues à ce jour. Une archive de 1491 rapporte d’après les dires de mariniers « que le lieu où estait ladicte mer ne rompt, ne tempest comme fait ailleurs et par cette raison les pescheurs quant leur survyent quelque tempête en la mer ne peuvent entrer au boucault de Bayonne, se rendent à terre aysément et sans aucun péril aud gouf et pour nous faire apparaître leur dire, nous montrèrent deux petits basteaulx a pescher qui estoient sur la rive de la mer retiré à icelly gouf et disoient que cestait leur refuge en temps de tempête ».
Conférence à la Cité de l’Océan de Biarritz le mardi 18 février à 18h30. Entrée libre à l’auditorium (places limitées).
« Le Gouf Capbreton-Hossegor », aux éditions Lac et Lande (23 avenue Edmond Rostand – 40150 Hossegor – tél. 05 58 43 42 40).