Nos maîtresses nous apprirent jadis le poème de la cigale et de la fourmi qui s’inscrivit dans les mémoires.
De source plus récente, les entomologistes observent les faits et gestes de la grande dame et avouent à son propos qu’elle ne chante pas, ne dispose de cordes vocales.
Etonnement car, à la différence des sauterelles, des grillons et des criquets elle n’utilise ni ses pattes ni ses ailes pour se faire entendre!
Alors découverte, on apprend que chez les cigales les mâles sont dotés d’une paire d’organes dédiés à produire le son, sur le dos et les côtés, leurs cymbales reliées par des tendons se déforment sous l’action de muscles robustes situés à l’intérieur de l’abdomen qui fait caisse de résonance”!
A l’heure nuptiale pour attirer les femelles ou se défendre d’un prédateur elles chantent ! Le propos imagé concernant le chant est retenu par cymbaliser, car pour chanter il faut beaucoup d’énergie si la chaleur est élevée, de 19 à 24°C pour émettre 90 décibels pour un risque de 80 décibels normalement toléré par l’oreille humaine !
De quelle durée de vie disposerait la cigale ? Les avis sur le sujet sont totalement fantaisistes ? Un an, plus longtemps ?
De bonne source on sait qu’elle ne survit plus de quinze jours à trois mois entre mi juin et mi juillet en France, et destin tragique la femelle meurt après avoir pondu parfois lors de sa ponte.
Mais ne sait-on la vie sous terre de la cigale en devenir est bien plus longue que celle qui se laisse entendre et observer en altitude.
La cigale passe trois étapes ou écophases disent les entomologistes, la femelles dépose ses œufs dans des tiges végétales, pour une durée d’incubation de quelques semaines ou deux mois.
Temps redoutable pour l’espèce car les acariens en attente consomment leur lot d’entre ces oeufs laissant cependant au juvénile la chance de délivrance qui s’enfonce dans la terre pour une durée de quatre à cinq ans ! Davantage encore en Amérique. Puis les mues ponctuent la vie endogée de la cigale.
L’apparition d’une antenne sur la tête, comme un capteur thermohydrique, permet à l’insecte de prendre connaissance des conditions de sa survie et de l’espace qui lui est reconnu.
Selon le cas, le jeune devenu adulte quitte le sol de sa longue retraite, il s’extrait de sa peau et commence à s’envoler, en dehors du sol selon le terme technique “épigée” et l’on découvre de ravissantes enveloppes sous le nom d’exuvies, qui recueillent des myriades de cigales en cours de liberté.
Des essaims observés dans leur élément raffiné, comme de la soie, au bord des chemins, dans une végétation, sur les troncs des arbres
De quelle alimentation se pourvoient les cigales ?
Vient à savoir qu’elle ne mangent ni moucherons, ni autres insectes, mais de la sève des arbres qu’elles perforent, dans le groupe des insectes piqueurs suceurs elles percent l’écorce avec leur rostre !
La cigale chante le jour seulement, la nuit elle se pose.
En France, on compterait 22 espèces différentes, partout dans le pays, et 3.000 dans le monde !
A chacune des cigales, sa voix, sa cymbalisation, diront les professionnels, car la noble dame aime se protéger des visiteurs, et si elle se laisse entendre, à distance souvent, peu ou prou l’approchent, car craintive, elle interrompt le chant dès qu’un importeur s’en approche
Les poètes la voulurent dansant au rythme de sa musique ? Mais point le cas, car la dame cigale n’aime se déplacer, ni danser, encore moins voler !
Elle se sait fragile, courtisée et attrayante pour le met de son repas, alors distance avec les courtisans, qui confondraient leur goût de son chant partagé avec son hospitalité !
Riche en protéines, la cigale est un délice pour des insectes en demande, les oiseaux, les araignées, les guêpes, les fourmis, le renards !
Beaucoup d’invités à la noce dont il faut se préserver !
La pauvre cigale dispose de peu de moyens de défense, mais de deux techniques de survie, le camouflage qui lui permet de passer inaperçue sur son arbre, et la vitesse de son vol, car ses ailes sont puissantes.
Au delà de ses rivales gourmandes, les humains raffolent de cigales, particulièrement en Asie, où elles font l’objet de commerces alimentaires au goût de noix...
On ne se refuserait rien !
Pas même les cigales grillées !
L’entomologiste fait observer la beauté des ailes de l’insecte.
Constituées de nanostructures complexes 4000 fois plus fines qu’un cheveu humain, observables au microscope, on les voit comme des piliers alignés, non plates, se comportant comme des ciseaux et détruisant les micro organismes qui les abordent.
Disposant de propriétés antibactériennes, autonettoyantes, et hydrophobes, la cigale est un modèle de perfection de la nature qui ne se laisse voir, sinon entendre et laisse le temps de la rêver dans son imaginaire !