Pour une première réalisation, ce coup d’essai fut un « coup de maître » : la soirée « Chaliapine, le roi des basses » organisée par l’association Kultur Alianza récemment créée par Anna Zvereva (*), avec le concours efficace de l’Association des Amis du château d’Arcangues présidée par le marquis d’Arcangues avait rempli le salon des Gobelins (et adjacent) pour entendre les conférenciers, Marina Arias-Vikhil (de l’Institut de littérature A.M. Gorki de Moscou, Gorki ayant été l’ami de jeunesse de Chaliapine) qui projeta de passionnants documents et photos sur le célèbre artiste lyrique (avec l’aide technique de Nicolas Jarrier et de Peter Zverev), ainsi qu’Alexandre de La Cerda qui évoqua la vie de Chaliapine à Saint-Jean-de-Luz et dans la région.
Et surtout applaudir à tout rompre l’extraordinaire récital lyrique donné par « l’étoile montante » de l’opéra Adrien Mathonat accompagné par sa brillante pianiste Mariam Bombrun dans des airs qui firent partie du répertoire de Chaliapine, mais également de Schubert, Massenet, Mozart, Monteverdi.
Adrien Mathonat a enthousiasmé son public par son impressionnante voix de basse dont la densité de timbre n’avait d’égal que sa présence scénique remarquable, des yeux expressifs qui jetaient littéralement des éclairs, en particulier dans le fameux « Son du cor » de Flégier qui n’avait vraiment rien à envier au grand Chaliapine… Au point que l’on se prenait à répéter la célèbre apostrophe du musicologue et critique musical Jacques Feschotte : « …constamment, j’ai eu l’impression (presque hallucinante parfois) que Chaliapine lui-même était présent au-dessus de moi… » (dans son ouvrage « Ce géant, Fédor Chaliapine », La table ronde, 1968).
Un public qui comptait de nombreux mélomanes, parmi lesquels Anne Pinatel, adjointe à la Culture de Biarritz, et Vincent Bru, député de la côte basque, d’autant plus heureux qu’Adrien Mathonat est originaire de Cambo où réside sa famille, avait commencé ses études au Conservatoire de Bayonne et les a poursuivies au Conservatoire de Bordeaux avant d’intégrer l’Académie de l’Opéra de Paris où il devrait chanter l’année prochaine dans « Jules César » de Haendel.
Un sympathique verre amical réunissait l'assistance et les artistes autour de quelques bonnes bouteilles de château Miller La Cerda, bordeaux sup. "A" pur merlot, récent lauréat du plus grand concours mondial de vins & spiritueux, l'IWSC à Londres.
(*) « Élaborer et réaliser des projets culturels, éducatifs, numériques et éditoriaux, organiser des événements internationaux, rédiger des publications »