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Tradition
Chrétiens en Terre Sainte
Chrétiens en Terre Sainte

| François-Xavier Esponde 1461 mots

Chrétiens en Terre Sainte

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Noël avec les chrétiens d'Orient : 3 pays, 24 volontaires, 1 Noël ©
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Les Croisades pour assurer la liberté des pèlerins chrétiens en Terre-Sainte ©
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Avant-propos

Ils sont Palestiniens arabes, chrétiens de nombreuses églises, ce sont les descendants des premiers chrétiens de la lignée des disciples de Jésus, descendants d’autochtones sur le sol de la Palestine historique. Ils furent là et le demeurent aujourd’hui.

En créant l’Etat d’Israël en 1948 leur vie a changé, comme celle des musulmans.
Si un grand nombre a pris le chemin de l’exil vers d’autres terres arabes alentour, le nombre des chrétiens demeure (à peu près) constant, mais leur proportion dans la population totale n’a fait que diminuer.
Aujourd’hui ils sont 180 000 de treize rites différents environ au milieu de 7 millions de citoyens d’Israël, et de 7 millions de musulmans.
Dans cet espace commun partagé avec les juifs et les arabes, ils sont engagés dans un partage de vie au service de la paix, de la vie associative et de réseaux d’éducation et de santé au service de tous sans exception.

1 – La présence française et européenne.

Une histoire centenaire rappelle à travers la parution de Terre sainte Magazine une singularité française au milieu des chaldéens, des coptes des maronites, des syriaques qui se sont installés sur la vieille terre de Palestine et où aujourd’hui encore on retrouve cette présence chrétienne à Jérusalem, en Israël, à Gaza et en Cisjordanie.
Si les chrétiens palestiniens sont les descendants des premiers chrétiens, ils sont là comme la transmission religieuse des juifs et des païens d’il y a 2000 ans.

Treize communautés de même foi chrétienne mais de sociologie différente. Habituées désormais à un brassage entre chrétiens, comme à Jérusalem où sur une population de 900 000 habitants, dix mille chrétiens survivent à leur appartenance religieuse et les mariages entre chrétiens d’églises différentes y sont une pratique habituée des plus jeunes générations.
Si le mariage se célèbre dans le rite du mari ainsi que le baptême, le rite peut changer mais demeure fidèle à l’origine chrétienne des époux.

Le lieu d’appartenance de la communauté détermine la distinction existante du suivi des conflits possibles à Gaza ou à Jérusalem, où les conditions induites ne sont pas de même portée,” dit un témoignage extrait de la revue.

Le chrétien israélien vit en démocratie, étudie en arabe, travaille en hébreu et bénéficie des structures d’un pays qui lui garantit les avantages et la liberté de son existence.

Le chrétien palestinien n’ayant pas d’Etat, ni quelque sécurité, sa liberté demeure restreinte.
Gaza représente un horizon contraint de mille chrétiens à peine au milieu de deux millions d‘habitants, un espace difficile de la vie au quotidien, où les enfants naissent en plus grand nombre et donnent cependant à la communauté un espoir somme toute d’avenir.

Le rapport des palestiniens en faveur de l’autonomie territoriale de cette terre peut s’identifier à celle des palestiniens musulmans et l’on peut y trouver des partis chrétiens palestiniens proches de la Nahda, à savoir la réflexion politique sur l’autonomie de ce territoire.

En Cisjordanie, le contexte différent du Hamas a voulu réislamiser la société palestinienne et rendu les relations chrétiens-musulmans palestiniens plus compliquées.”

Les événements survenus dans d’autres pays alentour comme la Syrie, la Jordanie, l’Irak où ces mêmes familles palestiniennes avaient des réseaux expatriés, la coexistence entre chrétiens et musulmans a pu être plus difficile.

2 - En Israël on désigne les Palestiniens par le terme “arabes”.

Pour certains Syriaques chrétiens le rapport distendu avec les palestiniens comme aussi pour les Arméniens, la relation ancienne et historique de la veine palestinienne a connu des inflexions et des changements.
Leur nombre allant diminuant et la relation avec leur pays d’origine s’étant distendue au fil des aléas politiques du Proche Orient, les échanges anciens et la mobilité avec leur famille restée en Irak, en Syrie, en Turquie ont été coupés par l’érection de nouvelles frontières au cours de ces dernières décennies, empêchant que le brassage naturel et continu traditionnel des populations au Moyen Orient se puisse.

La covid ayant fermé les voies du tourisme à grande échelle des pèlerins venus du monde entier, la situation économique actuelle a rendu la communauté palestinienne et chrétienne sise en ces territoires dépendante et contrainte à la pandémie courante.
Les étrangers, seule courroie de survie sont à nouveau attendus avec impatience car de l’Empire ottoman où la fermeture de la terre sainte fut la plus contraignante, depuis le XIXème siècle et la présence française en continu, les européens ont favorisé par leur action le développement de l’éducation et de l’industrie en Palestine.

A l’occasion de ses cent ans, Terre sainte Magazine rappelle que la publication est la seule chrétienne en langue française pensée et rédigée à Jérusalem par les Pères Franciscains présents en cette terre depuis le XIIIème siècle.
Dans la première édition datée de 1921, le rédacteur écrivait déjà : “Aujourd’hui il nous tient à cœur que Terre Sainte Magazine demeure un signe d’espoir, en racontant les graines de bien semées dans les sombres sillons de l’histoire”.
Une évocation bien réelle de ce que le déroulé de cette Terra Santa continue à inscrire dans la vie de ces communautés indéfinissables, imprévisibles et contenues dans cet espace confiné de la dimension de la Bretagne française, où la vie religieuse n’a jamais cessé de vénérer la figure du Christ au prix de déconvenues incroyables !
A chaque Noël tous les ans, il nous revient ce paysage originel de la naissance de l’Enfant Dieu, au cœur des pires tourments de l’humanité dans cette Terra Santa, dont on pressent toujours le mystère inaccessible et la fascination indéfectible à Jérusalem à nul autre comparable !

3 – La Syrie, une autre passion française.

L’histoire passée de ce royaume est élogieuse.
Au VIIème –VIIIème siècle, Damas est déjà la capitale des Omeyyades. En 1516 la Syrie fait partie de l’empire turc ottoman. Dès 1875, la Syrie connaît les premiers mouvements nationalistes arabes. Après la Grande Guerre de 14-18, le pays est placé sous mandat français...
En 1936, l’indépendance est signée sous la forme du Traité franco-syrien le concernant. En 1945, le pays devient membre fondateur de la Ligue des Pays arabes. Mais en 1946, l’indépendance du pays est signée et la France se retire.

 Dans le bulletin de l’Oeuvre des Ecoles d’Orient voulue par le cardinal Lavigerie, bayonnais d’origine, on trouve en 1919, sous la plume de son directeur Mgr Charmetant, un billet qui n’a fait que confirmer le déroulé de l’histoire passée, la passion française pour la Syrie.
Un rappel en préambule de la Conférence de Paris de 1919 - le 18 janvier, où la Société des Nations départage ce pays entre la France et l’Empire britannique, puis des indications de crainte sur “les intentions des Anglais au proche orient, contraires aux intérêts de la France, et à terme inacceptables pour elle.”

Ce texte sous entend les tensions de la France avec les nationalistes arabes dont elle avait encouragé et soutenu les actions contre les Ottomans. Elle adhérait au projet anglo-chérifien sous le commandement de Lawrence d’Arabie mais ne fut jamais réalisé.

Trois principautés naissaient, gouvernées par les trois fils du Chérif Hussein, Fayçal, Abdallah et Zeid...

Pour le directeur de l’Oeuvre des Ecoles d’Orient, les droits de la France au Levant étaient historiques et acquis comme rappelés par les traités de Francfort en 1871, et de Berlin en 1878. Le texte indiquait : “les populations locales sont attachées à la France, et entretenues par les liens économiques, religieux et éducatifs qui les lient à cette partie de ce Levant historique depuis des siècles.” La guerre qui se joua pendant des décennies récentes dans cette Syrie moderne confirmerait-elle à nouveau ce témoignage de 1919 ?

Il est jusqu’à l’Amérique qui s’inquiète des convoitises anglaises sur ce territoire syrien et la Palestine, au détriment de la France.
Le New York- Evening - Sun relate : “la plus connue des revendications françaises en Orient est celle concernant la Syrie  remonte aux croisades, la Syrie moderne est réellement l’oeuvre de la France.
Chemins de fer, routes, industries et ports ont récemment raffermi les liens économiques, politiques et intellectuels avec la France, il n’est pas besoin d’une conférence de  paix  pour rendre la Syrie française., elle l’est déjà !”

 L’Oeuvre des Ecoles d’Orient se lamentait à ce sujet :“On a disposé de la Syrie sans la consulter, aussi les notabilités syriennes protestent. On les avait libérées du joug turc pour les placer de nouveau contre leur gré sous le joug de trois princes musulmans, quand toutes leurs aspirations tendent à recouvrer leur indépendance sous la protection de la France”.

 L’histoire passée de nos horizons de l’Orient de France et au Levant devenu Proche Orient, ne cesse de tarauder nos projections futures sur le destin de ces populations en mobilité instable.
Qu’en sera-t-il pour les décennies prochaines ? Le présent réveillerait-il des spectres suspects d’imprévoyances ?
La France amie traditionnel du Levant s’interroge encore !

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Les vaillants jeunes volontaires de SOS Chrétiens d'Orient ©
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