Cette année 2025, les calendriers religieux se donnent rendez vous pour fêter la Pâque du Christ aux mêmes dates.
Les orthodoxes ont commencé leur carême rigoureux, les catholiques suivront ce dimanche prochain de mars, et par le sens des calendriers julien et grégorien qui se croisent en 2025 tandis que les juifs se souviennent au préalable le 12 avril 2025 de la Pâque de leur histoire sainte dans l'octave de ces célébrations réunies cette année, par le même sens de l'histoire partagée des croyants.
Vieux rêve de ce pape fatigué, son voyage missionnaire - bien jésuite et papal - à Constantinople cette année pour fêter avec l'orthodoxie les 1700 ans du concile de Nicée pourra-t-il se réaliser ? Secret du destin et de la providence.
Dans cette origine monastique orientale, le carême - exercice spirituel des 40 jours avant Noël, puis à Pâques - a marqué les esprits chrétiens d'une empreinte millénaire. " Vivre le carême n'est pas une privation, une sanction des fautes commises à l'heure où le Missel des catholiques le présente comme un cadeau remis par Dieu".
"Tu offres à tes enfants ce temps de grâce", dit la liturgie, puis encore "tu as voulu que nous te rendions grâce par nos privations, qui combattent notre orgueil et contribuent au partage". Le carême élève nos esprits nous donne la grâce et la récompense et la joie d'être sauvé - Ps 50,14.
Anciennement, on récitait, selon les liturges, le psaume 42 en demandant au Seigneur l'envoi de la lumière et de la vérité dans mon pas en route vers la montagne sainte. La liturgie aborde le récit de la transfiguration qui lors de la bénédiction des autels pour le sacrifice, est rapporté dans la prière.
Autel de la montagne sainte sis au cœur de l' Église comme un fort symbole d'une présence divine et constante. "J'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu, dit la liturgie du jour, vers Dieu qui est toute ma joie". La nuée nous y enveloppera pour écouter, goûter et contempler ce saint mystère liturgique proposé lors de ce temps spirituel de carême.
Les historiens rapportent le propos de l'igoumène Anastase du Sinaï "afin que nous pénétrions dans les mystères sacrés et inexprimables avec ceux qui ont été choisis parmi les disciples inspirés de dieu, écoutons la voix divine et très sainte qui comme d'en haut et du sommet de la montagne, nous convoque de la façon la plus persuasive. Cette voix est celle de Jésus Christ venu en ce monde pour que l'écriture s'accomplisse . Il apparait en pleine lumière dans une blancheur éblouissante, Luc 9, 29, entouré de Moise et d'Elie, à savoir de la Loi et des Prophètes annonçant et préparant sa venue. Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire" Jn 1-14, devant l'autel et lors de notre propre transfiguration spirituelle du carême !
Vouloir écouter et entendre ces messages de dieu par le silence, la lecture de la parole, les psaumes et les hymnes, prendre le temps pour le faire vaut plus que tout autre sacrifice bien souvent superflu ou moins urgent.
Vouloir ce retour sur soi par la confession, la méditation personnelle, l'appel à l'eucharistie régulière de ces quarante jours, Le pape François avait dit que par nous mêmes nous n'étions pas dignes d'entrer dans la Maison du Seigneur mais désireux de sa parole pour trouver notre propre salut !
Revenir à la maison commune du Père lors de ces 40 jours sachant que "l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche de Dieu" rien ne nous est étranger, mais il vient le temps de le reprendre à notre avantage parmi les oisivetés et les frivolités du quotidien.
Vouloir entrer en nous-mêmes en ce temps divin et habité par lui, en faisant mémoire de tout ce qui se vit déjà dans la Maison du Père demeure notre consolation.
En jeûnant quelque peu des bruits du monde, en faisant abstinence de smartphone et d'écrans, petits et grands, sans avoir peur de la solitude et de silence qui nous inspirent enfin. Le silence liturgique est un mystère insondable et bienfaisant, symbole et action de l'Esprit Saint dans ses expressions multiples. Par le silence, l'orant choisit la meilleure part dans un univers de paroles, de réseaux, de connections où comme un atome de l'immensité, il peut perdre son goût de l'introversion, de contrition ou de conversion.
En célébrant en ce mois de février les 70 ans de la mort de Paul Claudel et la vie fulgurante de ce mécréant revenu en la maison du Père à Notre-Dame de Paris, on demeure ébahi devant le secret désir de la grâce voulant notre bien et notre salut, aux heures de disgrâce les plus cruelles.
Alors, laissons-nous toucher par le désir la force venue du Seigneur Jésus de partager sa pâque 2025 parmi les moins reconnus de tous dignes de la partager avec Lui.