Après Saint-Pée et le "Sélect" à Saint-Jean-de-Luz, Franck Dolosor fera projeter son documentaire sur Estitxu le lundi 4 mars à 20h30 au cinéma "L'Aiglon" à Cambo.
Après un premier documentaire sur le Bataillon Gernika, en basque et en espagnol pour la chaîne de télévision publique d'Euskadi ETB et en français sur France3, le journaliste senpertar (de St-Pée) Franck Dolosor présente ainsi son deuxième documentaire/biographie sur la chanteuse Estitxu (Estibaliz Robles Arangiz) dans sa version "française".
Franck Dolosor se plaît à souligner que les enregistrements de la regrettée chanteuse Estixu sont toujours très appréciés malgré sa disparition il y a déjà 31 ans.
Car, des milliers de fans basques et mélomanes se souviennent toujours du "Rossignol de Briscous".
Lors de son passage à l’émission “Le Grand Échiquier” en 1974, Jacques Chancel disait d’Estitxu qu’elle était la "Joan Baez du Pays Basque"…
En une vingtaine d’années, Estitxu avait enregistré une quinzaine de disques. En février 1993, la maladie l’emporta quelques jours après son retour sur scène à Irun.
Depuis lors, on donna son nom à une rue de Bayonne en mars 2017, ainsi qu'à Bilbao l'année suivante et le nouveau collège de Seaska à Bayonne porte porte également le nom d'Estitxu.
Il y a quelques années, grâce à la convention mise en place avec la Ville de Biarritz, la Société d’Études basques Eusko Ikaskuntza avait organisé à Biarritz plusieurs évènements dont la diffusion du documentaire Estitxu, en présence du réalisateur Franck Dolosor et de la nièce d’Estitxu, la chanteuse Nahia Robles.
Une famille à la forte empreinte artistique
Estitxu était la cadette d’une famille de onze enfants. Son père, Manu Robles-Aranguiz, était l'un des fondateurs du syndicat Eusko Langileen Alkartasuna ELA (Solidarité des Ouvriers Basques), député du parti nationaliste basque (PNV). Sa mère, Luisa Bernaola, était la fille d'un marchand producteur de txakoli. Originaires de Bilbao, ils s'étaient réfugiés en Pays Basque nord au printemps 1937 avec leurs huit enfants.
D’abord accueillis à Cambo, ils s’installeront à « Leku Eder », leur maison à Briscous où naîtra Estitxu, alors que son frère Ugutz serait né en 1939 à Bidart, à "La Roseraie", à l'époque aménagé en hôpital par le gouvernement basque en exil pour accueillir les gudaris, les blessés et les femmes enceintes, dont leur mère (d'après Franck Dolosor qui y avait tourné un reportage TV). A propos d'Ugutz, décédé, il y a deux ans, je me souviens de ses tournées musicales, en particulier avec le quatuor masculin « Soroak » qu’il avait formé avec ses frères ; et comme acteur de théâtre, je le revois comme acteur dans « Matalas », la célèbre pièce de l’abbé Larzabal (1968, sur une mise en scène de l’abbé Roger Idiart) où, coiffé de sa perruque, il était le « pariseko minixtroa » Calvo envoyé par le parlement de Bordeaux pour réprimer les Souletins révoltés sous Louis XIV contre les abus financiers de Tréville. L’époque où il avait également créé le groupe de théâtre « Beskoiztarrak »...