Enfin le retour du quatuor Arnaga dans la demeure d’Edmond Rostand dont il porte le nom, le samedi 20 mai à 20h ! Pour cela, le quatuor a choisi deux œuvres magistrales, toutes deux en ut majeur, tonalité printanière s’il en est… Le quatuor op.54 n°2 de Joseph Haydn, composé en 1788, est tiré d’une série de six, à la fois « très public et très expérimental » (H.Halbreich) qui a connu un très grand succès dans toute l’Europe.
Le premier mouvement - virtuose pour le premier violon - est plein de surprises, et de changements de tonalité. L’adagio qui suit est une magnifique mélodie désolée, reprise trois fois avec des rubato très tziganes au violon. Un menuet avec son trio reste dans la ligne de ce mouvement lent. Enfin, le finale, très surprenant, commence…lentement ! Avec un presto interne puis retour de la mélodie lente et fin pianissimo. Une mention spéciale pour le violoncelle qui se prend parfois pour un violon, en jouant plus aigu que tout le monde !
Le quatuor Arnaga accueillera ensuite avec bonheur la violoncelliste Marion Platero pour l’extraordinaire quintette à deux violoncelles de Franz Schubert,
chef-d’œuvre de toute la musique de chambre.
Composé par Schubert deux mois avant sa mort, ce quintette extraordinaire n’a jamais été entendu par le compositeur. Par ces dimensions -presqu’une heure- et sa forme quasi orchestrale autour de ces deux violoncelles, cette œuvre est en elle-même un véritable voyage, et souvent même un choc à la première écoute. Dès les premières notes, l’ut majeur est affirmé dans ce premier mouvement avec un second thème lyrique et tendre (mi b) et le jeu entre ces deux thèmes témoigne de la science du contrepoint du compositeur.
Ce premier mouvement est un prélude à l’adagio (mi majeur), élégiaque et profondément bouleversant. Le jeu entre le premier violon si expressif et le second violoncelle en pizzicato, au-dessus du thème sublime des trois autres instrumentistes est quasi religieux. Rien n’a jamais été écrit à la fois de si simple et de si profond…
La partie centrale est un intermède instable et tragique, profondément romantique. Puis le premier thème revient pour calmer le tout (Remarquez le jeu pizz arco du premier violon et du second violoncelle…)
Le pianiste Arthur Rubinstein avait réclamé ce mouvement pour ses funérailles !
Le scherzo, plus classique mais néanmoins superbe, nous emmène vers un trio tout à fait saisissant par ses proportions et sa profondeur, nous emportant dans les ténèbres (alto et second violoncelle !). Le retour du scherzo est presqu’un soulagement.
Le finale, quasi-insouciant, contraste avec l’ensemble du Quintette. Son jeu rythmique avec ses clins d’œil tziganes et viennois nous ramène joyeusement à la réalité après une heure de voyage.
Marion Platero, née à Bayonne en 1989, a commencé ses études au Conservatoire de la ville, intégrant le CNSM de Paris à 15 ans, puis la classe de Natalia Shakovskaia à Madrid, celle de Clemens Hagen à Salzbourg, et enfin la Fondation Louis Vuitton (classe d’excellence de Gauthier Capuçon).
Arnaga, 20 mai à 20h / entrée : 20 € (gratuit moins de 18 ans et étudiants) / Réservation : tél. 06 10 49 14 70
Ce programme sera interprété la veille, vendredi 19 mai à 20h à l’église Saint-Nicolas de Capbreton
Comme à Cambo, pour ce concert, le Quatuor Arnaga - régulièrement invité par Mélomanes Côte Sud - partagera l'affiche avec Marion Platero, violoncelliste dont la dernière venue à Capbreton - avec Julie Alcaraz - remonte à février 2017. Pour le même programme qu’à Arnaga (le lendemain), un quatuor de la maturité de Haydn - sans Marion, donc - et une des toutes dernières œuvres de Schubert : le Quintette à deux violoncelles. Périodes classique et romantique seront confrontées !
Entrée 25 Euros / réduit 15 Euros / Gratuit pour les moins de 20 ans / la billetterie sera ouverte dès 19h15 / réservation sur : https://melomanes-cote-sud.festik.net/