Comme nous l'annoncions dans notre "Lettre" du 29 décembre dernier, ayant fait valoir ses droits à la retraite auprès de la mairie de Cambo, Béatrice Labat quittera la direction de la Villa Arnaga le 1er septembre prochain, la réouverture de la demeure d'Edmond Rostand étant prévue dimanche 24 mars (jusqu'au 3 novembre).
La mairie devrait donc lancer prochainement un appel à candidature afin de recruter un nouveau conservateur (ou une nouvelle conservatrice) avec, semble-t-il, l'intention de la part de la municipalité de s'impliquer davantage dans la gestion du musée / voyez notre article :
https://www.baskulture.com/article/cambo-qui-remplacera-la-conservatrice-batrice-labat-la-tte-de-la-villa-arnaga-6653
En attendant, les Amis d'Arnaga et leur président Robert Poulou, également adjoint à la culture de Cambo, préparent la réédition chez Kilika de l'ouvrage que Rosemonde Gérard avait consacré à son mari Edmond Rostand.
Le bureau des Amis d'Arnaga s'était donc réuni ce jeudi autour de Béatrice Labat (notre photo de couverture), de Robert Poulou et du directeur des Editions Kilika, Vincent Ahetz-Etcheber, afin de choisir les photos qui illustreront ce livre.
Quant à la conservatrice d'Arnaga, elle a fait part de l'exposition consacrée à "Rosemonde Gérard, femme poète de la Belle Epoque" qui est montée au premier étage de la demeure, avec des peintures (en particulier un portrait avec des brillants encastrés dans la peinture, prêté par le Musée d'Orsay), des photos laissée et quelques objets rares, dont la robe sans corset - "révolutionnaire" pour l'époque - du couturier Mario Fortuny, Rosemonde ayant été une des premières femmes à l'avoir portée et à s'être laissée photographier (en février 1910).
L'accent sera donc mis sur la "modernité" de Rosemonde Gérard, ainsi que d'autres qualités de la poétesse qui seront mises en valeur lors d'un colloque universitaire qui sera organisé les 11 et 12 octobre prochains et qui pourrait être précédé d'une soirée musicale et lyrique.
Rosemonde Gérard, une poésie exquise
Petite-fille du comte maréchal Étienne Maurice Gérard, héros de Wagram, son parrain est le poète Leconte de Lisle et son tuteur Alexandre Dumas fils. Quant à son prénom de scène, Rosemonde, il lui vint de sa grand-mère, Rosemonde de Valence, fille du comte de Valence et épouse du maréchal Gérard. Dans son ascendance, elle comptait aussi la célèbre Mme de Genlis (elle avait de qui tenir : La comtesse de Genlis, femme de lettres, se chargea également de l'éducation des enfants d'Orléans et notamment de celle du futur roi des Français). Elevée par sa mère, Mme Lee, qui se présentait cependant comme sa « tutrice », Rosemonde reçoit la meilleure éducation et évolue dans les plus hautes sphères littéraires. Cette amoureuse des belles lettres publie « Les Pipeaux » en 1889, ouvrage couronné par l’Académie française.
Belle, intelligente et fortunée, la jeune fille rencontre Edmond Rostand, alors jeune étudiant, lors d’un séjour à Luchon en 1887. Unis par une commune passion pour la poésie, ils se marient en 1890. Subjuguée par le talent de son époux, elle choisit de sacrifier sa carrière pour servir la gloire de son poète. Leur fils aîné, Maurice Rostand, dira de sa mère qu’« il lui semblait que le temps et l’attention qu’elle vouerait à son œuvre personnelle risqueraient de nuire à celle d’Edmond Rostand ».
Après avoir vendu leur petit hôtel parisien en 1900, l’installation au Pays Basque se révélera « difficile » pour cette femme habituée au charme de la vie parisienne, lui faisant dire : « N’est-ce pas la nature seule qui retient Edmond Rostand dans ce Pays Basque où il n’y avait pas une seule des choses qui amusent les gens de Paris : pas un plaisir, pas une distraction, pas un théâtre… ».
Le couple se sépare en 1913. Ecrivant de nouveau, Rosemonde publie L’Arc-en-ciel (1926), qui lui vaut les honneurs de l’Académie française. Elle travaille régulièrement avec son fils Maurice et signe de nombreuses pièces de théâtre. Elle avait reçu la Légion d'honneur en 1931 et fut membre du jury du Prix Fémina.
Admirative de son défunt époux, elle lui dédia une biographie en 1935 en lui rendant un hommage vibrant : « Chacune des pensées d'Edmond Rostand avait une rime, chacun de ses regards un reflet, chacune de ses actions un symbole ».
Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand avec la troupe de la Comédie-Française
"Cyrano de Bergerac" dans une mise en scène d'Emmanuel Daumas et une réalisation de Dominique Thiel (durée 190 min) sera retransmis depuis la Comédie-Française
Rappel : Cyrano de Bergerac manie aussi bien les mots qu’il manie l’épée. Il aime secrètement sa cousine Roxane mais se trouve trop laid pour se déclarer. Quand Christian, fraîchement entré à la compagnie des Cadets, lui demande de l’aide pour la séduire, Cyrano use de sa plus belle prose pour conquérir le cœur de la belle…
Programmation
+ mercredi 14 février à 15h et le dimanche 18 février à 17h à La Lutz à Peyrehorade
+ lundi 19 février à 20h30 au cinéma Grand Ecran à Saint-Vincent-de-Tyrosse
+ mardi 20 février au Complexe Saint-Louis à Saint-Palais / réservation directement au cinéma sur : https://www.moncine.fr/saint-palais/ - https://www.lacomediefrancaiseaucinema.com/tickets/
+ vendredi 23 février à 20h au cinéma L’Aiglon à Cambo (en différé)
Rappel :
La 8ème édition du Festival musical & littéraire d'Arnaga patronné par Cambo et les Amis d'Arnaga produite par "Alma Cantoa" et le ténor Michel Fenasse-Amat se déroulera pendant la fin de semaine de Pentecôte, avec plusieurs rendez-vous "phare" :
- le palmarès du Prix littéraire des Trois Couronnes présidé par Alexandre de La Cerda, également v.-pdt des Amis d'Arnaga, vendredi 17 mai à 18h30 dans le grand salon des Rostand,
- l'hommage à "L'Aiglon" avec lectures d'extraits de la célèbre pièce de Rostand dimanche 19 mai à 18h30
- et le concert "La belle Otero", autre dame de la Belle époque lundi 20 mai à 16h30.
Sans oublier les « Estivales » de Cambo, trois jours de festivités qui auront lieu courant de la mi-juillet dans les jardins d’Arnaga avec «Berterreix », un spectacle de Pier Pol Berzaitz autour des 15 couplets d’un chant basque que Pier Pol qui a déjà eu l’occasion de traiter à travers la pastorale de Licq-Athérey en 2005.