Samedi 21 novembre 2019 : pour l’inauguration du trinquet de Bonloc (Lekuine, en basque), anciennement jeu de paume, entièrement rénové et réaménagé après d’importants travaux, le village, situé près d’Hasparren, avait revêtu ses habits de fête. Etaient présents à la cérémonie d’ouverture M. Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées Atlantiques, le préfet des Pyrénées-Atlantiques M. Eric Spitz, le maire du village M. Michel Etcheverry et ses conseillers municipaux, l’architecte M. Jean-Pierre Martiquet en charge du dossier de rénovation, l’ancien propriétaire M. Gilles Bessière, et de nombreux habitants de la commune.
Une petite partie de pelote à main nue en dix points a fait résonner de ses claquements joyeux le vieux bâtiment qui n’avait pas connu telle animation depuis fort longtemps, pour la plus grande joie des spectateurs présents.
Le trinquet est situé en plein centre du village au-dessus d’une grotte sous laquelle passe la rivière Joyeuse, et date probablement du XVIIème siècle, selon certaines sources historiques.
Il s’agissait certainement d’un jeu de paume, sans doute construit par les habitants de la maison voisine pour leur agrément et celui des pèlerins de Compostelle qui transitaient par le village.
La maison de maître donnait directement sur l’arrière du jeu de paume par un couloir situé au premier étage, comme on peut encore le voir aujourd’hui, pratique courante à l’époque que l’on retrouve dans plusieurs jeux de paume de la région.
On ne connaît pas le nom des habitants de cette maison, et rien n’a été trouvé dans les archives régionales concernant la date exacte de construction du jeu de paume.
Une rénovation de qualité
Le bâtiment, comme la plupart des jeux de paume du Pays Basque, a subi à la fin du XIXème siècle des transformations suite à l’introduction de la balle en caoutchouc qui modifia les règles du jeu et l’architecture intérieure des bâtiments.
On se mit alors à jouer contre le mur frontal (frontis, jeu de bled) au lieu du jeu indirect avec un filet au milieu de la cancha et des joueurs qui se faisaient face.
Le tambour (pan incliné) frontal est supprimé, la grille (orifice en bas à droite du tambour frontal), devient le xilo, les lignes et les règles de chasse sont supprimées.
Le jeu de paume de Bonloc est de petite taille, il ne comporte pas de tambours mais est doté d’un muret sur la partie avant gauche et d’une petite galerie de spectateurs à l’arrière de la cancha.
Il a longtemps appartenu à la famille Bessière, fondateurs de l’entreprise de boissons Boncolac, qui s’en servait pour stocker du matériel.
C’est grâce au don généreux de M. Gilles Bessière qui céda le bâtiment au village pour un franc symbolique, que la mairie décida de le conserver et de le restaurer, une sage, noble et courageuse décision qui rappelle celle de la mairie de Labastide-Clairence, qui fit de même avec le jeu de paume de son village, le plus ancien au monde (1509) encore en activité, et dont les responsables politiques et acteurs de la vie sociale et sportive feraient bien de s’inspirer pour la sauvegarde du patrimoine local.
La municipalité a pris grand soi, malgré l’état de grande vétusté du vieux jeu de paume et des coûts de rénovation importants, de conserver tous les éléments qui pouvaient l’être, en particulier les belles poutres de la charpente qui soutiennent la toiture, et une partie des dalles anciennes.
La rénovation de qualité entreprise par la mairie de Bonloc sous la direction de l’architecte M. Jean-Pierre Martiquet, a permis de sauver et de faire revivre un pan de l’histoire du village et assurer sa conservation et sa continuité en rénovant les salles voisines qui pourront servir dans le futur de pièces de réunion et de travail pour la mairie et les habitants du village.
On ne peut que féliciter les acteurs d’un tel plan de sauvegarde, et souhaiter prospérité et longue vie au nouveau trinquet de Bonloc.