Ce vendredi 29 octobre à 16h aura lieu l’inauguration de la stèle en mémoire des victimes du génocide arménien dans un espace qui leur sera dédié au Monument aux Morts (près du Musée de la Mer). La cérémonie sera présidée par Mmes Hasmik Tolmajian, Ambassadeur d'Arménie en France, et Maider Arosteguy, maire de Biarritz, et en présence de nombreuses personnaliés, dont le consul (h) de Russie Alexandre de La Cerda.
Ce « khatchkar », croix de pierre traditionnelle arménienne, est une contribution collective initiée et réalisée par l'Association Culturelle AgurArménie du Pays Basque - réunissant à ce jour près d’une centaine de membres – avec le concours actif de la municipalité de Biarritz.
Rappelons que les antiques stèles quadrangulaires arméniennes surmontées de la croix et ornées d’un décor partiellement figuratif ont cédéla place, à partir du IXe siècle, aux pierres marquées de la croix, khatchkars, représentations aniconiques de l’emblème du Christ (il y a quatre ans, une exposition leur avait été consacrée à Biarritz).
Pour Clément Parakian, président d’AgurArménie, « certains d’entre nous avait le projet secret et longtemps inavoué d’ériger une stèle à la mémoire des parents et proches volatilisés au cours de ce massacre de masse que d’aucuns n’osent pas nommer génocide.
Le rêve devient réalité grâce à la bienveillance de la municipalité de Biarritz représentée par Madame le Maire Maider Arosteguy.
Un espace nous est dédié au Monument aux Morts, lieu évocateur de tant de chagrins. Nos morts, nous devrions dire "nos disparus" sans sépulture auront leur modeste lieu de repos, nous pourrons enfin nous y recueillir et pour beaucoup prier.
Ce rêve a aussi une matérialité ; merci à tous les intervenants qui ont permis la réalisation de ce symbole de mémoire ».
Pourquoi une stèle mémorielle ?
Cette pierre tombale, poussière d’étoile, symbolise le massacre prémédité d’un million et demi de victimes innocentes aujourd’hui encore sans sépulture.
Ces martyrs arméniens rejoignent inexorablement le pays de l’Oubli. L’Oubli est une contrée mystérieuse fantasmée, au ciel bleu délavé, au limon fertile déserté, aux sources claires devenues amères et carminées, aux légendaires abricotiers dessouchés.
Ils annoncent, telle Cassandre ignorée, la cohorte des sacrifiés de la folie humaine qui jalonnera les décennies à venir.. Et Clément Parakian de conclure : « Nos aïeux évaporés vagabondent dans cet oasis-mirage depuis un siècle d’éternité, mais miracle ! le mirage se cristallise dans cette stèle, et c’est ici à Biarritz »…