Déjà dix ans que Paule-Françoise Willemetz, figure emblématique de Biarritz, n’est plus… Celle que ses amis proches appelaient du diminutif affectueux de « Polo » - et « Mamita » pour ses petits-enfants » - était une des dernières représentantes de la vie brillante du Biarritz d’autrefois. D’une exquise élégance et d’une extrême gentillesse, elle recevait fastueusement le 15 août à l’occasion du feu d’artifices de la ville, au point qu’une équipe de France 3 était venue la filmer pour le magazine « Thalassa » peu de temps avant sa disparition en juillet 2008. Madame Willemetz, dont le nom de femme mariée évoquait une parenté avec le célèbre rénovateur de l'opérette et auteur de plus de 3000 chansons (de « Mon homme » à « Dans la vie faut pas s'en faire »), de films et de revues, était très fière de sa maison. Attenante à l’église russe, elle avait été acquise au début du XXe siècle par son aïeul, l’industriel Louis Lacroix, administrateur des chemins de fer français et mainteneur et bienfaiteur de l’Académie des Jeux Floraux, dont l’égérie, Clémence Isaure, avait inspiré le nom de la Villa Isauria ainsi qu’une effigie, encore gardée dans son salon ! Clémence Isaure était considérée comme la restauratrice des Jeux Floraux à Toulouse, la plus vieille académie littéraire d’Europe puisque créée en 1323 par sept troubadours afin de préserver les traditions poétiques de l’Amour courtois. Victor Hugo, Edmond Rostand en firent partie, comme l’auteur de ces lignes.
Les filles de Paule-Françoise Willemetz, Patricia et Katia, avec leurs enfants, petits-enfants et toute cette nombreuse et sympathique famille, perpétuent chaque année la tradition qui a fait le succès de l’événement depuis qu’en « 1946 à Biarritz, leurs arrière-grands-parents avaient ouvert leur porte à quelques amis pour admirer le feu d’artifice du 15 août depuis leur villa Isauria. Au fil du temps, cette réunion entre amis est devenue une soirée toutes générations confondues », et la dernière fête de l’Assomption n’a pas dérogé à la coutume, qui a été suivie mardi dernier d’une messe émouvante en mémoire du dixième anniversaire (déjà !) de la disparition de Paule-Françoise Willemetz célébrée à l’église Saint-Charles et qui a réuni la famille des « Isauriens » ainsi que leurs amis. Sur notre photo-montage, à droite de de Paule-Françoise Willemetz, Patricia et Katia devant le portrait de jeunesse de leur mère avec sa sœur aînée, ainsi que la villa Isauria.
Alexandre de La Cerda