Célèbre dans le monde entier pour la beauté et le raffinement de ses décors en mosaïque, son plafond mauresque, ses stucs et marbres « rose Pompadour », la vue imprenable sur la Grand-Plage de Biarritz, la qualité et la variété de ses pâtisseries et autres gourmandises délicates, le salon de thé Miremont, classé à l’Inventaire des Monuments Historiques, fleuron de la Côte Basque, fête cette année les 150 ans de sa création pour le plus grand plaisir des nombreux visiteurs locaux ou étrangers.

C’est en effet le 17 février 1872 que cette institution biarrote fut inaugurée par un jeune pâtissier suisse de Saint-Moritz, Etienne Page Singher, qui passa le flambeau en 1874 à un certain Joseph Miremont dont le nom fut conservé jusqu’à nos jours sur la façade classée en 2006.

Le salon de thé connut un succès immédiat et devint le rendez-vous incontournable des têtes couronnées et des célébrités qui à partir de la fin du XIXème siècle firent la renommée de Biarritz et de la Côte Basque.

Maurice Rostand (fils aîné d’Edmond Rostand et de Rosemonde Gérard), n’écrivait-il pas dans son livre « Confessions d’un demi-siècle » : « A cinq heures il y a chez Miremont moins de gâteaux que de reines, et moins de babas au rhum que de grands ducs ».

Lors de son séjour en Pays basque en 1889, la reine Victoria y prenait le thé et des gâteaux, et Miremont devint « Fournisseur Breveté de Sa Majesté la Reine d’Angleterre ».

Son fils le roi Edouard VII - un grand gourmand et fin gastronome épris de culture et d’art de vivre à la française - prit la relève lors de ses visites à Biarritz où il logeait à l’Hôtel du Palais.

Quelques années plus tard, le roi Alphonse XIII d’Espagne accompagné de sa jeune épouse, s’y rendra régulièrement, pour y déguster une délicate pâtisserie aux fruits confits créée spécialement en son honneur, et qui valut à l’établissement de devenir « fournisseur de la Maison Royale d’Espagne ».

La reine Amélie du Portugal venait y déguster un macaron aux amandes et exigeait toujours d’être placée devant la grande baie vitrée afin d’avoir la vue sur l’océan.

La reine Nathalie de Serbie commandait une variété de 14 caramels au beurre frais qu’elle offrait aux enfants de ses proches et passait ses après-midis dans le salon du 1er étage pour jouer au bridge avec ses amis dont l’écrivain Pierre Loti.

Les nombreuses personnalités du monde culturel s’y succédèrent dans les années 1920 et 1930, et après la Seconde Guerre Mondiale.

Jean Cocteau écrivait en 1949 dans la Gazette de Biarritz : « Chez Miremont, les miroirs sont dépolis à force de refléter tant de gloires et de têtes couronnées».
La maison Miremont a su préserver ce riche héritage avec ses recettes emblématiques traditionnelles : le béret basque au chocolat, le russe à la pistache, les gâteaux basques à la crème et à la cerise, les buns moelleux aux raisins, et bien en entendu le fameux chocolat chaud à la fève Caraïbe, accompagné de ses toasts grillés au beurre et de sa crème Chantilly.

Repris en juillet 2005 et entièrement réhabilité par César et Yoyo (Jean Marcel Toledo et Lionel Hausseguy) qui furent rejoints en 2014 par l’énergique Fabienne Vallée, Miremont n’a cessé de se réinventer avec de nouvelles recettes et une carte salée variée, comme le Paris-Biarritz à la cerise d’Itxassou, le Saint-Honoré aux trois saveurs, la tarte aux fraises des bois, le brownie à la fève de Tonka, le béret rouge, et une gamme très étendue de confiseries, macarons, caramels, pâtes d’amandes, chocolats, biscuits, crèmes glacées et sorbets.

Au printemps 2012, Miremont s’agrandissait avec terrasse sur la Place Bellevue située en face du Casino et offre un service de restauration complet avec buffet de pâtisseries et coupes glacées dans un décor qui met en valeur le riche passé historique de Biarritz, avec vue imprenable sur l’océan, l'hôtel du Palais et le phare.
En septembre 2015 à Bordeaux le salon de thé - pâtisserie Miremont était inauguré aux Grands-Hommes, 5, rue Buffon, en plein cœur du triangle d’or.