Après la très belle messe célébrée à la Chapelle Impériale par l'abbé Vincent Morandi avec des chants en basque et rehaussée du merveilleux accompagnement à l'harmonium de l'ami Laurent Riboulet de Sabrac avec la voix d'or du ténor orthézien Philippe Pistole dans les hymnes mariaux, en présence de Mme le maire de Biarritz Maider Arosteguy accompagnée de son adjointe à la Culture Anne Pinatel et du directeur des Affaires culturelles de Biarritz Matthieu Bardiaux, très sympathique réception dans la maison attenante où Nicky Pétard Hole avec son mari Bob (et leur famille venue des îles britanniques) ont offert un amical buffet arrosé de champagne et de millésime 2017 de mon château Miller La Cerda, bordeaux sup. "A" 100% merlot.
Parmi les invités, Jacques Larre en "co-orchestrateur" de la soirée, le Dr Michel de Pérignon venu d'Urrugne, François Jourdan et Zéphyrin Bonal qui avaient quitté leur belle demeure de "Castanche" à Bassussarry et beaucoup de Biarrots, dont Marie-France Saint-Germier, Gerard Piton et son épouse Chantal Girardi-Piton, l'architecte Robert La Tour d'Affaure, etc.
Depuis la réception, les invités étaient en "prise directe" sur la belle Chapelle Impériale illuminée…
A noter que pendant la cérémonie religieuse à la chapelle, deux assistants costumés en Napoléon III et Eugénie, placés au-devant de l'assemblée des fidèles, permettaient une sorte de "reconstitution historique" nous replongeant dans le Second Empire !
Comment, en effet, ne pas suivre l'épopée impériale d'Eugénie, depuis son Andalousie natale jusqu’au trône de France, puis son deuil et sa fin en exil : de l’assainissement des Landes au développement de la villégiature biarrote - et de toute la côte basque – en passant par les Pyrénées où l’impératrice Eugénie aimait à prendre les eaux – à l’origine ces séjours thermaux devaient l’aider à mettre au monde un héritier pour l’Empire -, la dernière souveraine de la France laissera une empreinte bâtisseuse, de Biarritz à Luz-Saint-Sauveur ou Eugénie-les-Bains - ainsi nommée en l'honneur de la souveraine qui profitait de ses nombreux déplacements à Biarritz pour y prendre les eaux et participer à l'inauguration de la station thermale.
Voyez mon livre "Napoléon III, Eugénie et la Chapelle impériale de Biarritz" publié en 1997 chez CBR / Atlantica, bientôt réédité.
(Il avait pu être publié en 1997 grâce à la subvention du Conseil Régional d'Aquitaine obtenue grâce à l'élu Max Brisson, je lui en serai toujours reconnaissant)
Bien que peu suspect de complaisance pour le régime impérial, Louis de Joantho considérait « l’Empereur et l’Impératrice comme les bienfaiteurs de Biarritz. C’est sous leur influence féconde que la modeste bourgade d’hier est devenue l’opulent séjour, le rendez-vous de toutes les élégances ».
Aussi ne manquait-il pas de rappeler à ceux qui vivaient – et, ajouterions-nous, qui vivent encore – de cette prodigieuse prospérité due aux générosités impériales, à qui ils la doivent !
Et de s’adresser tout particulièrement « aux anciens quémandeurs, aux anciens solliciteurs devenus aujourd’hui des détracteurs, aux courtisans des jours prospères qui, au lendemain du désastre, devenaient les insulteurs de l’adversité »… au nombre desquels le musicien Waldteufel, qui s’empressa d’oublier sa bienfaitrice – oublier, pour ne pas dire plus !
Et nous ajouterions encore ces grands acquis du règne de Napoléon III :
- Dans la région : construction des grandes infrastructures (arrivée du chemin de fer sur la côte basque, jonction avec la ligne de Madrid, routes, quais de Bayonne, ports de Biarritz et de Capbreton, digues de Sokoa et de l’Artha à Saint-Jean-de-Luz), ensemencement des dunes d’Anglet, assèchement des marais d’Orx, plantation de la forêt de pins et mise en valeur des Landes, création du domaine agricole modèle de Solférino, surveillance des nombreux abus des agences de recrutement pour l’émigration (décret impérial de janvier 1855), aides diverses (restauration de monuments, orgues dont celui de Saint-André à Bayonne, achat d’une œuvre de Léon Bonnat qui lance le jeune peintre, etc.).
Le Dr Barthez, médecin de l’empereur, n’hésitera pas à écrire : « Nous n’avons presque jamais fait une course, quelque petite qu’elle fût, sans que Sa Majesté n’ait versé l’or et l’argent par poignée ».
- Sur un plan général : la période faste du Second Empire s’établit sur l’équilibre entre la modernité industrielle et les bases classiques de l’économie française. La petite entreprise fondée sur un savoir-faire et un goût français appréciés à l’étranger modernisa ses techniques de production et de vente et se développa au rythme des entreprises de biens de production devenues le nouveau moteur de la croissance ; en particulier la production métallurgique qui affronta la poussée des commandes ferroviaires et des charpentes métalliques pour la construction urbaine, multipliée par cinq. Les grands magasins, vitrine de la prospérité impériale, n'empêchèrent pas l'ouverture de boutiques à la mode sur les nouvelles avenues d'Haussmann.
- La France rurale suivit la prospérité impériale grâce à la hausse des prix qui soulagea une paysannerie endettée et malheureuse. La viticulture connut alors son apogée (classement des grands crus du Médoc en 1855). Enfin, le plein emploi fut presque réalisé, alors que les Français avaient terriblement souffert du chômage sous la IIe République.
Assistance judiciaire et médecine gratuite pour les plus démunis, conseils de prud’hommes pour les ouvriers, caisse nationale de retraite, crèches-asiles, chambres d’agriculture, caisses d’assurances-accidents, cours pour adultes… le compte du progrès social impulsé par le souverain n’avait pas de limite.