Après une parenthèse de deux ans due aux conditions sanitaires et à l’absence d’un chef de poste, le retour de la traditionnelle réception du consulat d'Espagne pour la fête nationale espagnole a vu beaucoup de monde se presser dans la belle villa rue de la Rhune à Biarritz, au-dessus de la Côte des Basques, par un coucher de soleil somptueux.
Accueillis chaleureusement par le nouveau consul général d’Espagne Fernando Carderera Soler et son élégante épouse, de nombreux invités se pressaient à la villa « Les Escaletes » à l’occasion de la double fête de la « Hispanidad » et de la Vierge du « Pilar », parmi lesquels Maider Arosteguy, maire de Biarritz, et le directeur des affaires culturelles Matthieu Bardiaux ; également présent, l’adjoint à la culture d’Anglet, Jean-Michel Barate, avec son épouse, arpentaient le salon de réception dallé de marbre vert, non loin d’un grand vitrail mural aux couleurs vives qu’illuminait la signature du maître verrier Mauméjan. Côté jardin, non loin de l'universitaire Josette Pontet et de son mari, parmi les artistes, on reconnaissait le talentueux saxophoniste Bertrand Latour dont les concerts qu’il organise à l’Hôtel du Palais et au Bellevue sont toujours très courus, et l’aîné des frères Sanchez, Célédonio, professeur de guitare et musicien de flamenco renommé. Le corps diplomatique était représenté par son doyen, le consul (h) Alexandre de La Cerda, membre de la Academia de la Diplomacia del Reino de España, avec son épouse.
Bâtie par l’architecte Charles Siclis (1889-1942), cette belle villa ornée d’une triple génoise aux avant-toits s’appelait « Andulucia ». Elle fut construite en 1924 autour d’un patio dans un style espagnol et Art Déco comme en témoigne sa ligne élégante inspirée d’un style andalou qui n’aurait guère déplu à l’impératrice Eugénie, native de Grenade.
Dans la région, l’architecte avait également construit des résidences à Ilbarritz, la villa « Sémiramis » avenue de la Marne à Biarritz, et un hôtel près de le plage de la Madrague à Anglet.... A Paris, il édifia des cinémas, des casinos et plusieurs grands cafés dont le « Colisée » sur les Champs-Elysées, qui existe toujours.
En 1927, la villa « Andalucia » qui fut achetée par un riche américain Reginald Wright s’embrasa. Marqué par ce drame où il faillit succomber, le milliardaire mis en vente la propriété. C’est alors que le mécène M. de Roviralta la racheta et en fit don au gouvernement espagnol.
La demeure, remaniée par l’architecte André Pavlovsky et rebaptisée « Les Escaletes » par le consul Baselga, renaîtra de ses cendres en se métamorphosant en une résidence diplomatique permanente.
L’actuel consul général, Fernando Carderera Soler, avait été nommé il y a quelques mois en compagnie d’autres collègues répartis dans une quinzaine de pays, dont celui de Pau, Alberto Carnero Fernández.
Licencié en Droit, en Sciences commerciales et diplômé de l’Ecole diplomatique, Fernando Carderera Soler avait d’abord servi au sein de l'Union Européenne avant d’être nommé ambassadeur d'Espagne en Finlande et en Estonie, puis en Israël, et enfin en France de juin 2017 au 4 février 2020, date à laquelle il céda la place à celui qui deviendrait ministre espagnol des Affaires-Etrangères. Et c’est une tradition que le poste de Bayonne soit réservé à des ambassadeurs en fin de carrière.
Un territoire basco-landais
La circonscription du Consulat d’Espagne à Bayonne comprend la partie basque des Pyrénées-Atlantiques et tout le département des Landes. Outre l'assistance et la protection des Espagnols qui y résident ou s’y trouvent temporairement, le consulat assure, entre autres, l'inscription des ressortissants espagnols résidant dans la circonscription, en particulier au regard du recensement électoral, la délivrance des passeports, les inscriptions à l'Etat-Civil, les actes notariés, l’enregistrement et le traitement des demandes et des écrits transmis aux administrations publiques et informations sur les aspects les plus variés de l'Espagne et de la circonscription consulaire.
D'autre part, sous l’autorité de l'Ambassadeur d'Espagne à Paris, le Consulat représente l'Etat Espagnol dans les limites de sa circonscription et délivre des visas aux ressortissants étrangers qui, résidant sur son territoire, en auraient besoin pour entrer en Espagne.
Le nouveau consul général d’Espagne à Bayonne avait déjà eu l’occasion d’évoquer des sujets communs aux deux États, en particulier la question de la pêche, la coopération environnementale et énergétique ainsi que le développement des moyens de transport, en insistant sur l’intérêt réciproque qu’il y aurait à prolonger l’axe ferroviaire Bordeaux-Dax vers l’Espagne. Dans le domaine culturel, Fernando Carderera Soler a accepté de prendre part à la prochaine commémoration du 4ème centenaire de la canonisation de saint Ignace de Loyola.