Créé en 2018, le groupe EGAK (qui signifie "Euskal Garraikieak Artistaren Kultura" à Saint-Palais) constitué par quatre artistes basques contemporains Alberto Letamendi, Anne Broitman, Iker Valle et Marythé natifs du Pays Basque Nord et Sud, animera la Crypte Sainte-Eugénie à partir du samedi 12 septembre. L’objectif, tout en restant ouvert aux autres cultures, est de faire découvrir aux enfants dans les écoles la culture basque sous diverses formes artistiques.
A l'origine de la création du groupe EGAK, l’artiste Anne Broitman qui dirige la galerie GAAB, un lieu dédié à l’art avant-gardiste basque, avait exposé depuis des années ses propres créations ainsi que celles des artistes d’EGAK. Secondée par l’historien d’Art Médéric Boisse de sa galerie, elle les promeut, ainsi que d'autres artistes contemporains, dans des salons à Paris et à l’étranger.
Anne Broiman, issue de la famille Barbaste en Basse-Navarre, expose sa dernière série sur les « pottoks qui l'environnent depuis l'enfance ». Etudiés sous tous les angles dans un style réaliste, les chevaux sauvages d’Anne Broitman dévalent sur ses toiles depuis les collines de la Rhune, du Baigura, de l’Ursuya et du Mondarrain. Expressionnistes s’inspirant des peintures pariétales ou tachistes aux couleurs vives entre brun-noirs et blancs, les pottoks invitent à la balade. Afin d'approfondir sa démarche, cette artiste passionnée de chevaux qui pratique l’équitation depuis toujours - tout comme son père et son grand-père, éleveur de chevaux à Tarbes - a écrit et illustré un livre-album sur l’histoire des pottoks édité chez Atlantica/Galligrasseu.
Originaire également de Basse-Navarre, l’artiste-peintre Marythé Avella est toujours restée dans les environs de Saint-Palais où elle est née. Cependant, il y a une vingtaine d’années, Marythé est partie seule en résidence pendant un an en Chine, laissant à Saint-Palais son mari et ses enfants "pantois". De retour au Pays Basque, Marythé adapte les etxes (maisons basques) aux symboles et dessins basques de son milieu familial à partir d’une trame issue du Feng Shui (principe d’équilibre architectural oriental). Un langage créatif aux couleurs vives autour du soleil, de la lune, des étoiles, des cœurs, des animaux, des végétaux et des outils qui s’invitent sur les toiles ludiques de Marythé Avella.
Natif d’Andoain du Guipuzcoa, le peintre-dessinateur et sculpteur Iker Vallé vit à Hernani en Pays Basque Sud. Dans son atelier, il jongle avec les pigments et la poudre de marbre sur divers supports bois, papier, toile créant ainsi des univers fantastiques. Depuis plusieurs années, l’artiste s’est penché sur une vision personnelle de l’Océan, en particulier de la Côte du Labourd, et son environnement naturel. Il en résulte trois séries : écriture sur la mer, sculptures, pièces énigmatiques mêlant sensualité et poésie.
Dans un autre registre, intéressé par l’histoire du peuple basque, originaire de la partie Sud-Orientale du Goyerri dans la province du Guipuzcoa, Alberto Letamendi témoigne des traditions et des superstitions enracinées au Pays Basque. Une région à la mythologie bien vive avec ses « akelarres » (sabbats des sorcières), « Mari » (la déesse) etc., qui a toujours inspiré Alberto Letamendi. Telles des vues aériennes tout en mouvement, ses compositions forment des ballets aux chorégraphies circulaires pour se fixer sur un portrait précis.
Des cagots, des cascarotes se rebellant contre le pouvoir ecclésiastique et celui en place, mais également des bourgeois et des nobles, histoire de s’encanailler, participaient à ces « akelarres ». Ainsi, au début du XVIIème siècle, selon le récit de l’écrivain basque Pio Baroja dans son livre « la dame d’Urtubie », Leonor d’Alzate d’Urtubie avait faillit être trompée par le jeune Saint-Pée. Heureusement Miguel Machain, très épris de celle-ci, était venu la délivrer de l’emprise de Saint Pée qui amenaient ses proies à des « akelarres ». A ces réunions des sorcières étaient distribuées des herbes « folles » qui avaient pour effet, entre autre, de dilater les paupières. S’ensuivirent les procès de l’inquisition instruits par Pierre de Lancre, juge cruel envoyé par le Parlement de Bordeaux (*).
Une exposition du groupe artistique basque EGAK aux divers tendances qui séduira les adultes et les enfants.
Crypte Sainte-Eugénie – Place Sainte-Eugénie – Ouvert tous les jours du sauf le mardi de 14h30 à 19h, du 12 septembre au 18 octobre 2020 – Entrée libre –
Svp pour des raisons de sécurité, port du masque obligatoire.
(*) « Ces célèbres procès qui ont furieusement agité la province basque en débordant l’année suivante sur les villages navarrais voisins, particulièrement Zugarramurdi, pourraient être mis en relation avec la traite des fourrures que les Basques pratiquaient au Canada bien avant l’arrivée des Français et de Champlain, lesquels voulurent y imposer « leur » monopole d’un commerce si fructueux » commente dans ses écrits Alexandre de La Cerda.
Programme
A l’occasion des Journées du Patrimoine
Samedi 19 septembre à 11h :
Atelier modelage pour les enfants/ados (4 à 15 ans) proposé par Anne Broitman
Inscriptions au 05 59 23 72 26
Samedi 19 septembre à 16h30 :
Visite guidée pour les enfants/ados par Iker Valle
Gratuit dans la limite des places disponibles
A l’occasion de Mintzalasai :
Vendredi 25 septembre à 18h :
Visite guidée en euskara par Alberto Letamendi
Gratuit - Nombre de places limité.
Inscriptions au Service Langue Basque - Euskara zerbitzua - 05 59 41 57 55
A l’occasion du Festival Biarritz Amérique Latine
Jeudi 1er octobre – 18h :
Rencontre avec les 4 artistes
Visite commentée en français, espagnol ou basque.
Gratuit - Nombre de places limité. Inscriptions au Service des Affaires Culturelles - 05 59 41 57 56