Samedi 26 novembre prochain, l'Ensemble Orchestral de Biarritz, nouvellement créé par le violoncelliste Yves Bouillier, donnera son premier grand concert à la Gare du Midi de Biarritz.
Au début de l’année, j’écrivais à propos d’un récital que le Trio Belharra – également de sa création - avait donné au Musée Historique : « Quand le talent se joint au plaisir de jouer ensemble… C’est la recette du grand succès et du bonheur d’un public applaudissant à tout rompre les jeunes instrumentistes ».
Une recette qui s’applique également à ce nouvel Ensemble Orchestral : voilà bien vingt ans que ce fougueux et passionné quadra débarqué de son Nord natal déborde d’initiatives et de projets en se vouant corps et âme à la musique comme à sa pédagogie, en vertu d’un équilibre entre le travail de soliste et l’enseignement. Gageons que le public sera toujours sensible au formidable charisme d’Yves Bouillier, à la chaude et grave tonalité que son archet exprime merveilleusement de ce noble instrument avec lequel fait corps le jeune violoncelliste, comme à sa présentation des œuvres, avec beaucoup d’esprit et d’à-propos !
Pour en revenir au nouvel Ensemble qu’il vient de créer, il s'agit d'un orchestre symphonique composé d'une soixantaine de musiciens, pour la plupart des amateurs, avec également quelques grands élèves du Conservatoire de Bayonne, de l'école de musique de Tarnos et de l'école des Landes : « C'est la passion, le plaisir et le partage qui guident les musiciens de cet orchestre mettant en avant les valeurs que sont l'« intergénérationnalité » et la transmission, puisque certains sont âgés de 12 à 83 ans, alors que d’autres, professionnels (dont deux à la retraite), viennent en quelque sorte encadrer les nombreux amateurs exceptionnellement motivés ».
Une joie immense et un plaisir de jouer se dégage de cet ensemble, certains musiciens reprenant leur instrument laissé au placard depuis un certain nombre d'années.
La « force du collectif »
Professeur de violoncelle au Conservatoire régional de Bayonne, Yves Bouillier trouve important « que l'on puisse permettre aux musiciens formés dans les conservatoires de pouvoir continuer à pratiquer, à s'exprimer, et surtout de le faire ensemble. Il est aussi extrêmement intéressant de côtoyer des personnes d'horizons différents, chacun avec sa propre histoire, son métier, son propre lien à la musique et le fait de sentir que tous ces gens se retrouvent sur un projet artistique commun est tout à fait fantastique ». Et d’appuyer : « Je crois en la force du collectif ; il est certain que le fait d'être ensemble, unis par ce même projet, tous les musiciens se dépassent et l’on obtient ainsi un résultat musical extraordinaire » !
Cependant, Yves Bouillier tient à préciser que son nouvel Ensemble Orchestral « n'est, bien sûr, pas là pour concurrencer l'ORBCB », dont il est toujours le violoncelle-solo après en avoir été le coordinateur pendant plus de dix ans. « Ce ne sont évidemment pas les mêmes projets ni les mêmes niveaux. Au contraire, lorsque sur un secteur, le monde artistique amateur est présent et vivant, cela rejaillit de manière vivifiante sur l'épanouissement des structures professionnelles et j'ai la certitude que cette démarche artistique est déterminante pour l'avenir de la vie musicale sur les territoires avec des enjeux culturels artistiques et culturels locaux ».
Des précédents historiques
Au cours de ses recherches, Yves Bouillier n’avait-il pas retrouvé l'existence d'un orchestre créé à Biarritz en 1875 par un certain Henri Gobert, violoniste ? Il s'agissait de l'orchestre du Casino de Biarritz qui jouait tous les dimanches. On peut voir dans les archives les programmes de l'époque.
Ermend Bonnal, en son temps, avait lui aussi créé un orchestre mêlant amateurs et pros… « Je crois en la réussite de cet orchestre et la ville de Biarritz me soutient dans le projet », annonce résolument notre violoncelliste.
C'est l'Académie Internationale de Musique de Biarritz qui gère logistiquement cet orchestre et Yves souhaite remercier André Lassus, son président, « qui a tellement fait pour la musique sur la côte basque », et Janick Dupéré, leur secrétaire infatigable, et « d'une efficacité tout à fait remarquable ».
Le nouvel ensemble avait déjà donné un concert en juin dernier à Bayonne (en petite formation) pour interpréter « Pierre et le Loup » avec Pierre Bellemare comme récitant, avant de figurer dans la saison culturelle de Tarnos pour un concert autour de Mozart.
Mais, le 26 novembre prochain, à la Gare du Midi de Biarritz, ce sera leur première grande prestation qu’Yves a appelé « Lever de rideau ». Il s'agit d'un concert – promenade présenté par le célèbre Frédéric Lodéon qui sera en quelque sorte le parrain de la soirée.
Au programme, entre autres, la célèbre « Valse des fleurs » de Tchaikovsky, la « Marche hongroise » de Berlioz, la suite n°1 de « Carmen » de Bizet, le final de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak...
« J'ai souhaité inviter pour cette première le Chœur Oldarra avec lequel nous donnerons quelques airs d'Opéra de Verdi », ajoute Yves Bouillier qui précise avoir choisi de mettre à l'honneur Vianney Desplantes, un soliste originaire de la région, et son instrument peu connu : l'euphonium. Il jouera en soliste avec l'Ensemble Orchestral le concerto de Ferdinand David.
Samedi 26 novembre à 20h30 à la Gare du Midi, l'Ensemble Orchestral de Biarritz (entrée 20 euros, gratuit - 18 ans, billets à retirer auprès de Biarritz Tourisme sur présentation d'un justificatif).
Alexandre de La Cerda