C’est dans l’air du temps. Alors que la Ville de Biarritz a lancé un nouvel appel à projets dans le cadre du dispositif de Participation citoyenne (les nouveaux projets étant soumis au vote), on assiste à la réalisation sur le terrain d’un des projets lauréats du premier appel à projets : cinq tables de pique-nique ont été installées à proximité des lacs emblématiques de la ville, particulièrement prisés des familles : deux au lac Marion près des jeux d’enfants et trois à Mouriscot près du boulodrome, dans des zones facilement accessibles, ombragées et proches de certaines commodités (parkings, sanitaires). Le mobilier a été réalisé dans une démarche de conception solidaire et responsable, sa fabrication ayant été confiée à une association de réinsertion sociale. Il est également adapté pour les personnes à mobilité réduite avec un plateau rallongé permettant l’accès d’un fauteuil roulant. L’aspect environnemental fait aussi partie du projet, les usagers étant invités à avoir un comportement respectueux vis à vis de la gestion de leurs déchets dans ces lieux où le respect de la biodiversité est essentiel (Manex Barace).
A propos des lacs biarrots et de leur histoire
Sur une carte datée de 1724, on trouve déjà mentionnés les deux lacs de Biarritz, Mouriscot et Marion, avec leurs noms primitifs : « Chabiague » ou Hondarrague » pour le premier et « Rausta » ou « Rusta » pour le second. Dans son environnement immédiat, la belle Villa Calaoutça dont le nom se rapportait curieusement au terme « galoche », autant en gascon qu’en basque (« Kalotcha ») est une belle propriété comportant chapelle et cloître. Elle abrita d’abord un pensionnat de jeunes filles sous le nom d’Hermitage Sainte-Marie avant d’appartenir aux comtes de Castries et d’héberger d’illustres villégiateurs. Sacha Guitry qui avait écrit : « Quand on se prend à hésiter entre deux plages, l'une d'elles est toujours Biarritz » y résida avec son épouse d’alors, Jacqueline Delubac, qui remarquait « une petite chapelle et son jardin de curé, des allées de buis bien taillées, verveines, amarantes, héliotropes, un bois, un potager, une ferme »...
Quant au lac de La Négresse ou lac Mouriscot, encore appelé du « Bois de Boulogne », il figurait jusqu’au XIXe siècle sous son nom de « Hondarrague » sur les cartes et dans les actes notariés. Il tire peut-être son nom actuel d’une métairie appelée Mouriscot et située, selon une minute notariale de 1685, « à Biarritz au midy du lac de Herausta ». Mouriscot viendrait de « moura », marais ou tourbière en gascon. Une vieille maison de ce nom figurait d’ailleurs sur la taxe de capitation de 1764. En revanche, une origine liée aux Morisques d’Aragon auxquels Henri IV accorda le passage après les avoir soulevés contre le roi d’Espagne paraîtrait d’avantage d’ordre « folklorique »