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Conférence
Bayonne : "la Révolution française" ce vendredi 31 janvier à l'UTL
Bayonne : "la Révolution française" ce vendredi 31 janvier à l'UTL

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Bayonne : "la Révolution française" ce vendredi 31 janvier à l'UTL

La prochaine conférence de l’Université du Temps Libre de Bayonne aura lieu ce vendredi 31 janvier à 15h au Centre municipal de réunions (10, place Sainte-Ursule à Saint-Esprit).
Maître de conférences en histoire Moderne, Frédéric Bidouze traitera de "la Révolution française, une passion qui unit ou divise (encore) les Français".
La présentation de cette conférence indique : "depuis ses premiers mois de mai à juillet 1789, la Révolution française a divisé les Français. Elle a d’abord déchiré un peuple tout au long des années de gestation démocratique, entre 1789 et 1795 ; par la suite les historiens ont été Pour ou Contre selon leurs opinions politiques dépendantes des contours à donner aux nombreux régimes politiques qui se sont succédé jusqu’à la constitution de la Vème République en 1958".

Pour ma part, je qualifierai de terrible tragédie cette révolution débutée par la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 qui vit une poignée d'émeutiers sanguinaires, brutes avinées, assassins et terroristes dans l'âme, massacrer et promener dans les rues au bout de piques les têtes de la poignée de militaires casernés dans la forteresse et auxquels ils avaient promis liberté et vie sauve... Cette tragédie en engendra beaucoup d’autres, et réveilla chez certains d'horribles instincts sanguinaires, voire même anthropophages !

Dans mon ouvrage « La déportation des Basques sous la Terreur » qui vient d’être réédité par l’éditeur Cairn, je relate en particulier l’histoire d’Henri de Belsunce, le fils du vicomte Dominique de Belsunce et de Méharin qui fut bailli du pays de Mixe et colonel d'infanterie.
Il était né en 1765 au château que sa famille possédait à Méharin en Basse-Navarre. Major en second du régiment Bourbon-infanterie en garnison à Caen, il dut faire face à une véritable guérilla orchestrée par les « clubs » révolutionnaires de la ville qui voulaient s’emparer des drapeaux de son régiment.  

Déportation des Basques .JPEG
La "Déportation des Basques sous la Terreur" ©
Déportation des Basques .JPEG

Protégeant au péril de sa vie les convois de grains assaillis par des bandits pour protéger la subsistance des habitants – ce qui n’était pas bien compris de la population ameutée par les agitateurs révolutionnaires -, il fut victime le 12 août 1789, sur la foi d’une provocation, d’une meute hurlante de voyous et de femmes en fureur qui le couvrirent d’insultes et le frappèrent, avant de tomber, atteint d’une douzaine de balles. 

Mais ce n’était pas assez : on continua de tirer sur son corps inerte, dont on coupa la tête afin de la promener au bout d’une pique, une jambe qui atterrira dans un tombereau, et divers « morceaux » qu’un apothicaire placera dans un bocal d’alcool. 
De « dignes citoyens » continueront de s’acharner sur le corps de Belsunce pour ouvrir sa poitrine et en arracher le cœur qu’une furie aurait mangé, selon ce que relatera dans ses mémoires le futur général Dumouriez. 

Et il n'y eut pas jusqu'à un paysan sans doute aviné qui n’apportât à un cabaretier un petit morceau de la chair du supplicié pour la lui faire cuire… Mais le tenancier de la gargote, mis au courant, chassa le cannibale qui se réfugia chez une certaine « dame Laforge où il put consommer son atroce rôti – à moitié cru – en l’arrosant d’une chopine de cidre », comme il ressort des interrogatoires des coupables. 

Mais il n’y a pas que la viande, la peau humaine fut également très prisée dans les milieux révolutionnaires ! 

Trois tanneries de peaux humaine ont été identifiées : aux Ponts-de-Cé (près d’Angers), à Etampes, à Meudon. A la fête de l’Être Suprême (en 1790), plusieurs députés en portèrent des culottes » (Aimée de Coigny, Journal, chapitre sur la Convention, cité par Mauny).

« Les bons et beaux cadavres des suppliciés étaient écorchés et leur peau tannée avec un soin particulier. La peau des hommes avait une consistance et un degré de bonté (sic) supérieur à la peau de chamois; celle des femmes présentait moins de solidité, à raison de la mollesse du tissu » (témoignage de l’abbé de Montgaillard dans le tome 3 de son Histoire de France depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu’en 1825 ; il affirme avoir vu la tannerie de Meudon).

« J’avais l’âge de 13 à 14 ans. Je puis affirmer avoir vu, sur les bords du fleuve (la Loire), les les corps de malheureux Vendéens dont les cadavres avaient été écorchés. Ils étaient écorchés à mi-corps, parce qu’on coupait la peau au-dessous de la ceinture, puis le long des cuisses jusqu’à la cheville, de manière qu’après son enlèvement, le pantalon se trouvait en partie formé. Il ne restait plus qu’à tanner et à coudre » (témoignage de Robin, Angevin, le 31 mai 1852, in Mauny).

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Peau humaine tannée, si prisée par les révolutionnaires ©
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Plusieurs auteurs témoignent du cas du vertueux Saint-Just, défenseur des pauvres, des orphelins, des malheureux, l’un des inspirateurs de la déclaration des droits de l’homme de 1793 : « Une demoiselle jeune, grande et bien faite, s’était refusée aux recherches de Saint-Just. Il la fit conduire à l’échafaud. Après l’exécution, il voulut qu’on lui présentât le cadavre, et que la peau fût levée.
 
Quand ces odieux outrages furent commis, il fit préparer la peau par un chamoiseur, et la porta en culotte. Je tiens ce fait révoltant de celui-même qui a été chargé de tous les préparatifs, qui a satisfait le monstre. Il me l’a raconté avec des détails accessoires que je ne peux pas répéter en présence de deux autres personnes qui vivent encore » (témoignage du conventionnel Harmand, de la Meuse - Anecdotes relatives à quelques personnes et plusieurs évènements remarquables de la Révolution - Les tanneries de peau humaine).

De cet homme admirable, considéré comme un quasi-Dieu par les admirateurs de la prétendue révolution française : « La peau qui provient d’hommes est d’une consistance et d’une bonté supérieure à celle du chamois. Celle des sujets féminins est plus souple, mais présente moins de solidité » (Saint-Just, dans son rapport du 14 août 1793 à la Commission des moyens extraordinaires). 
Une double expertise, donc, celle de l’abbé de Montgaillard et de l’honorable Saint-Just). 

Pendant longtemps, le Muséum d’histoire naturelle de Nantes a exposé une relique infâme : la peau d’un être humain (les tanneries de peau humaine sous la révolution française).

Et à Clisson, le 6 avril 1794, des soldats de la compagnie de Marat dressèrent un bûcher sous lequel ils placèrent des barils et, dans une seule nuit, ils firent fondre les cadavres de cent cinquante femmes pour se procurer de la graisse. Ces barils furent transportés à Nantes pour être vendus aux hôpitaux et dans le registre de Carrier on lit que « cette opération économique produisait une graisse mille fois plus agréable que le saindoux ».

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