0
Notre disparu
Avec Juan Luis Goenaga disparaît un artiste qui a marqué la peinture basque
Avec Juan Luis Goenaga disparaît un artiste qui a marqué la peinture basque

| Baskulture/Rédaction 434 mots

Avec Juan Luis Goenaga disparaît un artiste qui a marqué la peinture basque

Voici deux semaines décédait Juan Luis Goenaga, "le dernier bohème" comme l'appelaient ses proches amis et familiers, un artiste donostiar (né à Saint-Sébastien en 1950) qui a marqué la peinture basque, amateur de silences : ceux qui l'ont connu affirmaient "qu'il préférait aux mots le pinceau avec lequel il s'exprimait sur ses toiles" et c'est ainsi qu'il mourut en silence à l'âge de 74 ans...

Sur notre photo de couverture, Juan Luis Goenaga (chapeauté) figure avec Miguel Zugaza, le directeur du Musée Bellas Artes de Bilbao.
Car, nous avions rencontré cet artiste il y a deux ans, lorsque pour sa deuxième édition (2022-24), le jury du Prix Xabier Sáenz de Gorbea pour l'engagement artistique avait décidé de l’attribuer au peintre Juan Luis Goenaga (Saint-Sébastien, 1950). Doté de 10 000 euros bruts et décerné aux personnes physiques ou morales ayant contribué de manière significative au monde de l'art au Pays Basque, ce prix biennal avait été créé par le Museo Bellas Artes pour honorer l'historien qui porte son nom. A cette même époque, outre les esquisses de Rubens prêtées par le musée Bonnat-Helleu de Bayonne / voyez l’article d’Anne de La Cerda : https://www.baskulture.com/article/sept-esquisses-exceptionnelles-de-rubens-un-prt-du-muse-bonnat-helleu-au-muse-des-beaux-arts-de-bilbao-5488 
le musée Bellas Artes présentait  des « rencontres inattendues entre deux artistes de la collection », l’une d’entre elles rapprochant de Goenaga des œuvres du peintre paysagiste hollandais Jacob Isaacksz van Ruisdael (1628-1682)...

Goenaga avait commencé à peindre et à dessiner très tôt : « enfant, plus que parler, je peignais », avait confié l'artiste. À la fin des années soixante, il voyagea entre autres à Madrid, Paris et Rome. 

juan luis goenaga oleo.jpg
Une huile de Juan Luis Goenaga ©
juan luis goenaga oleo.jpg

La capitale française fit une grande impression sur l'artiste et influença grandement son œuvre : « j'ai toujours eu Paris comme référence. C'est dans cette ville qu'on commence à comprendre la peinture. Cela m'a donné les clés », avait-il expliqué. 

Ayant initié sa carrière au début des années 1970 par une pratique artistique au sein du land art, discipline alors inédite en Espagne, il s’était fixé depuis plusieurs décennies dans la ville guipuzcoane d'Alkiza : « c'est le Pays Basque profond, très préhistorique », avouait-il à ce sujet car la préhistoire, particulièrement l'art rupestre, avait suscité un grand intérêt chez le peintre. La nature a cependant toujours constitué un élément omniprésent dans toute son œuvre, ainsi que le corps humain et l'érotisme.

Il y a quatre ans, le cinéaste américain Woody Allen s'était inspiré d'une de ses toiles pour son film The Rifkin Festival : « Tout était parti d'un nu, d'une peinture érotique qui inspira la trame du film. C'était magnifique, je me suis beaucoup identifié à tout ce processus », avait reconnu Juan Luis Goenaga à propos de son expérience avec Allen.

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription