Une belle rencontre lors du merveilleux récital de la pianiste Lutxi Nesprias organisé pour les Amis d'Arnaga par leur président Christian Perret dans le grand salon de la demeure d'Edmond Rostand : devant la vitrine consacrée à Cyrano, le jeune poète et récent bachelier Aurélien Ressot nous a récité quelques-unes de ses compositions :
« Univers »
Il n’y a pas de limites dans ce décor infini
Qui se complaît dans son manteau noir
Et l’on peut tenter d’observer tous les soirs
Ce long pays qui reste malgré tout indéfini.
Des touches blanchâtres animent la toile
Et la lune t’attire en son puissant rayon,
Il trace, éternellement, ce superbe crayon
Remplissant tes yeux et tes rêves d’étoiles.
Pensais-tu à l’Olympe en voyant les cieux ?
Naviguons dans cet Interminable Océan,
Ce désir fou, devient peu à peu obsédant
Puis anime en moi l’envie de visiter le lieu.
« Les cailloux »
Les cailloux, ces vastes locataires des plages,
Qui se laissent guider par la force de l’eau,
Circulent dans l’écume déserte tels des mages,
Leur stabilité réelle et longue, sonne faux.
Ils déforment les pieds, les gens éprouvent une rapide douleur,
Mais celle-ci est aussi passagère que ces touristes marins
Ballottés par les courants vers toutes les mers, à toute heure,
Ils n’utilisent ni l’avion ni la voiture, encore moins le train.
Un jour, les illustres roches brisées finissent par couler vers le néant,
Semblant délaisser progressivement la lueur pour l’obscurité,
Ces fragments pourtant irréductibles sont pourtant vaincus par le temps,
Ils se laissent guider petit à petit vers une (très profonde) éternité.