Au fil de l’eau, créée en2018, « L’association des Trois Mâts basques » fait renaître la construction navale d’antan à Ciboure. Elle est constituée par les deux coprésidents- Boris Solin, l’ancien commandant de marine, propriétaire de « Bleu la galerie », et Yann Mauss, l’industriel représentant le groupe de mécènes – auxquels s’ajoute Bruno Hervouet, le seul salarié de l’association qui coordonne le projet. Leur but est de sensibiliser le public – adultes, enfants et associations - au patrimoine maritime, en particulier basque, en créant un espace culturel animé et scénarisé. L’association sera bientôt située à Biscaye Etxea au port de Socoa..
La première étape de ce périple maritime patrimonial est la construction de la réplique de la chaloupe sardinière d’Alba par le charpentier expérimenté du chantier naval de Ciboure, Julien Marin.
Edifiée d’après le chantier Letamendia en 1907 dont on avait conservé les plans, elle mesure 14 mètres de long, 3 mètres de large, et pèse autour de 20 tonnes. Pourvue cependant d’un moteur classique diesel et non à vapeur qui obligerait d’utiliser du charbon très polluant, la chaloupe est fabriquée en bois de chêne de l’Allier pour la coque et les parties nobles, en mélèze pour la quille posée en mai dernier, et en acacia pour les couples (structures en arêtes) dont certaines pièces sont courbées à l’étuvage d’après une méthode ancestrale du Pays Basque. Grâce au récent partenaire de l’association, la fondation Geroa qui a pour but de récolter des dons de mécènes, les bordages (planches de bois forment l’enveloppe étanche d’Alba), ont pu être réalisées.
Ainsi « Alba » qui signifie « Aube » en basque, se profilera à l’horizon de l’Océan, à l’aube de la saison estivale 2021 pour animer les festivités portuaires.
Dans un second temps, l’Association des Trois mâts - comme son nom l’indique - ambitionne de reconstruire à l’identique le «Trois mâts goélette Biscaye » caractérisé par un troisième mât penché. De 32 mètres de coque, soit 40 mètres en tout, pesant200 tonnes avec son moteur classique, « Biscaye » avait étéédifiée à Bilbao en 1878, son dernier propriétaire étant l’armateur Louis Légasse (famille basque du très connu journaliste gastronomique Périco Légasse). Disparu en mai 1902 dans la baie de Saint-Pierre en Martinique lors de l’irruption du volcan de la montagne Pelée, il renaîtra à la suite d’un chantier qui durera environ huit ans. A l’issue de cette « odyssée », le « Biscaye » embarquera le public pour des sorties à la journée, des stages d’apprentissage à la manœuvre des gréements anciens, des croisières et des actions de bienfaisance. Avec un budget prévisionnel de 21 millions d’euros, l’association dispose aujourd’hui de près de sept millions, et espère recevoir d’ici là les dons de mécènes locaux, mais également du monde entier. Actuellement, elle compte plus d’une centaine d’adhérents passionnés qui suivent l’évolution des chantiers. Son projet éducatif et culturel sera également de consacrer une partie de son temps aux enfants malades en les éveillant au patrimoine maritime.
Futur poumon touristique, avec le soutien des mairies de Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Urrugne et des collectivités, l’Association des Trois Mâts Basques espère ainsi drainer quelques 140.000 visiteurs par an, un bel exemple de mise en valeur du Patrimoine Maritime Basque.
Contact de l’Association des Trois Mâts Basques: Bruno Hervouet, chef de projet. Téléphone : 06 07 88 18 57 / Adresse e-mail : troismatsbasque@gmail.com
Légende à gauche / la chaloupe à vapeur sardinière, à droite / projet du Trois mâts goélette.