A propos d'Urdax et de l'exposition d'art contemporain dans l’écrin du monastère de San Salvador, Anne de La Cerda avait relaté l'histoire de ce bourg navarrais proche de Dancharia dans notre édition du 24 septembre : https://baskulture.com/article/urdax-art-contemporain-dans-lcrin-du-monastre-de-san-salvador-4261
Voici maintenant le poème d'un jeune écrivain bayonnais, Arnaud Campagne, actuellement expatrié à Taiwan où ce diplômé de Sciences-Po est chargé de programmation au sein de la principale plateforme audiovisuelle anglophone (il manie aussi bien l'anglais que le mandarin).
Arnaud Campagne est également l'auteur d'un premier roman, "Fin de convention" : publié le mois dernier, il ouvre "une fenêtre sur la jungle du Supérieur et de l’âge adulte" qui débouche sur le monde de l’entreprise contemporaine avec un réalisme assaisonné d'une bonne dose de raillerie. Nous y reviendrons bientôt...
Vers Urdazubi
Juché sur sa colline verte,
Mi-brumeuse, mi-découverte,
Le vieux chêne observe au loin
Les sentes, les rocs riverains.
Parés de leur manteau de grès,
Ses commensaux font grise mine,
Fendus des seuls pas esseulés
De marcheurs à l’ardeur divine
Et ces légions de Compostelle,
De quitter vite ces parages
Pareilles au cours qui ruisselle
Aux racines des pâturages
Ci-bruit le vent, là sourd l’eau
Partout la bruine marine
Des dolmens érigés tout haut
Un Pottok isolé chemine
Je redescends vers le village
Les cloches égarées me guident
Le soleil perce les nuages
Ton monastère, ton égide !
De là j’observe d’un pas lent
Tes belles maisons d’Amérique,
Au souvenir de tes marchands
Partis si loin pour leurs fabriques
Dans ton église, des retables
Au hameau, un four, un moulin
J’aperçois même des étables,
Tout près un chêne, un hêtre un pin
Les derniers pas de ma balade
Sont guidés par mon makila
Un de tes murets j’escalade
Et m’éloigne du petit-bois.