La vie de Rostand est un conte, comme le disait l’acteur Philippe Car, et c’est bien la fabuleuse histoire d'Edmond Rostand que Thomas Sertillanges nous a contée dans ce merveilleux album richement illustré publié chez Atlantica.
Thomas Sertillanges a dix ans quand il découvre Cyrano de Bergerac sous forme d’une statuette au détour d’une brocante, puis, à la Fête des pères qui suit, les enfants achètent un livre et son regard est attiré par une image, déjà Cyrano… et ce sera le début d’une passion qui le conduira sur les traces d'Edmond Rostand, à la découverte de sa vie et de ses œuvres.
Thomas Sertillanges, autodidacte comme lui-même se qualifie, compte plus d’une corde à son arc : entre autres animateur-producteur de l’émission « L’Oreille en coin » sur France Inter, tintinophile auteur d’un livre sur la « Vie quotidienne à Moulinsart » et… acteur : « Ma première vie a été d’être comédien. Tout comédien s’intéresse à Cyrano », confiait-il à un confrère. D’où son intérêt pour le vrai Cyrano, qui était-il en réalité ?
Concepteur et créateur du Festival Edmond Rostand marquant le centenaire de la disparition du dramaturge, il porte le projet d'un musée Cyrano de Bergerac et possède une collection unique dédiée à ce personnage romanesque, soit 1 700 pièces et documents consacrés à l’univers de Cyrano de Bergerac, des affiches d’époque aux éditions rarissimes, en passant par une lithographie de Salvador Dalí ou une multitude d’objets publicitaires. Toujours à l’affût de l’édition rare, de la pièce manquante, telle un courrier de Coquelin, l’interprète emblématique du Cyrano des années 1900, dont il remontera la trace, ou une édition rare de « L’Histoire comique des États et Empires de la Lune », écrite par Savinien de Cyrano, dit de Bergerac, le vrai, celui-là, un écrivain du XVIIème siècle.
Il y a quelques années, j’avais déjà représenté les « Amis d’Arnaga » au cimetière Saint-Pierre à Marseille à l’occasion de l’inauguration de la tombe réhabilitée d’Edmond Rostand grâce à Thomas Sertillanges qui aime à rappeler que « chaque soir, quelque part dans le monde, le rideau se lève sur Cyrano ».
A l’origine d’un projet de « Musée Cyrano de Bergerac », Sertillanges avait récolté en trois ans une coquette somme en dons auprès de la Ville de Marseille, de grandes entreprises et de mécènes (entre autres, les Amis d’Arnaga) pour rénover la tombe de l'écrivain dont le précieux marbre de Carrare avait eu le temps de noircir depuis un siècle, et les noms des dix membres de la famille Rostand - le poète mais aussi Alexis Rostand, ancien maire de Marseille et président de la Chambre de commerce, ainsi qu’Eugène Rostand, ancien président de la Caisse d'Epargne, étaient devenues illisibles, alors que les racines de l’arbre voisin soulevaient une dalle et que certaines pierres se détachaient du monument...
A présent, donc, c’est une nouvelle biographie de Rostand que Thomas Sertillanges a publié aux éditions Atlantica sous le titre « Edmond Rostand, les couleurs du panache », nom emprunté à un colloque que l’écrivain avait organisé il y a trois ans à Paris.
L'auteur remonte ainsi aux sources provençales de la famille Rostand et retrace le parcours de l'écrivain, devenu célèbre à la faveur du succès inattendu de «Cyrano de Bergerac». Sa personnalité et sa vie intime sont mises en lumière grâce à sa correspondance, aux journaux de l'époque et à ce qui a été écrit sur lui, de son vivant et après sa mort. Des Musardises à Chantecler, du Vol de la Marseillaise à La dernière nuit de Don Juan, l’œuvre d’Edmond Rostand peuple nos pensées, nos rêves et nos idéaux Romanesques.
Après l’immense acclamation saluant l’arrivée de Cyrano de Bergerac en 1897, Edmond Rostand confiait pourtant :
« Je me sens écrasé par la responsabilité que me crée l’inattendu triomphe de mon cadet gascon, et j’hésite, pris de peur, possédé de scrupules, et je ne suis pas l’homme heureux qu’on croit ». Grandeur et servitude que d’être l’auteur de Cyrano de Bergerac, la pièce de théâtre française la plus jouée au monde !
Dans "Edmond Rostand, les couleurs du panache", Thomas Sertillanges remonte le temps jusqu’aux sources provençales de la famille Rostand, et le redescend jusqu’à la fin de cette lignée exceptionnelle. Il raconte ici, avec force illustrations, les grandes étapes de la vie du poète de l’amour et du panache, de l’héroïsme et de l’échec. À travers sa correspondance, les journaux de l’époque, ce qui a été écrit sur lui, de son vivant et après sa mort, Thomas Sertillanges explore les légendes, dévoile des petits secrets, dresse un portrait sincère et sensible, et révèle sous différents angles le véritable Edmond Rostand, le poète et dramaturge de génie, protégé et porté par Rosemonde Gérard, sa femme, soutenu par Sarah Bernhardt et Constant Coquelin, les deux plus célèbres comédiens de l’époque qui firent sonner ses vers aux quatre coins du monde.
"En prélude à la Guerre de 14 : Rostand, Bonnat, La Cerda et l’Alliance Franco-Russe en marche"
C'est le sujet d'une conférence qu'Alexandre de La Cerda prononcera samedi 16 octobre prochain à 18h sur l'invitation des Amis d'Arnaga.
Il y a 120 ans, au cours d’une soirée de gala au château de Compiègne le 20 septembre 1901, la France recevait avec faste les souverains russes en compagnie d’une myriade d’invités prestigieux parmi lesquels Edmond Rostand qui avait été chargé de rédiger le compliment lu à l’impératrice Alexandra. Le poète sera vivement critiqué par Clemenceau qui était plus que lié aux Anglais, hostiles à l’Alliance Franco-Russe qu’avait déjà célébrée le 26 octobre 1893 à Paris un « grand banquet franco-russe » auquel participèrent des représentants éminents de l’élite intellectuelle et artistique des deux pays, en particulier le peintre bayonnais Léon Bonnat… et l’arrière-grand-oncle du conférencier, Eugène de Roberty de La Cerda !
Conférence gratuite dans le grand salon d'Arnaga, suivie du verre de l'amitié et des traditionnelles "amandines" (selon la recette de Cyrano)