Avec une grande ferveur, le père Dominique Sentucq avait célébré à l’église Saint-Jean-Baptiste d’Arcangues, la cérémonie du mariage qui unissait Alexandra Bocquet à Barthélémy Derode ce samedi 21 août.
Après l’homélie, dans la lumière feutrée de la petite église, la chorale Jarraiki dirigée avec enthousiasme par Gérard Ravon s'accompagnait des voix des invités du mariage, bien que masqués.
A la fin de la liturgie, un long cortège composé des membres des deux familles, des dames d’honneur en robe longue rouge accompagnées de jeunes hommes en fracs et des demoiselles d’honneur en blanc, toutes coiffées d’un kokochnik (coiffe russe à l’ancienne) au bras de leur petits cavaliers en kaftan rouge (manteau de cosaques) et chaussés d’espadrilles, défilait derrière le marié et son épouse. Vêtue d’une robe blanche de dentelle et coiffée également d’un kokochnik orné de perles, à l’image d’une scène mythologique de Vanetsov (peintre russe 1848-1926), les mariées s’échappèrent dans une superbe voiture décapotable noire «Delahaye» des années 30, rappelant les Années Folles. ‘
Après la messe, la magie slave incarnée par la mariée - sa mère est née Elena Simatchiva en Russie - se poursuivait au château Bosquet où un orchestre folklorique russe accueillait les mariés et leurs nombreux invités qui avaient passé avec succès l’ «épreuve » des tests sanitaires rassurant ainsi le public avant de découvrir la demeure.
Construite en 1905 par l’architecte biarrot Jean Baptiste Ernest Lacombe, spécialiste des monuments historiques, la bâtisse se caractérise par deux styles de façades : l’une dite anglaise en pierres taillées de Bidache et l’autre à colombages de style basco-normande. Passée sa lourde et haute porte, accueillis dans une grand salon à l’entrée ornée d’un escalier Renaissance, les hôtes furent ensuite invités à y écouter le récital de deux célèbres solistes : le violoniste russe Yury Revich et le pianiste Matthieu Esnult, originaire, lui, de Saint-Jean-de-Luz. Eparpillé en grappes de haut en bas dans cette haute cage d’escalier à l’excellente acoustique, le public averti goûtait entre deux gorgées de champagne cette féerie lyrique, applaudissant à tout rompre en particulier l'archet virtuose du violoniste dans la merveilleusement difficile "Carmen-Fantaisie" du compositeur et violoniste basque Pablo de Sarasate.
Côté de la façade basque, ensoleillée, du château, cachée sous une grande capeline de dentelles, la comtesse Ghislaine de Montesquiou accompagnée de son mari Bertrand et de leur fils, la famille Willemetz, Mathieu et Carole de Courson rejoints par le marquis d'Arcangues, et autres amis proches de la famille Derode, papillonnaient dans les jardins où un spectacle de cosaques à cheval était offert dans l’écrin exceptionnel du golfe de Gascogne sur fond de la chaîne des Pyrénées. Parmi les spectateurs assidus, on pouvait reconnaître Pierre Galitzine, le petit fils de la princesse Galitizine dont le beau-père avait été Serge Gainbourg. Avec nostalgie, ce dernier évoqua l’extraordinaire cascadeur et cosaque biarrot Pierre Pakhomoff qui avait gravi à cheval l’escalier intérieur du château d’Ilbarritz lors d'une soirée de Nouvel An .
Venus en voisins, l’ancien journaliste Emmanuel Planes et son épouse ainsi que de nombreux jeunes amis des mariés dont l'artiste Erika Sellier et son ami le propriétaire du restaurant Xaya à Saint-Jean-de-Luz, participaient à cette épopée exceptionnelle où pendant la réception, le traiteur bordelais Monblanc préparait d’originaux canapés aux herbes fraîches, et toutes sortes de merveilles très raffinées…
Comme dans un conte de fée, la soirée se clôtura par la pluie d’étoiles d'un feu d’artifice, scellant ainsi après la messe les deux mariés pour partager le voyage de la vie.