Initialement prévue le samedi 4 septembre et reportée en raison de circonstances imprévues et indépendantes de la volonté des organisateurs, c'est bien le samedi 25 septembre que se déroulera l'assemblée annuelle des amis de la chapelle sur l’Île de Berens : la journée commencera à 11 heures précises par la Messe, et le programme restera tel que prévu initialement.
Voici maintenant quatre ans que ses propriétaires – Pierre-Yves et Bénédicte de Seissan de Marignan - ont entrepris la restauration de la chapelle de l’Île de Berens sur l’Adour, entre Urt et Saint-Barthélemy de Gosse, grâce à une association spécialement créée pour cette œuvre patrimoniale avec l’aide de son « orchestrateur », le regretté Hervé d’Olce, trop tôt disparu, et désormais gérée par son président Cyrille Kouskoff et la secrétaire Françoise Lanta. Sa désormais traditionnelle assemblée annuelle sur l’Île de Berens aura donc lieu le samedi 25 septembre prochain.
Ouverte à tous les amoureux de ce patrimoine exceptionnel, la journée commencera à 11 heures précises par la Messe de l’Immaculée Conception célébrée en plein air devant la Chapelle qui lui est dédiée.
- Les participants partageront ensuite un moment de convivialité autour d’un apéritif, de cochons de lait rôtis à la broche et de quelques douceurs…
- Évènement exceptionnel : un livre, vieux de près de 300 ans, « Les Offices de la Semaine Sainte, en latin & françois, à l’usage de Rome & de Paris », édité en 1731, avec privilège du Roy, par la Librairie Grégoire Dupuis, et que l’association a reçu en don, sera vendu aux enchères à son profit à l’issue du déjeuner – occasion unique pour un amateur éclairé d’acquérir une telle pièce : « n’hésitez pas à en parler à vos amis bibliophiles, et à leur proposer de vous accompagner » !
- Ensuite, Pierre-Yves de Marignan fera un exposé technique sur l’avancement des travaux, les difficultés rencontrées et les projets pour les années à venir ; le président de l’association Cyrille Kouskoff présentera également le rapport moral et financier de l’année 2020.
- la possibilité, tout au long de la journée, de visiter la boutique où seront proposés des objets originaux à l’effigie de la Chapelle de Berens, de ses vitraux ou de ses travaux de restauration.
- Le « bouquiniste » Philippe sera également heureux de vous accueillir à son comptoir, pour vous conseiller les bons livres qu’il a lui-même appréciés.
En fin de journée, il sera procédé au tirage d’une tombola, pour laquelle des billets (gagnants, bien sûr…) seront proposés au cours de l’apéritif et du repas.
Cette journée sera également pour vous l’occasion de devenir « Ami de la Chapelle de Berens » en adhérant à l’association, dont l’habilitation permet de délivrer des reçus fiscaux dans le cadre des articles 200-1-b & 238bis-1-4 du C.G.I. : don à un organisme d’intérêt général ouvrant droit à une réduction d’impôt à hauteur de 66% pour les particuliers et 60% pour les entreprises.
Dons par chèques reçus à l'adresse : Les amis de la chapelle de Berens - BP 16 - 64240 Urt / ou par transfert sur le compte de l’association :
Banque Indicatif N° de compte Clé
30002 01700 0000705137L 78
Inscriptions à la journée du samedi 25 septembre :
- de préférence par courriel adressé à : amis-chapelle.berens@orange.fr
- ou à défaut auprès de la secrétaire de l’association au tél. 06 21 43 76 22 (appel ou texto)
Le parking des automobiles qui se situe sur la R.D. 74 à hauteur de Saint-Barthélemy (rive droite de l’Adour, côté Landes) sera balisé et guidé ; compte-tenu des impératifs liés aux traversées, il est recommandé de se présenter sur le ponton à partir de 10 h.30 – évent. appeler au tél. 06 18 82 22 86 pour faire venir un bateau.
Demeure et chapelle chargées de passionnante histoire
L’occasion de redécouvrir cette île de Bérens avec la demeure des Marignan dont la vieille cuisine exhale encore les saveurs d’autrefois et la vénérable chapelle néo-gothique fleure délicieusement un romantisme au parfum des chevauchées du prétendant carliste Don Carlos…
Car cette île, logée parmi « les ondes fugitives de l’Adour », est très liée à l’histoire de notre région, témoin qu’elle fut, sans doute, des fêtes somptueuses données lors du séjour de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en 1565 (même si le banquet avait été donné sur l’île de Lahonce ou de Roll, plus près de Bayonne), et certainement en 1808, du déjeuner de Napoléon assorti d’une corbeille de cerises de Guiche particulièrement appréciées par l'Empereur !
Mais il y a surtout des épisodes importants de l’histoire du Pays Basque, lorsque ses propriétaires, les barons de Seissan de Marignan, avaient considérablement aidé, à la tête du comité carliste de Bayonne, le prétendant au trône des Espagnes don Carlos VII en lui fournissant des canons et en l’hébergeant sur leur île après la défaite des Carlistes à Oroquieta en 1872 : « il n’y eut jamais autant de pêcheurs en barque autour de l’île », racontait le petit-fils du propriétaire, « les policiers français s’étaient ainsi déguisés »… Et, dans « Le livre de raison d’une carliste dacquoise », on lit dans la lettre de condoléances (16 mars 1888) adressée par don Carlos à la baronne de Marignan qui venait de perdre son mari : « Je garde précieusement le souvenir de mon séjour dans l’île de Bérens ; c’est là qu’après le malheureux essai d’Oroquieta, je puisais de nouvelles forces pour recommencer la lutte et arriver, après une série de victoires, suivies d’affreux revers, à ce succès moral qui est le garant du triomphe de mes droits et de l’accomplissement de mon devoir quand l’heure marquée par la Providence sera venue ».
La chapelle de l’Immaculée Conception
La maison de maître de Bérens avait été reconstruite vers 1825 sur l’île qui lui donne son nom. Ses nombreuses dépendances agricoles témoignent du dynamisme économique de la propriété au début du XIXème siècle.
Protégée des eaux du fleuve par un pourtour de pierre, l’île de Bérens est drainée par un système de canaux d’assainissement. Les bâtiments de la maison de maître, en moellons de calcaire enduits, sont surélevés sur des pilotis. Le corps principal à un étage renferme un escalier intérieur en bois en forme d’équerre.
Outre une grange, un fenil, une étable et une écurie, les dépendances abritent une bergerie, une porcherie, un séchoir à maïs, une orangerie, une faisanderie, un vivier, une forge et un four à pain.
Le pigeonnier construit en pan de bois avec remplissage de briques repose sur quatre piles. Son toit en pavillon est recouvert de tuile en écaille. La propriété possède également une chapelle privée et un verger.
Dépendant de la maison de maître de Bérens et érigée vers 1863 dans la cour, à l’emplacement d’un bâtiment construit en 1699, la chapelle de l’Immaculée Conception est l’œuvre de l’architecte Charles Besoin. Bâtie en moyen appareil de calcaire et recouverte d’un toit à longs pans en ardoise avec pignons découverts, la chapelle possède une croupe de forme polygonale. Sa nef à un vaisseau est surmontée de voûtes d’ogives.
Un ensemble de sept verrières, datées pour deux d’entre elles de 1864 et réalisées par le peintre-verrier bordelais Joseph Villiet, habille ses ouvertures. Elles avaient réalisées vers 1864 à la demande d’Hubert de Seissan de Marignan et de son épouse Anita de Blanche de la Perrière.
L’ensemble se compose de sept verrières en lancette en arc brisé. La rose polylobée représentant la Nativité est copiée sur une verrière du XIIIème siècle de la cathédrale du Mans. L’iconographie des six autres verrières s’inspire des prénoms des membres de la famille des commanditaires. Certaines portent également leurs armoiries. C’est ainsi que sont représentés, dans le chœur, saint Robert, saint Hubert de Liège et sainte Geneviève de Paris, l’Annonciation et l’Éducation à la Vierge. Les quatre verrières de la nef portent des motifs géométriques et végétaux.
Hubert et Anita de Seissan de Marignan installent également dans leur chapelle un maître-autel dont ils confient la réalisation à Léon Géruzet, marbrier à Bagnères-de-Bigorre.
Entièrement en marbre veiné gris, il se compose d’une table d’autel portée par deux colonnes et de deux gradins, dont l’un est orné de rinceaux gravés et dorés. Une croix dans un quadrilobe orne la face de l’autel. Le tabernacle est encastré dans le deuxième gradin à redents. Il comporte une partie supérieure très architecturée avec un toit à deux pentes, un mur-pignon à crochets et des pinacles. Sa porte possède un décor en relief représentant un agneau mystique debout.